L’architecte Philippe Chiambaretta (PCA-Stream) a voulu faire de ce lieu le quartier général de la création contemporaine pour la métropole de Montpellier. Dans un esprit minimaliste et « frugal » à l’image de l’architecture, les concepteurs lumière de 8’18’’ ont créé un lustre de surfaces lumineuses qui offre un éclairage général homogène, complété par des projecteurs sur rails adaptables aux expositions temporaires.
The architect Philippe Chiambaretta (PCA-Stream) wanted this place to be the headquarters of contemporary creation for the metropolis of Montpellier. In a minimalist and ‘frugal’ spirit that reflects the architecture, the lighting designers of 8’18’’created a chandelier of lighting surfaces that provides homogeneous general lighting, complemented by track-mounted spotlights that can be adapted to temporary exhibitions. (English below)
Le MO.CO. (Montpellier Contemporain) est situé au cœur de Montpellier, au sein de l’Hôtel Montcalm, renommé aujourd’hui Hôtel des collections. Le MO.CO. réunit deux lieux d’exposition, l’Hôtel des collections, un espace dédié à l’exposition de collections publiques ou privées, et La Panacée, centre d’art contemporain, ainsi que l’ESBA (École supérieure des Beaux-Arts de Montpellier Méditerranée Métropole).
Associer une nappe diffusante et des accents de lumière
L’institution artistique, dirigée par Nicolas Bourriaud, ne reçoit que des expositions temporaires, ce qui a conduit les concepteurs lumière à créer un éclairage d’une grande modularité avant tout. « L’éclairage devait tout permettre et laisser ouvert le champ des possibilités tout en gardant l’écriture minimaliste en plafond souhaitée par les architectes », explique Rémy Cimadevilla, concepteur lumière de 8’18’’. Les poteaux-poutres et les réseaux climatisation et électricité devaient rester apparents. « Nous avions deux options, poursuit Rémy Cimadevilla, installer une nappe diffusante homogène, un ciel, ce qui convient parfaitement à l’éclairage d’œuvres contemporaines et à un certain type de peintures, et y ajouter des accents de lumière obtenus par projecteurs sur rails. De grandes surfaces éclairantes impliquent toujours des sources très présentes visuellement, voire identitaires. L’élaboration du lustre s’est fondée sur cette définition des besoins et le dessin auquel nous avons abouti regroupait ces deux types d’éclairage possibles. Nous avons positionné en plan la trame des rails et nous l’avons retravaillée pour l’associer au jeu de surfaces diffusantes. » C’est ainsi que le luminaire est devenu un lustre signature.
La quadrature du lustre
Le lustre est formé d’un carré lui-même composé de quatre carrés diffusants, chacun entouré d’un rail qui accueille des projecteurs ; le tout repris dans un ensemble de serrurerie complet. Cette structure permet de tout faire, ce qui était l’objectif puisque les trois salles ne proposent que des expositions temporaires. La mise en lumière joue sur les températures de couleur : 4 000 K pour les dalles lumineuses en éclairage général, et 3 000 K pour l’éclairage ponctuel. Tous les luminaires sont gradables (les carrés sont pilotables par « moitié »), les projecteurs sont orientables, inclinables, accessoirisables et peuvent même recevoir une lentille différente de manière à adapter les faisceaux aux besoins de l’exposition. Les panneaux sont constitués de barrettes LED et d’un dispositif acoustique qui absorbe le son. « Nous ne voulions pas que la technique se substitue à l’esthétique, précise Rémy Cimadevilla, mais au contraire que l’objet lumineux habite ce lieu, comme si l’on avait construit un plafond partiel. Le lustre devient l’emblème iconique du MO.CO. » Ce faisant, il crée une ambiance de calme qui enveloppe les visiteurs d’une lumière apaisante.
