Cette commission compte une vingtaine de membres dont l’activité couvre les différents secteurs de la filière : systèmes de gestion, composants pour luminaires d’éclairage intérieur et/ou extérieur. Alors que la réglementation entraîne la mise en œuvre d’automatismes, ces derniers peinent cependant à s’imposer.
Présidente de la commission Systèmes du Syndicat de l’éclairage, Nathalie Coursière en présente les principales actions. « Notre action consiste à répertorier les problématiques du marché pour proposer des solutions à valeur ajoutée, explique Nathalie Coursière. Si la réglementation représente un levier pour faire connaître les solutions existantes, c’est à nous, au sein de cette commission, de faire de la pédagogie afin que ces solutions soient comprises et adoptées par ceux qui en tireront le meilleur bénéfice. » Le défi est lancé.
« LE RÔLE DE LA COMMISSION SYSTÈMES
EST D’ÉDUQUER, D’EXPLIQUER,
DE PROMOUVOIR »
Les textes réglementaires sont encore aujourd’hui méconnus ou mal appliqués. Les travaux de la commission s’appuient essentiellement sur la « RT par élément » définie par l’arrêté de mai 2007, modifié par l’arrêté de mars 2017 et qui concerne la rénovation des bâtiments tertiaires ou résidentiels. Ces textes indiquent des niveaux de performance énergétique à atteindre lorsqu’on modernise le chauffage ou la climatisation, ou l’éclairage d’un bâtiment existant. Les principales exigences pour l’éclairage concernent l’obligation de gradation ou d’extinction par détection d’absence, ainsi que la gradation automatique de l’éclairage artificiel en fonction des apports de lumière du jour. « Les deux automatismes sont aujourd’hui très souvent associés, ajoute Nathalie Coursière, pour éviter que les installations ne restent allumées toute la nuit dans des bâtiments vides, ou qu’elles ne s’allument lorsqu’il y a une présence alors que la lumière du jour est suffisante. »
Plus récemment, les obligations d’actions de réduction de la consommation d’énergie finale dans des bâtiments à usage tertiaire ont été introduites par le décret dit « tertiaire » du 23 juillet 2019.
Déployer les solutions actuelles
« Nous savons que les économies obtenues en remplaçant des appareils équipés de tubes T8 par des luminaires à LED sont importantes, poursuit Nathalie Coursière. Il est également possible d’accroître ces gains énergétiques en ajoutant des automatismes qui contribuent aussi largement à améliorer le confort des utilisateurs. » Cependant, l’enquête réalisée par le Centre d’études et de recherche sur l’énergie (Ceren) sur des établissements du secteur tertiaire a montré que la présence de systèmes de gestion automatique reste encore très faible : le taux de détecteurs de présence varie entre à peine 5 % pour les salles de réunion et les halls et environ 12 % pour les locaux divers, alors qu’il s’agit d’espaces peu occupés. « Pourtant, des solutions existent, qui présentent de nombreux avantages pour l’installateur ou l’utilisateur final. Par exemple, les systèmes de gestion sans fil permettent de reconfigurer facilement l’éclairage des bureaux sans avoir à en modifier le câblage », souligne Nathalie Coursière. Outre la gradation, la variation de températures de couleur, la détection de présence et de lumière du jour, rappelons que les systèmes de gestion de l’éclairage peuvent générer des données permettant, par exemple, de gérer l’occupation des locaux.
« LE TAUX DE RÉNOVATION
DANS LE TERTIAIRE EST D’ENVIRON 3 %.
CE QUI LAISSE UNE MARGE
DE PROGRESSION IMPORTANTE »
Perspectives de développement
« Les avancées ne sont pas aussi spectaculaires dans le neuf qu’en rénovation, espérons que la future RE 2020 apporte des améliorations aux textes en vigueur actuellement. » Pour l’éclairage extérieur, l’arrêté de décembre 2018, relatif aux nuisances lumineuses, n’impose pas de détection de présence de piétons ou de cyclistes, même si les solutions existent déjà. Des travaux de normalisation sur l’éclairage adaptatif sont en cours au niveau international. « La gestion de l’éclairage s’intègre facilement dans une gestion plus globale du bâtiment ou de la ville, pour en réduire les consommations d’énergie tout en améliorant le confort des usagers », conclut Nathalie Coursière.