Ce qui plaît au client avec les portiers vidéo connectés est la possibilité d’être informé que quelqu’un se présente à la porte en son absence. Fini les codes clavier que tout le quartier connaît, l’immeuble est toujours sécurisé ! En résidentiel, ce qui plaît est une sécurité accrue grâce à la possibilité de filmer les allées et venues.
En France, 90 % des cambrioleurs sonnent pour vérifier la présence au domicile. Selon le baromètre du numérique de l’Arcep de 2016, 93 % des foyers disposent d’un téléphone mobile et 88 % d’un téléphone fixe. Permettre ainsi au résident d’utiliser son propre téléphone, c’est l’assurance qu’il est adapté à ses besoins ! Avec les portiers vidéo connectés, grâce à la caméra extérieure, l’utilisateur peut voir sur son écran qui a sonné, dialoguer avec cette personne et ouvrir la porte à distance si besoin. Autre avantage de ces portiers vidéo connectés : les mises à jour se font automatiquement à distance et en temps réel depuis les sites de gestion sécurisés des fabricants, et elles sont gratuites.
Les portiers vidéo connectés en résidentiel collectif
Dans le collectif, la gestion à distance est une avancée considérable, puisqu’il n’est plus nécessaire de se déplacer pour modifier un nom ou changer un code et que les informations des résidents sont toujours à jour. Ce qui parle aux syndics, aux gestionnaires, aux installateurs et aux électriciens. Et encore plus en ces temps de Covid-19, où les déplacements sont à limiter. Ils n’ont plus besoin de venir sur site pour changer un nom sur l’interphone, pour définir des plages horaires d’accès, pour ajouter/supprimer un badge, etc. Toutes les actions courantes de gestion se font à distance, et ce, avec un gain de temps considérable.
Pour l’installateur, aucune compétence n’est requise en informatique et aucun logiciel ne doit être téléchargé. Il suffit de créer des droits sur mesure pour chaque utilisateur depuis la plateforme. Pour l’exploitant, les transferts de compte se font en quelques clics.
La platine de rue des immeubles sert à entrer en contact avec un résident mais également à contrôler les accès. Même en version connectée, elle est toujours composée de deux éléments : une platine extérieure équipée de touches de sélection et de boutons d’appel, et un écran ou un smartphone, si le système est relié à Internet. Ces deux équipements sont reliés entre eux via une liaison filaire ou non filaire.
Cependant, les fabricants ont un discours qui peut prêter à confusion. Ils annoncent que les portiers vidéo connectés sont sans fil et sans câblage. Cette notion ne concerne que la transmission des données numériques entre la platine de rue et le moniteur intérieur. Il est toujours nécessaire d’alimenter électriquement le portier, sauf cas très particulier des portiers vidéo sur batterie, seulement présents en résidentiel.
Le connecté représente la partie administration en temps réel et à distance, grâce à une plateforme Web pour le collectif, et, pour le résidentiel, pour répondre à distance via son smartphone avec des scénarios précis. « Pour toutes nos solutions connectées avec ou sans fil, l’administration de nos interphones collectifs se fait à distance via la plateforme Web VisiosoftWeb. Nos portiers vidéo intègrent nos fonctions domotiques de Yokis. Les scénarios possibles sont, entre autres, allumer les lumières, fermer les volets, piloter notre nouvelle alarme connectée Zeno. L’alarme est pilotable en direct, par télécommande ou à distance via PC ou portable par l’application MyZeno ou l’app YnO de Yokis. Ces produits domotiques sont disponibles à la fois pour le collectif et pour le résidentiel », décrit Véronique Lelièvre, directrice communication et trade marketing chez Urmet.
De son côté, DoorBird, fabricant allemand, est revenu à l’essentiel et propose des platines de rue qui nécessitent un câble Ethernet. « Si un câble électrique doit être passé, autant mettre en parallèle le câble RJ45 pour le raccorder à une box Internet ou, pour une rénovation, utiliser notre convertisseur 2-fils pour avoir du PoE », explique Maximilien Drouot, directeur commercial pays francophones chez DoorBird.
