Pouvez-vous nous expliquer la technologie UV-C et son potentiel pour lutter contre la pandémie ?
Jean-Marc Vogel – La particularité des radiations UV-C est d’émettre une longueur d’onde située entre 100 et 280 nanomètres. La longueur d’onde de 254 nm est la plus efficace pour endommager l’ADN d’une bactérie ou l’ARN d’un virus. La découverte de cette interaction avec les micro-organismes remonte aux années 1960. Les UV-C sont utilisés depuis des décennies pour la purification de l’eau et de l’air. La norme CIE 155 définit la radiation à émettre et le temps d’émission selon le volume de la pièce et des surfaces à désinfecter. Ledvance commercialise des tubes fluorescents T8 UV-C pour permettre la désinfection de surfaces, la purification de l’air ou de l’eau. Ils sont disponibles en 6 puissances et 3 longueurs : 440 mm (15W/25W), 900 mm (30W/55W) et 1 200 mm (36W/75W). Il convient d’associer le tube à notre réglette Linear Housing Sensor, équipée d’un détecteur de présence et d’un retardateur d’allumage. Lors de détections de mouvement, le système commande automatiquement l’arrêt de l’émission UV. Il s’agit là d’une sécurité car les radiations UV-C peuvent s’avérer dangereuses et génèrent des risques pour la peau, mais aussi pour la cornée et la rétine. La prescription minimale de sécurité des personnes est encadrée par la norme NF EN ISO 15858. L’installation doit être strictement réservée à des professionnels formés. Pour les particuliers, nous proposons un boîtier de stérilisation UV-C qui permet de désinfecter les objets du quotidien tels que portables, clés, bijoux, portefeuilles, lunettes.
Dans un contexte de pandémie, avec l’évolution des modes de travail, comment l’éclairage peut-il apporter du confort et de la productivité aux salariés ?
J.-M. V. – La littérature spécialisée déborde d’articles et d’études sur le bienfait de la lumière notamment sur notre cycle circadien. La pandémie pousse une grande partie des salariés à pratiquer le télétravail total ou partiel. La qualité de l’éclairage ne concerne donc plus strictement les environnements professionnels, elle s’étend désormais au lieu de vie. Un éclairage reproduisant le cycle de la lumière naturelle régule le fonctionnement de l’horloge interne, essentiel à notre bien-être. Les solutions d’éclairage circadien ou Human Centric Lighting (HCL) reproduisent ce cycle par un savant dosage de variation de la température de couleur et d’intensité du flux. Nous proposons des panels et des downlights HCL Biolux, pilotés par un contrôleur breveté qui, selon sa position géographique et l’heure de la journée, diffuse un éclairage adapté. Plusieurs modes sont sélectionnables en fonction des besoins. Ledvance a obtenu la certification VDE pour ce système HCL.
Chez Ledvance, comment abordez-vous le sujet de la gestion de l’éclairage ?
J.-M. V. – Le plan de relance gouvernemental sur 2021 et 2022 prévoit 7 milliards pour la rénovation énergétique des bâtiments. Le décret tertiaire du 23 juillet 2019 impose la rénovation énergétique et la déclaration annuelle de la consommation des bâtiments d’une superficie dépassant les 1 000 m². Seule l’association des solutions LED aux systèmes de gestion de l’éclairage permet de répondre à ces objectifs. Nous distinguons aujourd’hui deux approches : les technologies filaires et sans fil. Le protocole standard filaire DALI2, bien connu, assure la performance du réseau dans les bâtiments neufs. Notre nouvelle solution sans fil Vivares repose sur la technologie ZigBee 3.0 et offre flexibilité et simplicité pour la rénovation. Vivares donne également accès à un ensemble de services. L’objectif est d’aller au-delà de la gestion de l’éclairage, anticiper les processus de maintenance, générer des rapports détaillés sur la consommation… Vivares puise dans les services disponibles selon des applicatifs bien précis. La gestion de l’éclairage joue donc un rôle majeur dans la transition énergétique.
Propos recueillis par Alexandre Arène