Une composition à géométrie lumineuse
Le plafond apparaît comme un grand lustre formé d’objets lumineux au centre, et en rive de cet espace deux lignes simples de projecteurs, destinés à l’éclairage des cimaises en périphérie, cernent la nappe diffusante, à l’intérieur des poteaux. Une salle a été ajoutée sur le toit du bâtiment, un parallélépipède en béton habillé de Danpalon (système connectable en polycarbonate) complètement aveugle qui, de l’extérieur, apparaît comme un élément signalétique. Cette salle comprend un faux plafond qui accueille un grand rectangle de lumière diffusante gradable avec des rails intégrés entre ces grandes lames, donnant l’illusion de lumière naturelle. L’éclairage extérieur a été réalisé avec un linéaire LED disposé tout autour entre le béton et la peau en Danpalon, formant une boîte-lumière visible de loin et signalant le MO.CO. dans la nuit montpelliéraine.
•••
TIMELESS LIGHTS AT MO.CO.
MO.CO. (Montpellier Contemporary) is in the heart of Montpellier, in the Hôtel Montcalm, nowadays renamed Hôtel des collections. MO.CO. brings together two exhibition venues and a school: the Hôtel des collections, a space dedicated to the exhibition of public and private collections, and La Panacée, a centre for contemporary art; and the ESBA (Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier Méditerranée Métropole).
Combining a diffusing lighting and accents of lights
The artistic institution, directed by Nicolas Bourriaud, hosts only temporary exhibitions, which led the designers to create a highly modular lighting. ‘The lighting had to make everything possible and leave the field of possibilities open while keeping the minimalism of the ceiling that the architects created,’ explains Rémy Cimadevilla, lighting designer at 8’18’’. ‘The column-beams, the air conditioning and electricity networks had to remain visible. We had two solutions: installing a homogenous diffusing lighting, a sky, which is perfectly suited to light contemporary works and a certain type of painting; and adding lighting accents obtained by rail-mounted spotlights. Large luminous surfaces always involve sources that are visually very present, even identity-related’, continues Rémy Cimadevilla. ‘The development of the chandelier was based on this definition of needs, and the design we came up with combined these two types of lighting. We positioned the rail grid in plan and worked to associate it with the set of luminous diffusing surfaces.’ This is how the luminaire became a kind of signature chandelier.
The quadrature of the chandelier
The chandelier is a square that is itself composed of four diffusing squares, each surrounded by a rail that supports projectors, all of which is included in a complete locksmith’s set. This structure makes it possible to do everything, which was the objective, since the three rooms present only temporary exhibitions. Lighting plays on colour temperatures: 4000 K for the light panels for general lighting, and 3000 K for accent lighting. All the luminaires are dimmable (the squares can be controlled in ‘halves’), the projectors can be oriented, tilted, accessorised and can even be fitted with a different lens to adapt the beams to the needs of the exhibition. The panels are made up of LED strips and an acoustic device that absorbs sound. ‘We didn’t want technique to replace aesthetics,’ says Rémy Cimadevilla, ‘but, on the contrary, we wanted the luminous object to occupy the space, as if we had built a partial ceiling. The chandelier becomes the iconic emblem of the MO.CO.’ In doing so, it creates an atmosphere of calm, enveloping visitors in a soothing light.
A composition with a luminous geometry
The ceiling appears as a large chandelier formed of luminous objects in the centre; at the edge of this space, two simple lines of projectors – intended to illuminate the cymas on the periphery – surround the diffusing surface inside the poles area. A room has been added on the roof of the building: it’s a concrete parallelepiped covered with Danpalon (a connectable polycarbonate system), a completely blind room that, from the outside, appears as a signage element. This room includes a false ceiling that houses a large rectangle of dimmable diffused light with rails integrated between these large slats, giving the illusion of daylight. The exterior lighting was designed with a linear LED installed between concrete and the Danpalon skin, forming a light-box that can be seen from afar and signalling the MO.CO. in the Montpellier night.