Bien entendu, en rénovation où seul le câble électrique 230 V est présent, voire 12 V dans le cas d’une sonnette, transmettre en Wi-Fi ou par GSM s’avère judicieux pour éviter des tranchées inutiles. Ainsi, tous les interphones Intratone sont sans câblage et c’est sur son téléphone (fixe ou mobile) ou sa tablette que le résident répond et ouvre la porte de l’immeuble à son visiteur. « La programmation de l’interphone se faità distance et en temps réelvia notre site de gestion www.intratone.info. Le changement d’un nom, la suppression d’un badge ou la modification d’un code ne nécessite donc plus de déplacement et les modifications sont instantanées. C’est très important pour les syndics et copropriétés, surtout en multisite », précise Cédric Mazet, responsable marketing de Cogelec Intratone.
L’hybride : le choix donné aux utilisateurs
Par méconnaissance des portiers vidéo connectés, certains clients sont déçus. Ils ont une idée du « connecté » qui n’est pas toujours vraie. Par exemple, ils sont d’accord pour avoir un portier connecté mais pensent que l’ouverture se fera uniquement par leur smartphone. « On peut répondre avec le smartphone mais un moniteur peut être aussi installé dans le domicile. Les gens commencent à comprendre que tout piloter avec un smartphone nécessite un cloud, on ajoute du temps de réponse et ce n’est pas forcément adapté à toutes les situations de vie », explique Véronique Lelièvre, d’Urmet. Un système en lecture/écriture non connecté est complexe à administrer car un déplacement est nécessaire pour tout changement : « Nous militons auprès de nos clients pour le connecté au maximum. » Cette solution permet entre autres d’avoir une plateforme de gestion administrative unique et un gain de temps lors des interventions. « Nous appliquons le connecté et le sans-fil depuis bien longtemps et nous offrons la possibilité à nos clients de tout contrôler par leur smartphone. Mais leurs retours nous ont poussés à adapter notre offre. Nos clients peuvent choisir de répondre aux appels par différentes options, et ce au sein du même ensemble résidentiel : par poste audio, par poste vidéo, par téléphone portable ou par téléphone fixe. L’utilisateur final a le choix », précise Véronique Lelièvre.
DoorBird propose également un entre-deux avec son moniteur intérieur A1101. « Nous avons conçu les nouveaux portiers vidéo connectés selon deux principes directeurs. Ils sont connectés à Internet pour fonctionner, pour recevoir les alertes sur le smartphone et faire les mises à jour, par exemple. Et, le format “traditionnel” via une connexion LAN est une alternative possible (c’est une fonction backup). Cette connectivité facilite l’installation de nos équipements pour les installateurs. Tous nos produits sont PoE. Soit l’installateur utilise directement une connexion Internet existante, soit il peut mettre un switch qui va du portier jusqu’à chaque résidence, pour intégrer l’équipement dans un même réseau LAN. Ce qui permettrait de garantir un excellent fonctionnement », précise Maximilien Drouot. « Chaque appartement a le droit à 8 applications gratuites pour bénéficier des fonctionnalités d’un interphone connecté : voir, parler aux gens qui sonnent, leur ouvrir la porte également à distance ou avec le lecteur RFID, plus une connectivité accrue avec une API ouverte, ce qui représente une possible connexion vers un Smart Home. De plus, nous avons mis en route depuis peu un Web Admin, pour les syndics ou copros, qui leur permet de tout configurer, comme le nom du locataire sur le portier », ajoute-t-il.
Concernant le collectif, Urmet propose la gamme 2Voice, uniquement filaire, et Tel2Voice, hybride, qui permet une installation filaire et un renvoi vers des smartphones.
Le 100 % connecté
« Nous sensibilisons nos clients au connecté pour permettre une adaptation et le plus large choix. Si la colonne est câblée, nous réutilisons l’existant pour installer l’équipement qui leur convient. Nous invitons les installateurs à s’ouvrir à un maximum de possibilités pour les utilisateurs finaux, en anticipant et en installant les câblages nécessaires », explique Véronique Lelièvre.
En revanche, si le choix du 100 % GSM a été fait, il n’est pas possible de revenir en arrière et d’installer des moniteurs filaires traditionnels. Et dans le cas où un seul résident souhaiterait répondre avec son smartphone, ce dernier peut installer une passerelle dans son appartement, qu’il relie à sa box Internet.
