Rémi Paccou – Le premier aspect du Smart Building est sa capacité à se diffuser de façon massive. Ce n’est plus un sujet exclusivement réservé aux ingénieurs et aux techniciens, il touche aussi le grand public, les usagers, les citoyens. Les récentes réglementations et le plan de relance du gouvernement exigent que les Smart Building soient déployables massivement dans les territoires. L’objectif du Smart Building est multiple. Il s’agit de rendre le bâtiment plus efficace grâce à une batterie de mesures, prévues notamment par le décret BACS (Building Automation Control Systems) ou le décret tertiaire. Le second aspect du Smart Building est la décarbonation, dans sa conception et sa vie en opération. Nous expérimentons à Grenoble un bâtiment, IntenCity, vitrine de notre savoir-faire pour faire émerger le bâtiment du futur. Enfin, le Smart Building c’est aussi simplifier la technologie pour la rendre accessible et se focaliser sur les usages et les services rendus.
Pouvez-vous nous présenter vos nouveautés ?
R. P. – Notre plateforme collaborative IoT EcoStruxure s’enrichit continuellement de nouveaux produits connectés, de nouveaux logiciels facilitant l’ouverture et l’interopérabilité des données, ainsi que des services avancés qui utilisent l’intelligence artificielle pour chercher l’efficacité maximale avec l’impact carbone minimal. Cette solution fonctionne et garantit des plateformes standardisées, enrichies au fil du temps.
Selon vous, quelles seront les grandes évolutions du Smart Building dans les années à venir ?
R. P. – L’enjeu n’est plus seulement technologique. Avant, le discours convenu sur le Smart Building s’articulait autour de trois axes : une infrastructure ouverte, interopérable et connectée. La nouveauté aujourd’hui réside dans la collaboration. Tous nos systèmes sont ouverts et industrialisés, afin de garantir que la promesse du Smart Building sera tenue dans le temps, pour les générations qui feront vivre et évoluer ces bâtiments dans les prochaines décennies. Nous vivons un changement de paradigme en apprenant à communiquer auprès du grand public pour sortir du « tout technologique ». Le bâtiment est la filière qui s’est le moins digitalisée en France ces dernières années. L’objectif reste d’apporter de la technologie, mais c’est de la collaboration et de l’échange d’informations qu’émergeront les projets vertueux. Il faut également casser le fonctionnement en silos, qui est un frein à la massification des Smart Buildings, et créer des offres connectables et interopérables dans un écosystème digital pour favoriser le développement des usages et services.