Conçue par l’architecte Jean-Marie Duthilleul en 1994, la gare Lille Europe a fait peau neuve. Les travaux ont consisté en la reprise complète des espaces voyageurs et en l’aménagement des mezzanines. Sollicité par AREP, pilote de la rénovation, l’atelier Coup d’Éclat est chargé de repenser l’éclairage : un projet lumière qui concilie usages et architectures dans un geste commun. Pour ce faire, le concepteur lumière a redéfini les photométries des suspensions RZB (modifiées par Optyled) afin de les adapter aux besoins spécifiques de la gare.
Designed by the architect Jean-Marie Duthilleul in 1994, Lille Europe Station has got a new look. The work involved completely redesigning the passenger areas and fitting out the mezzanines. AREP, who managed the renovation, asked Coup d’Éclat to conceive the new lighting design. The project reconciles uses and architecture in a common gesture. To do this, the lighting designer defined new photometrics for the RZB suspensions (modified by Optyled) in order to adapt them to the specific needs of the station. (English below)
Pour le concepteur lumière Florian Colin, Coup d’Éclat, « la gare Lille Europe porte en elle l’ADN du voyage jusque dans cette architecture aérienne et squelettique. La structure délimite une enveloppe au cœur de laquelle se déploie un parcours voyageur avec pour principale exigence le confort d’usage. Nous avons cherché à montrer la part fonctionnelle dans l’architecture, et à révéler les éléments architecturaux dans l’usage ». La gare se situe sur trois niveaux : les quais en sous-sol, les halls-salons et commerces au rez-de-chaussée et enfin, les mezzanines. La rénovation de l’éclairage concerne l’espace public voyageurs – hors quais – avec pour programme un niveau d’éclairement moyen de 100 lux. La gare est très aérienne et dotée de larges baies vitrées, avec une toiture en tôles d’aluminium perforé qui reposent sur des arches apparentes. C’est sur ces dernières que l’éclairage d’origine avait été installé. Les luminaires, orientés vers la voûte, éclairaient indirectement les circulations.
Cette configuration s’est rapidement avérée insuffisante et les appareils ont été retournés et dirigés vers le sol pour obtenir un éclairage direct, plutôt disparate… « Nous avons fait le choix de pondérer la lumière des différents espaces, explique Florian Colin, en fonction de leurs usages – c’est-à-dire le grand espace de circulation linéaire d’environ 600 m et les quatre halls-salons –, en tenant compte des pleins et des vides de l’architecture, et notamment de l’imposte qui court au-dessus des commerces. Guidés par une exigence principale : un confort visuel optimal. » L’objectif : signifier un ensemble architectural et ses composantes et garantir le confort des usagers tout en intégrant harmonieusement les luminaires à la structure.
L’architecture lumière
L’axe principal de la gare permet d’accéder à quatre halls transversaux qui conduisent aux quais. « La lumière accompagne toutes ces circulations selon deux directions complémentaires : en douche via des suspensions installées sur les arches, et latéralement depuis l’imposte béton filante, détaille Florian Colin, ce qui a permis de diviser par deux les luminances directes. Nous avons ensuite simplement distingué la circulation principale de celle des halls par des températures de couleur adaptées aux usages : une teinte neutre, 4 000 K, pour la dynamique de circulation, et un blanc plus chaud de 3 000 K pour une ambiance plus accueillante dans les espaces d’attente. » Le concepteur lumière souhaitait, par ailleurs, limiter la perception des sources depuis le sol et depuis les mezzanines. Deux adaptations ont été nécessaires : intégrer un verre prismatique pour atténuer la luminance et diffuser un peu plus la lumière directe ; et adapter la hauteur de suspension pour éviter aux voyageurs assis au niveau de la mezzanine d’être gênés par les sources. Sur les terrasses d’accès aux quais et sous les ouvrages béton, des appareils diffusants, similaires aux écrans SNCF, assurent la continuité lumineuse. Des encastrés en mains courantes le long des escalators complètent l’installation. La voûte est, quant à elle, mise en valeur par des projecteurs RGBW installés sur les patères existantes et pilotés en DMX.