Intratone a fait le choix du 100 % connecté, avec la volonté de ne pas mettre de moniteur à l’intérieur des maisons, des appartements. « Nous avons développé une application “Mon Interphone Intratone” qui est gratuite et qui remplace le moniteur », présente Cédric Mazet, responsable marketing chez Cogelec Intratone. Cette application permet de recevoir les appels vidéo, bien sûr, mais enrichis de services. « Vous retrouvez l’historique de vos visites et bientôt sera disponible la remontée des informations vers le gestionnaire. Et comme nous avons une solution complète pour les halls d’immeubles, nous faisons également des tableaux d’affichage connectés et l’information pourra être diffusée sur les applications. Nous reprenons toutes les fonctionnalités des meilleurs combinés d’interphone du marché, mais dans l’appareil que nous avons l’habitude d’utiliser », tient à préciser Cédric Mazet.
« Chez Urmet, nous avons une gamme pur GSM, 3G et 4G, Lisa, où il est possible de répondre uniquement par le fixe ou le smartphone. Nous proposons différents abonnements compris ou en supplément pour cette gamme, car le besoin est propre à chaque client, qu’il soit bailleur ou syndic de copropriété », ajoute Véronique Lelièvre.
Intratone s’est construit autour de l’interphone connecté pour avoir vite compris que le téléphone portable allait supplanter tous les usages et que le combiné d’interphone tel que nous le connaissons depuis tant d’années n’aurait plus de raison d’être. Le portier ne pourra jamais être plus puissant qu’un smartphone, que tout un chacun a dans sa poche. « C’est vraiment notre ADN, nous ne sommes pas dans les solutions hybrides qui permettent de recevoir l’appel soit sur le téléphone, soit sur le moniteur intérieur. Nous sommes 100 % GSM, 100 % connecté. Et même si un client ne possède pas de téléphone approprié, ce qui reste relativement rare de nos jours, nous préférons leur fournir un téléphone portable ou une tablette plutôt que d’installer un moniteur », explique Cédric Mazet. Nos interphones sont par nature connectés grâce au réseau téléphonique, d’abord via le GSM, puis par la 3G, 4G et bientôt 5G. »
Les grandes marques disposent de larges gammes qui répondent à tous les besoins. Les installateurs n’ont plus qu’à piocher selon la qualité du réseau Wi-Fi, du nombre de résidents et de sites, et la qualité du réseau GSM.
La prise de décision en copropriété
L’installation d’un interphone ou d’un portier vidéo connecté se décide en assemblée générale, en présence du syndic de copropriété. Auparavant, le vote se faisait à la majorité absolue, à savoir la majorité de l’article 25 pour procéder aux travaux d’installation de ce type d’appareil. La loi ALUR a modifié cette règle en proposant le vote à la majorité simple (article 24). Cependant, la double majorité, expliquée dans l’article 26, peut s’appliquer car la pose d’un interphone oblige la résidence à être fermée toute la journée. Quant aux horaires d’accès à la résidence, si des professions libérales exercent, l’assemblée générale des copropriétaires peut limiter les plages horaires d’ouverture à la patientèle.
Les portiers vidéo connectés en résidentiel
La majorité des cambrioleurs passent par l’entrée et le portillon. Si un portier vidéo connecté est installé, celui-ci capte les mouvements et enregistre la vidéo sur le nuage (souvent en option). Les appareils, comme le WelcomeEye Link de Philips ou le Doorbell de Ring, sont plutôt destinés à l’Europe du Nord, car l’urbanisme est différent de celui de la France. Nos maisons sont souvent clos de murs et suivant la disposition du routeur Wi-Fi, les utilisateurs ont des problèmes de portée entre la platine et la box. Alors qu’en Europe du Nord, comme en Allemagne ou en Belgique, il n’y a pas de barrière. Le portier vidéo est donc mis à la porte d’entrée comme un carillon. « Même si le marché des portiers vidéo connectés est plus faible sur ce secteur en Europe du Nord, nous tirons notre épingle du jeu grâce à cette physionomie du bâtiment », explique Alexandre Chaverot, PDG d’Avidsen.
