Depuis la généralisation de la LED, les systèmes de gestion se démocratisent et dynamisent beaucoup de secteurs, notamment l’hôtellerie. Les fournisseurs de solutions de ces automatismes sont naturellement bien trop nombreux pour tous les citer ou les interroger. À défaut d’être exhaustif, notre Cahier technique veut éclairer le lecteur sur des technologies et des systèmes d’avenir, leur fonctionnement et leurs évolutions, grâce aux témoignages d’experts qui en sont aussi les fabricants. Les exemples commentés ici ne sauraient représenter l’offre pléthorique en la matière. Dans cet univers en perpétuel devenir, les industriels ne cessent de proposer des solutions aussi intelligentes qu’économiques et plus que jamais connectées.
Dans les hôtels, comme dans tous les secteurs d’activité, il est beaucoup question d’économies, de réduction de consommations, de faire baisser la facture d’électricité. Tous les professionnels de l’éclairage savent bien désormais que les solutions LED sont très peu énergivores et que, associées à des systèmes de gestion, elles permettent de faire baisser considérablement cette facture énergétique, mais pas seulement. Elles participent aussi à rendre le quotidien plus plaisant, notamment dans les hôtels car elles facilitent le travail du personnel d’accueil ou chargé du ménage, accompagnent les gérants dans l’exploitation du bâtiment, rendent plus agréables les déplacements des clients et surtout plus confortable leur séjour dans la chambre. Mais avant d’arriver dans la chambre, la première étape passe par l’accueil. A priori, ce ne sont pas des lieux où l’on pense immédiatement « détection » : ces espaces sont sans doute ceux qui en ont le moins besoin puisque que le personnel s’y tient quasiment 24 h/24.
Cependant, la gestion ne se limite pas à la détection de présence, des systèmes de détection de lumière du jour, par exemple, peuvent faire varier l’intensité de l’éclairage artificiel pour éviter des surconsommations lorsque les apports de lumière naturelle sont suffisants, ou pour maintenir un niveau d’éclairement constant pour le confort des clients et celui du personnel.
Détecter en toute subtilité
Aujourd’hui, les objets, les usages doivent être « smart », intelligents en français dans le texte, voire subtils ! C’est un peu ce qu’explique Ludovic Bécourt, responsable de la prescription chez B.E.G. « L’intérêt consiste à faire de la gestion de l’éclairage là où se déplacent les clients. » Simple mais smart. Passé l’accueil, les clients vont emprunter les circulations à la recherche de leur chambre, et il faut qu’ils se sentent accompagnés durant ce trajet. « Nous avons développé des détecteurs appropriés aux surfaces des couloirs, précise Ludovic Bécourt, à savoir de grandes longueurs et des largeurs de 3 à 5 m. L’idée : l’éclairage ne s’éteint pas mais descend à un niveau de veille pour se déclencher et atteindre un niveau d’éclairement minimal enregistré (établi à 500 lux en usine, mais peut être modifié) dès qu’une personne est détectée ; une temporisation de 10 minutes permet d’abaisser doucement l’éclairage. »
La gradation s’effectue progressivement dans un sens ou dans l’autre, en fonction du réglage enregistré, sans que jamais le couloir ne se retrouve dans le noir. Cela ne veut pas dire pour autant que les détecteurs de présence ou de mouvement basiques sont devenus obsolètes : ils restent indispensables dans de nombreux espaces, comme les circulations verticales. « Nous proposons également un système qui met en œuvre un détecteur/bouton-poussoir : il fonctionne au choix en semi-automatique ou automatique et évite que le capteur ne déclenche l’allumage de façon intempestive. » Et pour la salle de bains, le fabricant a développé un interrupteur/détecteur qui peut s’installer dans le volume 1 de la pièce, évitant ainsi d’avoir le mécanisme trop déporté.