Des photométries sur mesure
« Les suspensions Ralite ont été retenues pour leur design technique, cohérent avec la structure de la gare, explique Stéphane Vanel, directeur commercial, RZB France, leur flux de 10 000 lm gradable permet une application appropriée en fonction des hauteurs de suspension. Cependant, comme son optique de 49° ne correspondait pas aux attentes du concepteur lumière pour assurer l’uniformité exigée sur les circulations, nous avons sollicité notre partenaire Optyled afin d’adapter le luminaire aux exigences du projet. » En plus de la modification photométrique, Coup d’Éclat souhaitait atténuer la luminance directe de la source. « Nous avons remplacé le verre clair de fermeture par un verre prismatique (Masterpoint), précise Pascal Hertzog, président d’Optyled, et nous avons également déporté l’alimentation à 3 m de la suspension afin de rendre le luminaire le plus discret possible. » Depuis l’imposte, des appareils linéaires spécifiques aux optiques asymétriques – également fournies par Optyled – procurent un apport de lumière latérale tout en limitant les reflets sur les vitrines des commerces. Ainsi, le concepteur lumière a su combiner un agencement équilibré des différentes directions de lumières et une maîtrise des luminances des sources dans une composition chromatique simple de l’ensemble des éclairages.
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LILLE EUROPE STATION: COORDINATED LIGHTS
For the lighting designer Florian Colin, Coup d’Éclat, ‘the station has in its DNA the notion of travel, clearly seen in its aerial and skeletal architecture. The structure delimits an envelope in the centre of which runs a passenger route whose main requirement is comfort of use. We sought to show the functional part in the architecture and to reveal the architectural elements in use.’ The station has three levels: the platforms underground, the halls, lounges and shops on the ground floor, and finally the mezzanines. The lighting renovation concerns the public passenger spaces – apart from the platforms – with an average lighting level of 100 lux. The station is very airy and has large bay windows, with a roof made of perforated aluminium sheets resting on exposed arches. The original lighting was installed on these arches. The fixtures, oriented towards the vault, indirectly illuminated the horizontal flows underneath.
This configuration soon proved insufficient and the luminaires were turned over and directed towards the ground to obtain direct and rather disparate lighting. ‘We chose to modulate the light of the different spaces – that is, the large linear circulation space of about 600 m long and the four halls and lounges – according to their use, taking into account the architectural solids and voids, particularly the impost that runs above the shops’, explains Florian Colin. ‘Optimum visual comfort was a top priority.’ The objective was to show an architectural ensemble and its components and to guarantee comfort for users while harmoniously integrating the luminaires into the structure.
Light architecture
The main axis of the station provides access to four transverse halls that lead to the platforms. ‘The light accompanies all these movements in two complementary directions: downwards with the suspension systems installed on the arches, and laterally from the concrete transom’, says Florian Colin. ‘This allowed direct luminance to be divided by 2. We then simply identified the main circulation and that of the halls by using colour temperatures adapted to each use: a neutral shade, 4000 K, for the circulation dynamics, and a warmer white of 3000 K for a more welcoming atmosphere in the waiting areas.’ The lighting designer also wanted to limit the perception of the sources from the ground and from the mezzanines. Two adaptations were necessary: integrating prismatic glass to attenuate luminance and diffuse direct light a little more; and adapting the suspension height to prevent passengers sitting on the mezzanine from being disturbed by the sources. On areas wih access to the platforms and under the concrete structures, diffusing devices that look like SNCF screens ensure lighting continuity. Recessed handrails along the escalators complete the installation.The vault is highlighted by RGBW spotlights that are installed on the existing pegs and controlled by DMX.
Tailor-made photometry
‘The Ralite suspensions were chosen for their technical design, consistent with the structure of the station’, says Stéphane Vanel, sales director, RZB France. ‘Their dimmable flux of 10,000 lm offers an appropriate application according to the suspension heights. However, as its 49° optic did not meet the expectations of the lighting designer to ensure the re- quired uniformity on the circulations, we asked our partner Optyled to adapt the luminaire to the project requirements.’ In addition to the photometric modification, Coup d’Éclat wanted to lessen the direct luminance of the source. ‘We changed the clear glass closure with a prismatic glass (Masterpoint)’, explains Pascal Hertzog, president of Optyled, ‘and we also moved the power supply 3 m away from the suspension in order to make the luminaire as discreet as possible.’ From the transom, special linear luminaires equipped with asymmetrical optics – also supplied by Optyled – provide lateral light while limiting reflections on shop windows. The lighting designer was thus able to combine a balanced arrangement of the different directions of lights with control of the sources luminance in a simple chromatic composition of all the lighting.