Les visiophones sans fil communiquent le plus souvent en Wi-Fi. Seule l’alimentation électrique est nécessaire. « Nous avons deux portiers connectés sur chacune de ces gammes, avec un troisième portier sur la gamme Philips qui s’apparente au Ring d’Amazon. Il s’agit d’une platine de rue sans écran à l’intérieur, le portable fait office d’écran, l’alerte est sur le smartphone. On retrouve le Connect chez Extel et le WelcomeEye Link chez Philips, deux marques que nous commercialisons », explique Alexandre Chaverot.
La distinction se fait d’une part via le positionnement : la gamme Philips est premium par rapport à celle d’Extel. « Les fonctionnalités sont aussi plus élargies, nous retrouvons l’enregistrement vidéo onboard, alors qu’Extel enregistrera des images. En revanche, les deux proposent le basculement de l’appel à l’interphone sur l’écran et le téléphone, ou encore l’ouverture de la porte à distance », précise Alexandre Chaverot.
Certains appareils fonctionnent sur batterie. Le Ring Video Doorbell d’Amazon est ainsi très connu sur ce créneau. Il peut fonctionner sur batterie, mais aussi via une alimentation électrique depuis un carillon interne. « Je peux vous annoncer en avant-première la sortie début avril 2021 d’un portier vidéo connecté sur batterie Thomson. La platine de rue communiquera en “2,4 giga propriétaire”, vers l’écran à l’intérieur de la maison pour converser. Ce dernier sera connecté au Wi-Fi. Nos batteries au lithium actuelles durent 6 mois et sont rechargeables comme un téléphone portable. Une alerte est possible sur le téléphone, qui nous prévient de son état de charge. Nous testons la portée en champ libre. Elle est de 300 m. En résidence, avec les différentes sources de blocage, elle se réduit à 100 m, ce qui est très satisfaisant. Il s’intégrera à l’écosystème domotique au même titre que l’application chauffage, volet roulant », décrit Alexandre Chaverot, d’Avidsen.
« La concurrence dans laquelle nous évoluons dans le secteur du résidentiel nous fait du bien car les interphones connectés sont mis en avant. Quoiqu’il arrive, le choix final est fait par le client. Il effectue des recherches sur Internet, lit des avis, des articles et voit nos avantages. Nous arrivons à nous différencier de nos concurrents par notre qualité allemande, par notre système de protection des données très strict et sécurisé, et nos matériaux nobles, inox, et un grand nombre de finitions différentes », ajoute Maximilien Drouot, directeur commercial pays francophones chez DoorBird.
Concernant le résidentiel, Urmet propose, entre autres, le kit vidéo Note 2 (moniteur, platine, contrôle d’accès avec 8 badges, vidéosurveillance et l’app de transfert d’appel CallMe). Une fois le système appairé à la box Internet, le client peut mettre en place des scénarios de domotique standard et répondre via son smartphone, sans abonnement supplémentaire.
Mais depuis 5 ans est arrivé Fenotek, 100 % construit et maintenu en France, avec le « Hi) ». Un appareil en forme de goutte qui se distingue du classicisme des boîtiers carrés ou rectangles aux bords arrondis. « Fenotek propose donc un interphone connecté à Internet en Wi-Fi ou en 4G car bien souvent, le portier vidéo connecté se trouve éloigné de la maison et ne capte plus le Wi-Fi. Nous avons passé un accord avec Orange pour proposer des abonnements 4G : Basic à 6 € par mois et Gold à 8,25 € par mois en Wi-Fi. Chaque foyer a son application et 8 utilisateurs peuvent être enregistrés », explique Bruno Davoine, PDG de Fenotek. « Nous ne nous restreignons pas au résidentiel privé. Hi) change la donne : en générant une clé virtuelle unique et sécurisée sous forme de QR code, capable d’être lue par la caméra pour permettre l’ouverture de la porte de jour comme de nuit, plus besoin d’aménager son temps. Même chose lorsqu’il s’agit d’une livraison ou une femme de ménage ou l’entrée d’un Airbnb. Hi) fait aussi office d’alarme grâce à son détecteur de mouvement et son système de vision nocturne. C’est le concierge parfait, en somme », conclut Bruno Davoine.