La forte demande d’hébergement et l’accélération de la vitesse des déploiements constituent les défis permanents de l’industrie des datacenters, toutes formes et tailles confondues. Pour en limiter l’impact énergétique au maximum, les technologies utilisées pour l’exploitation de ces sites informatiques évoluent toujours plus vite et renforcent les gains de performance.
Cooling : refroidissement vs hausse des températures de fonctionnement
Le refroidissement représente en moyenne 38 % de la consommation électrique globale d’un datacenter et constitue donc un levier de performance énergétique important. Parmi les dernières évolutions, les armoires de climatisation à détente directe gagnent en efficacité avec l’apparition de compresseurs à « inverter » : une régulation de la variation de la capacité du compresseur plus fine et souple permet de réduire la consommation électrique associée. À l’extérieur du bâtiment, les groupes d’eau glacée et autres échangeurs étendent encore leurs plages de fonctionnement, certains acceptant une température extérieure jusqu’à 55 °C. En parallèle, du fait des changements dans les réglementations européennes, les acteurs du secteur poussent plus loin leurs investigations sur les solutions de refroidissement sans – ou utilisant moins de – réfrigérants, et avec de nouvelles générations de réfrigérants. Dans ce contexte, se développe l’utilisation de technologies adiabatiques ou évaporatives. Cette tendance est aussi motivée par des températures de fonctionnement plus élevées admises aujourd’hui par les équipements IT, permettant un élargissement des plages de fonctionnement du système de refroidissement.
Alimentation électrique : ASI et batterie au cœur des innovations
Si la part de l’alimentation dans la consommation électrique globale d’un datacenter se situe toujours en moyenne à 10 %, les efforts des fabricants se poursuivent. À commencer par des modèles d’ASI (alimentation sans interruption), avec une gestion intelligente entre les unités ASI placées en parallèle, capables d’alimenter des charges plus importantes, avec des encombrements de plus en plus réduits et dans une recherche constante du fonctionnement le plus économique. Les systèmes ASI de dernière génération, avec des batteries lithium-ion, permettent un gain de place et de poids tout en fonctionnant en toute sécurité à des températures supérieures sans dégradation, réduisant d’autant les coûts de refroidissement. Le tout avec une durée de vie jusqu’à quatre fois plus longue selon les configurations. Toujours sur la partie alimentation électrique, les PDU (bandeaux de distribution électriques) les plus récents gagnent en flexibilité et leur intégration dans l’architecture de distribution en usine permet de supprimer des composants redondants, pour un déploiement plus rapide, un coût moindre et un encombrement réduit. Enfin, certains datacenters sont passés d’un statut de consommateur à celui de « prosommateur » et deviennent des acteurs du Grid par le surdimensionnement de leurs installations et/ou l’utilisation d’électricité issue d’énergies renouvelables. Ce qui leur permet des actions d’effacement ou de vendre une partie de leur énergie produite sur leur site aux agrégateurs de distribution électrique. Ils participent ainsi à la stabilisation du réseau et à l’écrêtage.
Surveillance et gestion à distance
Sur le plan de l’efficacité opérationnelle, la surveillance et la gestion à distance des datacenters et des éléments qui le composent devraient s’accélérer en 2020. Outre une surveillance plus pointue, une gestion plus proactive et une maintenance prédictive, cette gestion digitalisée devient essentielle pour l’efficacité des datacenters et dans le cadre du développement de l’Edge Computing, avec une multiplication de datacenters de proximité souvent petits et parfois dépourvus de personnel in situ. De façon plus globale, l’apport « d’intelligence » à tous les niveaux des datacenters participe à l’amélioration de la performance opérationnelle et énergétique.