L’intelligence en couleurs
Que serait la gestion de l’éclairage sans la variation de température de couleur ou de couleurs tout court ? Un autre spécialiste de la gestion de l’éclairage, Tridonic, répond avec le système sceneCOM : une fois mise en service, la commande prend le contrôle sur la solution d’éclairage. Les capteurs, commutateurs, drivers et modules adaptés répondent à toutes les attentes : de la simple commutation marche/arrêt ou gradation à des scènes lumineuses définies par l’utilisateur, en passant par l’éclairage dynamique Tunable White. Dès que le contrôleur sceneCOM est connecté au PC ou à la tablette, la mise en service peut commencer. Tous les luminaires et capteurs DALI installés sont automatiquement détectés par l’assistant avant de pouvoir être configurés.
Des structures et groupements de pièces peuvent également être définis au cours de la même étape. Marc Froger, directeur général Europe continentale d’Aurora Lighting, le souligne : « La gestion de la couleur est particulièrement bien adaptée à l’hôtellerie : les bars, les chambres, les restaurants, l’accueil. Dans les chambres, le client lui-même peut changer les couleurs. Notre concept Aone permet ainsi de contrôler et de gérer l’éclairage depuis un smartphone ou une tablette. Il suffit d’installer le variateur Bluetooth Inline 320 W entre le commutateur et le premier luminaire pour connecter les produits gradables. » Aone fonctionne avec les produits Aurora et Enlite gradables dits « Smart Inside », ou, si les luminaires ne sont pas intelligents, avec le contrôleur « Make Smart ».
L’utilisateur peut contrôler la marche/arrêt, le variateur, la couleur, créer et mémoriser des ambiances lumineuses, configurer son application pour déclencher des scénarios d’éclairage en fonction du moment de la journée. « Dans l’hôtellerie, ajoute Marc Froger, Aone permet de centraliser le contrôle et d’orchestrer les flux lumineux en fonction des lieux ou des paramètres souhaités : intensité de la lumière extérieure, espace lounge ou de repas, heure de fermeture… » Chaque espace bénéficie ainsi d’un éclairage adapté et préprogrammé selon les souhaits du gérant de l’hôtel.
La connectivité pour mieux comprendre le bâtiment
Pour Christophe Bresson, directeur de la communication de Signify France, « outre l’impact indéniable sur les économies d’énergie, les technologies connectées permettent aussi de comprendre le fonctionnement du bâtiment. Tout d’abord, l’exploitant de l’hôtel va pouvoir gérer l’éclairage en faisant appel à des objets connectés comme les détecteurs de présence ou d’autres éléments de sécurité (détection incendie associée à l’éclairage avec effets lumineux, par exemple), et en créant des ambiances via une tablette ou un téléphone portable. C’est le principe de base d’Interact Hospitality. Deuxième point : l’interface va donner la possibilité au gestionnaire de recueillir, via un tableau de bord, d’autres informations comme la consommation électrique ou l’occupation des chambres ». Avec juste un seul outil de connexion centralisé, la collecte des données va permettre de développer d’autres services pour gérer les chambres, les cuisines, les extérieurs, afin d’améliorer le confort (la qualité de lumière), la facilité d’usage. De plus, la maintenance s’effectue plus efficacement car les défauts signalés rapidement présentent l’avantage de pouvoir faire de la maintenance préventive. Le système fonctionne soit via le câblage, soit par ZigBee. « Pour l’exploitant, rien n’est plus simple : Interact Hospitality lui permet à la fois de recevoir des informations, en envoyer, réduire les coûts de maintenance, explique Christophe Bresson, sans oublier bien sûr le confort des clients, avec la possibilité de changer les ambiances lumineuses dynamiques, et gérer l’éclairage de tout le bâtiment, voire de plusieurs établissements. » Le gérant peut également adapter les ambiances en fonction de la clientèle de l’hôtel. Ces systèmes sont complètement paramétrables : étant donné que tout se fait dans le cloud, l’installation devient « future-proof » car on peut la mettre à jour à tout moment. Un éclairage à l’épreuve du temps…