Alors que l’Allemagne annonce des investissements massifs dans les technologies de l’hydrogène dans son plan de relance et que l’Europe s’apprête à publier sa stratégie pour l’hydrogène, la France précise les axes qui doivent guider ses investissements. L’hydrogène offre l’opportunité de concilier relance, réindustrialisation, décarbonation et qualité de l’air et, à ce titre, doit constituer un pilier du futur Plan de relance français.
L’hydrogène offre l’opportunité majeure de concilier réindustrialisation du territoire national et décarbonation de notre économie
La crise sanitaire, économique et sociale totalement inédite que nous traversons nous offre l’opportunité de rebattre les cartes et de repenser les enjeux industriels, économiques, écologiques et énergétiques.
La lutte contre le changement climatique et la transition écologique font partie des axes privilégiés par le gouvernement pour guider les investissements du Plan de relance.
Dans ce cadre, l’hydrogène qui offre l’opportunité majeure de concilier réindustrialisation du territoire national et décarbonation de notre économie, doit figurer en bonne place.
En effet, avec un potentiel de décarbonation élevé du fait de son mix énergétique, la France a avec l’hydrogène tous les atouts pour développer une nouvelle économie respectueuse de l’environnement. Elle a également l’opportunité de créer de la valeur et des emplois sur ses territoires grâce à un riche tissu industriel composé d’acteurs présents sur toute la chaine de valeur.
Dans le domaine de la mobilité, comme dans l’industrie, l’hydrogène permet de décarboner largement et d’aller vers la neutralité carbone, tout en développement des équipements et des systèmes créateurs de valeur et d’emplois non délocalisables. Sur de nombreux segments de la chaine de valeur, c’est tout le tissu économique des territoires qui pourrait bénéficier des investissements dans la filière hydrogène. Enfin, ce tissu industriel peut s’appuyer sur une recherche académique et technologique d’excellence pour conserver un haut niveau de compétitivité et former les meilleures compétences dans le domaine.
« Investir dans une chaine à haute valeur ajoutée comme l’hydrogène, c’est donner à la France une position industrielle stratégique dans l’économie bas-carbone de demain. Je suis confiant dans le fait que le plan de relance saura intégrer ce maillon essentiel et prévoir les investissements nécessaires pour la (re)localisation en France d’industries créatrices de valeurs et d’emplois qui contribueront à l’atteinte de la neutralité carbone de notre pays. » déclare Philippe Boucly.
Une nouvelle stratégie française cohérente et ambitieuse pour l’hydrogène
Mais pour investir en France, les acteurs de la filière hydrogène ont besoin de visibilité.
En effet, compte tenu de la jeunesse des marchés, du fort besoin d’industrialisation des technologies et d’une compétition internationale très vive, le soutien de l’Etat est nécessaire et doit intervenir à la fois sur l’offre et sur la demande :
– Développer l’offre technologique française, c’est accompagner les industriels français dans le montage et le développement des outils de production sur le territoire français. C’est aussi favoriser la production d’hydrogène renouvelable et/ou bas carbone par un mécanisme de soutien qui permettra de réduire l’écart de prix avec l’hydrogène d’origine fossile sans captage du carbone.
– Agir sur la demande, c’est donner de la visibilité aux acteurs industriels et soutenir des projets au sein des territoires à même de massifier la demande et favoriser un contenu local significatif autour d’écosystèmes à forts enjeux. C’est également, en ce qui concerne le transport, aller plus loin dans la massification de la commande publique par des groupements d’achat ou subventionner l’achat de véhicules hydrogène.
Ce soutien doit intervenir dès maintenant avec une première étape d’investissement massif jusqu’en 2023.
C’est le sens du courrier que les Présidents de l’AFHYPAC, du Comité Stratégique de Filière Industrie des Nouveaux Systèmes Energétiques, du CEA et des PDGs d’Air Liquide, EDF, Engie, Faurecia, Michelin, Plastic Omnium, Total, Schlumberger, Vallourec, Vicat, Vinci Construction, acteurs engagés de la filière hydrogène, de l’énergie et de la mobilité, ont adressé au Premier ministre ainsi qu’aux ministres de l’Economie et de la Transition écologique et solidaire.
« L’Etat a maintenant une connaissance fine du sujet, des enjeux et des acteurs au travers des travaux menés par la Task Force interministérielle en concertation avec l’AFHYPAC et les acteurs de la filière. Ces derniers se sont une nouvelle fois mobilisés pour répondre massivement à l’AMI lancé en janvier dernier par le gouvernement pour identifier les projets structurants. Avec plus de 160 dossiers déposés, l’Etat a ainsi l’assurance que les acteurs de la filière sont prêts à investir dans des projets portant sur l’ensemble de la chaîne de valeur et que certains industriels sont en mesure de porter des projets innovants pouvant faire l’objet d’IPCEI, capables de faire émerger des champions nationaux et de donner à la France un réel avantage compétitif au niveau mondial. Le Plan de relance est une opportunité de doter la France d’une nouvelle stratégie hydrogène cohérente et ambitieuse à la hauteur de celles de nos voisins européens » conclut Philippe Boucly, Président de l’AFHYPAC.