Le rôle des bâtiments dans un environnement énergétique plus dynamique
En 2020, la réflexion sur la recharge des véhicules électriques (VE) résidentiels et utilitaires franchit un nouveau cap
Il ne s’agit plus de se focaliser uniquement sur les bornes de recharge. Il faut également aborder des sujets complexes tels que la création de points d’accès locaux, l’organisation des réseaux publics de VE et la gestion des flux d’énergie à l’intérieur des bâtiments. Mais pour y parvenir, les autorités de réglementation doivent tenir compte des cas de figure déjà traités et des difficultés rencontrées dans d’autres régions du monde. En Norvège, par exemple, l’adoption croissante des VE crée une tension sur le réseau et, par conséquent, devient une contrainte dans certaines régions où la capacité est insuffisante. Avant d’entamer des sujets plus complexes, la question de la gestion de l’énergie doit être abordée, faute de quoi elle pourrait constituer un obstacle important à l’adoption généralisée des VE.
La seconde fonction des bâtiments, qui consiste à servir de centre énergétique, est de plus en plus exploitée
Pour y parvenir, il faut multiplier les bornes de recharge électrique et les énergies renouvelables pour les applications résidentielle et tertiaire. Avec leur nouvelle fonction de centre énergétique, les bâtiments gagneront en complexité en termes de gestion des flux d’énergie. L’industrie s’éloignera peu à peu des méthodes traditionnelles, à savoir la facturation mensuelle des fournisseurs d’énergie en fonction de la consommation et de la demande lors des pics. On adopte une approche qui permet aux propriétaires de bâtiments de produire leur propre énergie.
Cela ne se fait pas du jour au lendemain. Il s’agit plutôt d’une évolution progressive, dictée par les exigences du marché et le changement de réglementations, avec notamment l’ensemble législatif « Une énergie propre pour tous les Européens », qui regroupe plusieurs directives et lois relatives au domaine de l’énergie. Il contient également la directive européenne révisée sur la performance énergétique des bâtiments, traduite dans le droit national par les États membres de l’Union européenne en 2020. Certains facteurs, tels que l’adoption des énergies renouvelables et la mise en place de stations de recharge pour les véhicules électriques, y jouent également un rôle déterminant.
Les nouveaux risques
Le débat sur la sécurité des bâtiments ne porte souvent que sur les bâtiments résidentiels de grande hauteur
Mais avec le temps, d’autres bâtiments – comme les hôtels, les hôpitaux, les prisons ou toute autre construction où les gens passent la nuit – seront concernés en raison du niveau de risque élevé. La norme s’oriente vers une réflexion plus globale. Les dirigeants de l’industrie et les autorités gouvernementales européennes doivent se pencher sur la question de la protection des personnes dans les bâtiments complexes – que ce soit en sensibilisant le public ou bien en adoptant des réglementations qui garantissent des méthodes de prévention, de détection et d’évacuation adaptées aux nouvelles conditions.
Le débat sur la sécurité tourne souvent autour des revêtements, des dispositifs automatiques d’extinction et des portes coupe-feu
Mais beaucoup ignorent encore que plus du quart des incendies est d’origine électrique. Si les revêtements et les dispositifs automatiques d’extinction jouent un rôle crucial dans la sécurité, être bien préparé pour chaque étape est encore plus important – à commencer par la prévention et une sécurité électrique efficace.
La responsabilité incombe aux exploitants et aux entrepreneurs en bâtiment. Ils doivent s’assurer que la sécurité électrique reste une priorité tout au long du processus de construction. Mais pour y parvenir, les dirigeants politiques doivent faire pression sur l’industrie et exiger une meilleure mise en œuvre et application des réglementations. Si cet objectif n’est pas atteint cette année, les acteurs de l’industrie de la construction continueront hélas à rogner sur les coûts aux dépens de la sécurité.