SIB, fabricant français et créateur de solutions pour l’industrie et le bâtiment, aura bientôt un siècle d’existence. En perpétuelle évolution, le navire est aujourd’hui gouverné par Gilles Lherbier. À nouveau détaché de la société allemande Schlemmer, SIB fait peau neuve avec un nouveau logo, étend son offre au moyen de gamme de produits innovants, élargit ses perspectives et accroît son chiffre d’affaires, notamment grâce à l’exportation. Tout en maintenant sa production localement, près de Metz.Petit tour d’horizon de SIB en ce début 2020, avec Gilles Lherbier.
Electricien+ – Depuis 2019, SIB a quitté le groupe allemand Schlemmer, redevenant française. Vous en êtes aujourd’hui le président, quel a été votre parcours au sein de l’entreprise? Quels sont ses principaux chiffres d’affaires et d’activités?
Je n’avais pas plus de 26 ans lorsque je l’ai intégrée. De poste en poste, je suis finalement devenu responsable de l’administration et des ventes, en 2004 directeur commercial, puis directeur général en 2010. Et enfin, président en 2011.
Pour 2019, notre chiffre d’affaires s’élève à 23millions, réparti en trois tiers environ égaux: exportation, industrie et bâtiment.
Se séparer du groupe Schlemmer nous ouvre de nouvelles perspectives. Nous reprenons toutes les activités que Schlemmer réalisait avec nos produits à l’exportation.
Le nom est resté celui des origines, l’acronyme SIB, pour Société industrielle de Boulay, devenant SIB: Solutions Industry and Building. Le choix de la langue anglaise est le reflet de la forte augmentation de notre activité d’exportation, en particulier dans le secteur de l’industrie, mais également celui du bâtiment. Notre business plan pour 2023 est d’atteindre 30 millions d’euros. Notre logo a également évolué en fonction de ces changements. Telle une bannière, ses couleurs représentent nos différents domaines professionnels: bleu pour le bâtiment, orange pour l’Atex, rouge pour le ferroviaire, gris pour l’industrie, la robotique, ou encore l’alimentaire.
E+ – Votre volet bâtiment existe depuis près de trente ans, en quoi SIB est-elle actrice du Bâtiment basse consommation (BBC)?
Notre gamme R’Proof (bâtiment basse consommation)est une des seules à proposer des produits 960 °/ 0 Halogène en accord avec les préconisations de la RT2020. Le marché évolue, la concurrence également. Nous travaillons sur le BBC mais aussi sur les problématiques d’étanchéité, à l’eau par exemple. Nous sommes devenus des créateurs de solutions pour nous adapter aux demandes des clients. La réduction des déperditions thermiques et l’amélioration acoustique des bâtiments sont des conditions sinequanon pour qu’un bâtiment soit conforme RT2020.
E+ – Pourriez-vous nous parler plus en détail de ces innovations, telles que les boîtes d’encastrement anti-feu?
Pour gagner des parts de marché, seule l’innovation compte. Nous avons eu l’idée de développer une gamme de coffrets métalliques, réalisés par un sous-traitant près de chez nous. Fabrication en métal, en plastique, puis à nouveau en métal, les coffrets mutent selon la demande qui évolue, s’adaptent aux nouvelles exigences, celles des bâtiments connectés par exemple. Pour SIB, les coffrets représentent 10% du chiffre d’affaires.Pour notre bureau d’études, cela se traduit par un travail d’innovation, de veille technologique, de tests.Il s’agit notamment de rechercher les matériaux pouvant répondre à la problématique identifiée. Ici, la résistance au feu. Si créer une gamme BBC, qui diminue les déperditions, demeure assez simple, il en va autrement de l’isolation au feu et du développement d’une boîte d’encastrement coupe-feu jusqu’à 850°C sans dégagement d’halogène et qui assure l’isolation phonique et thermique.Cela est le fruit d’un important travail de R&D réalisé communément avec un partenaire allemand.En France, la demande est grandissante alors que ce type de produit fait partie intégrante des offres dans les pays de l’Europe centrale. Nous allons continuer à innover, c’est certain.