Par Florence Lievyn, déléguée générale de l’association Coénove – structure œuvrant pour un mix énergétique pluriel et diversifié au sein duquel le gaz, énergie progressivement renouvelable, a toute sa place.
Coupler les avantages des technologies pour en tirer le meilleur parti : tel est en résumé le principe de l’hybridation dans le domaine du génie climatique. Une voie pour atteindre d’excellentes performances à coût mesuré sur les postes chauffage et eau chaude sanitaire. C’est en ce sens que, depuis quelques années, s’est développée discrètement, mais efficacement, la technologie de la PAC hybride.
De quoi parle-t-on concrètement ?
Il s’agit d’un système combinant une pompe à chaleur électrique air/eau de faible puissance à une chaudière à très haute performance énergétique (THPE). Une régulation intelligente vient optimiser cette combinaison, maximisant les économies d’énergie, sans dégrader le confort, en gérant intelligemment le choix de la technologie la plus performante à l’instant « t » afin de satisfaire les besoins du logement en fonction des conditions climatiques.
Pour le chauffage, le recours à la PAC sera prioritaire tant que les températures extérieures restent clémentes ; la chaudière prenant ensuite progressivement la relève. La facture client s’en trouve donc optimisée, la régulation permettant de choisir la meilleure énergie au meilleur moment. Concernant la production d’eau chaude sanitaire, la puissance de la chaudière permet de satisfaire la production à chaque instant, sans recours à un ballon de stockage.
Une solution optimale pour la rénovation
Initialement développée dans le cadre de la réglementation thermique 2012 (RT 2012) afin de satisfaire aux exigences en énergies renouvelables, l’offre produit s’est depuis diversifiée et apparaît particulièrement bien adaptée en rénovation.
En effet, grâce à un dimensionnement optimisé des deux générateurs, la PAC hybride permet de satisfaire aux besoins pour un coût inférieur à celui d’une PAC électrique seule et, grâce aux aides financières prévues en 2020, présente un reste à charge là aussi inférieur à celui d’une PAC électrique.
Le système offre de plus une garantie de confort en hiver : pas de nécessité de changer les radiateurs pour un fonctionnement à bon régime de température d’eau, pas de problème de dimensionnement ; la relève de la chaudière offrant la garantie de pouvoir fournir l’appoint en toutes circonstances. Même si des travaux d’isolation venaient à être réalisés après l’installation de la PAC hybride, celle-ci resterait parfaitement dimensionnée grâce à la capacité de modulation de la chaudière. Pour rappel, en rénovation de maisons individuelles d’environ 100 m², la puissance de PAC ≤ 6 kW représente un optimum technico-économique.
Enfin, point non négligeable au regard de l’engagement de notre pays dans l’atteinte de la neutralité carbone à l’horizon 2050, l’évitement d’émissions de CO2. La dégradation des performances de la PAC par grand froid combinée à un contenu CO2 marginal de l’électricité à la pointe élevé renforcent la légitimité de la PAC hybride. Pendant les périodes de froid, la PAC hybride évite des appels de puissance supplémentaires sur le réseau, limitant ainsi le recours à des moyens de production thermique pour ajuster l’offre à la demande.
Un gain pour l’environnement, pour la facture de chauffage des ménages, mais aussi plus largement pour la collectivité, en évitant les renforcements de réseaux électriques et des moyens de production de pointe. Une récente étude menée par le cabinet Artelys pour Coénove et dont les principaux résultats sont disponibles sur www.coenove.fr/actualites montre toute la pertinence de cette solution technologique.
En alliant la maturité et les atouts de deux technologies, la PAC hybride apporte donc une réponse de choix à la nécessaire question de l’efficacité énergétique dans le bâtiment et gagnerait à être généralisée.