Quels sont les principaux enjeux d’amélioration de la performance énergétique de votre parc immobilier et quels sont vos objectifs ?
Katayoune Panahi – Nous répondons tout d’abord aux enjeux réglementaires, notamment au décret tertiaire. Mais nous souhaitons aller au-delà en réduisant notre empreinte carbone de 50 % dans 10 ans par rapport à 2015. C’est un objectif très ambitieux au regard de l’étendue de notre patrimoine, mais également de son ancienneté, avec une moyenne de 40 ans. Nous créons des schémas directeurs d’énergie, nous supprimons progressivement les générateurs de chauffage au fioul ou aux énergies fossiles. Nous accompagnons également la conversion vers des sources d’éclairage LED, et nous développons, lorsque c’est pertinent, des solutions de production locale d’énergie par l’intégration d’énergies renouvelables. Plusieurs centaines de millions d’euros sont nécessaires pour mener à bien les travaux de réhabilitation énergétique et atteindre nos objectifs. Par ailleurs, nous effectuons des démarches d’optimisation du parc immobilier, en intégrant le déploiement du télétravail, ce qui se traduira par une réduction de l’empreinte immobilière du groupe. Cela nous amène parfois à déconstruire des bâtiments, les plus obsolètes, énergivores et inconfortables. Lors des phases de réhabilitation, nous respectons les normes environnementales et les labels les plus exigeants.
Quelles actions concrètes menez-vous pour améliorer la performance énergétique de votre parc ?
K. P. – Nous venons de lancer un projet pilote de modernisation de l’éclairage sur 4 sites parisiens. 8700 points lumineux vont être remplacés par un système de LED. Autre exemple, nous allons raccorder les ateliers de maintenance des TER AURA, à Lyon, au chauffage urbain qui est alimenté à 65 % par des énergies renouvelables. Notre trace carbone sera réduite de 766 tonnes de CO2 par an. Nous déployons progressivement une politique de généralisation de télérelèves afin de monitorer, piloter nos consommations énergétiques, challenger nos résultats et motiver nos équipes vers des comportements économes en énergie.
En tant que gestionnaire de parc immobilier, quelles sont les opportunités offertes par les technologies du Smart Building ?
K. P. – Les technologies du bâtiment offrent des potentiels formidables de performance. Nous nous servons notamment de l’IoT pour le développement de la télérelève. Cela permet un suivi des consommations en temps réel et de détecter d’éventuels dysfonctionnements sur le réseau. Autre exemple, nos nouveaux bâtiments, à l’image du centre de commandement unifié d’Île-de-France, sont tous réalisés en BIM. Nos deux technicentres de Romilly et de Vénissieux sont exploités en BIM-GEM (Gestion, exploitation, maintenance), ce qui est assez innovant. Le BIM a été couplé aux solutions de GMAO (Gestion de la maintenance assistée par ordinateur) et nous envisageons de le coupler à nos GTB (Gestion technique du bâtiment), ce qui permettra un pilotage énergétique très performant. Enfin, nos nouveaux espaces de travail, notamment les espaces de coworking, sont équipés d’objets connectés pour optimiser la gestion des locaux.
Propos recueillis par Alexandre Arène