Le premier prix est remporté par CAP Métopole, SPL de Saint-Etienne Métropole (42) pour la mise en lumière du site Novaciéries. Le second prix est attribué au SIEG 63 – Territoire d’Énergie du Puy-de-Dôme pour la mise en valeur des vestiges d’un ancien puits de mine à charbon dans la commune de Youx. Le troisième prix est décerné à la ville de Lyon (69) pour l’éclairage d’un tunnel de circulation, situé sous la voie ferrée de la gare de Perrache
Le Concours Lumières, organisé par le SERCE et Signify (ex Philips Lighting), s’adresse à tous les maîtres d’ouvrage, publics ou privés ayant réalisé au cours des deux dernières années une mise en lumière pérenne et visible gratuitement, d’un monument, site urbain ou rural, jardin ou ensemble paysager, historique ou contemporain.
La mise en lumière d’un site ou d’un monument par l’éclairage, peut permettre de redonner de la cohésion sociale à des espaces urbains mal identifiés. Elle contribue également à l’attractivité touristique et par-delà à l’activité économique des territoires, que ce soit à l’échelle d’un site, d’un quartier ou bien d’une ville. Le Concours Lumières a notamment pour vocation de récompenser ces réalisations exemplaires.
Le jury du Concours Lumières, présidé par Guy Geoffroy, Maire de Combs-la-Ville (77) et président de l’association des Éco Maires, a décerné en septembre dernier les trois prix du concours 2020. Cette année 25 dossiers étaient en compétition.
Depuis sa création en 1987, le concours a récompensé plus de 150 réalisations. Chaque année, de nombreux maîtres d’ouvrage publics et privés, des concepteurs lumière et des installateurs accordent leur savoir-faire pour sublimer des éléments du patrimoine, historique ou contemporain, des espaces réhabilités, voire des sites industriels, comme en atteste le palmarès de cette 32e édition.
Le jury a fondé son appréciation sur différents critères tels que la cohérence du projet par rapport à son environnement, sa fonction ou le passé historique du site mis en lumière. Très sensibilisé à l’impact environnemental de l’éclairage, il a également pris en compte la performance énergétique de l’installation, l’intégration des équipements afin de réduire leurs impacts visuels et la réduction des nuisances lumineuses.
Pour les membres du jury, “l’éclairage de mise en valeur doit avant tout servir le site ou les bâtiments et non l’inverse. Point n’est besoin de surdimensionner l’installation, en puissance comme en effets, pour éblouir le public”. L’alliance d’une réflexion préalable à la maîtrise des techniques est indispensable pour donner du sens à la mise en scène et révéler avec élégance la richesse du patrimoine.
Les remises des prix auront lieu en régions cet automne.
En récompensant cette année un parc urbain, le chevalement d’un ancien puits de mine et un passage souterrain, le jury du Concours Lumières met à l’honneur le patrimoine industriel.
1er Prix : CAP Métropole, SPL de Saint-Étienne Métropole (42)
Mise en lumière du site Novaciéries
• Concepteur lumière : Les Éclaireurs
• Installateur : SOBECA (FIRALP)
• Équipements : Sammode, Philips Lighting
Après 200 ans d’activité industrielle consacrée à l’armement, le site des aciéries de la Marine était devenu une véritable enclave au sein la ville de Saint-Chamond (42). Le projet de reconversion, baptisé Novaciéries, a donné naissance à un parc urbain ouvert au public de jour comme de nuit. Arboré et aménagé (skate park, toboggans, parcours sportifs, théâtre de verdure, aire de pique-nique…), il s’étend sur un kilomètre en bordure de la nouvelle zone d’activité.
Les trois entrées du parc sont facilement identifiées par des mâts, équipés de lignes vertes et bleues qui accrochent le regard. À l’intérieur du parc, la mise en lumière met en scène les vestiges du passé industriel (pylônes électriques, cheminées, grandes halles, rails, ancien viaduc ferroviaire…) en soulignant les sommités de couleur rouge pour rappeler l’ancienne activité de forge, facilement identifiable en vision lointaine.
Les bâtiments à usage industriel situés en marge du parc sont éclairés dans une teinte blanche froide, tandis qu’une lumière orangée provenant de l’intérieur des halles évoque l’animation des ateliers. Çà et là, des gobos projettent des images pour rappeler les activités passées (étincelles de soudure, flammes…). L’importance de l’eau, utilisée autrefois pour les bassins de trempe, est rappelée par l’utilisation de la couleur bleue qui se “reflète” sur les façades du pôle industriel, en créant une ambiance douce et apaisante. Les espaces paysagers font l’objet d’un traitement plus sobre, en associant des zones d’ombres à des zones éclairées dans des teintes blanches et vertes.
Pour assurer la sécurité des visiteurs, un éclairage fonctionnel de teinte blanc chaud accompagne le promeneur et les cyclistes à travers le parc.
2e Prix : SIEG 63, Territoire d’Énergie du Puy-de-Dôme
Mise en lumière du chevalement de Youx
Concepteur lumière : SEMELEC 6
Installateur : SAG VIGILEC (SPIE CityNetworks)
Équipements : Flux Lighting, WE EF
Le Syndicat Intercommunal d’Électricité et de Gaz (SIEG) – Territoire d’énergie du Puy de Dôme a mis en lumière le chevalement d’un ancien puits de mine de charbon de la commune de Youx, un village situé au coeur des Combrailles, au nord-ouest du département du Puy-de-Dôme. La mise en lumière de la structure métallique édifiée il y a plus d’un siècle rappelle avec fierté le passé minier de la commune.
17 points lumineux éclairent très précisément la structure, sur le thème du feu, de la flamme tandis que l’obscurité au sol et alentours rappelle l’âpreté du travail des mineurs. Au centre, une lumière ambrée se diffuse tout en s’éclaircissant graduellement pour finir en blanc froid au sommet du chevalement, comme une flamme. L’absence de lumière à la base du chevalement renforce l’effet visuel et rappelle la présence de charbon en sous-sol.
3e Prix : Ville de Lyon (69)
Mise en lumière de la voûte Delandine
Concepteur lumière : Ville De Lyon /Direction de l’éclairage urbain / Jérôme Donna
Installateur : Eiffage Énergie Systèmes
Équipements : Erco, iGuzzini
Dans le cadre de son nouveau Plan lumière, la ville de Lyon s’est attachée à mettre en valeur un lieu du quotidien, dans le quartier de la gare de Perrache : la voûte Delandine. Situé sous la zone d’aiguillage de la gare, long de 90 m cet axe de circulation accueille une voie de circulation à sens unique, deux pistes cyclables, une aire de stationnement et deux trottoirs.
La mise en lumière transfigure totalement ce passage qui de simple tunnel de circulation éclairé de jour par un éclairage fonctionnel se métamorphose en un enchevêtrement de rais de lumière qui n’est pas sans évoquer l’entremêlement des rails situés juste au-dessus. De la tombée de la nuit jusqu’à minuit (1 heure du matin les vendredis et samedis), le tunnel sert ainsi de toile à une œuvre graphique. Les lignes qui se dessinent sur le fond noir sont espacées de 1 435 mm, comme l’entraxe des rails. La voirie et les trottoirs sont éclairés par un éclairage zénithal en blanc chaud, plus confortable pour les piétons, cyclistes et conducteurs. Un éclairage bleu, code couleur utilisé pour le traitement des ouvrages ferroviaires dans le plan lumière, nappe les deux entrées du tunnel. Durant la seconde partie de la nuit, le niveau d’éclairement est ajusté pour assurer une veille sécuritaire.
Un rail a été spécialement conçu pour intégrer et dissimuler les supports des luminaires, les câbles d’alimentation et le système de pilotage de l’installation. Les luminaires “lame de lumière” sont fixés de telle façon qu’ils permettent une orientation à 360 ° sur l’assiette horizontale, tout en permettant de faire varier le graphisme ou l’ambiance.