Pascal Tigreat – S’il y a dix ans, le concept du Smart Building était souvent propre à chaque constructeur, l’évolution tend vers une homogénéisation du concept avec une plus grande importance de l’interopérabilité, une disparition des bus propriétaires et la prépondérance de l’Ethernet. La création de l’association Smart Buildings Alliance for Smart Cities, qui regroupe maintenant plus de 300 membres, contribue à cette homogénéisation. Wago, en tant que membre fondateur de cette association, a participé à la popularisation de ces concepts qui étaient nativement intégrés dans nos produits, mais pour lesquels il fallait convaincre les décideurs du bien-fondé de ces solutions. Aujourd’hui, nous n’avons plus à défendre ces solutions, elles sont demandées et reconnues.
De quelle manière vos solutions ont évolué ces dix dernières années ?
P. T. – Nous avons travaillé sur la simplification de la mise en oeuvre de nos produits, qui étaient réservés à des spécialistes. Nous avons implémenté la gestion de solutions d’éclairage au travers de pages Web pour les rendre configurables, et intégré le recloisonnement graphique de l’automatisme d’une pièce, à savoir : la gestion d’éclairage, le chauffage, la climatisation et la gestion des stores. Nous avons également inclus la cybersécurité dans nos automates, en rendant le tout accessible à des non-initiés. Enfin, nous avons développé des solutions de monitoring énergétique, ouvert nos automates aux principaux protocoles de l’IT, donné la possibilité à des développeurs informatiques d’intégrer leurs propres développements avec la solution Docker Ready et développé le logiciel Immersive, un éditeur 3D permettant de modéliser un bâtiment et de le gérer de manière collaborative.
Quelle solution présentez-vous cette année ?
P. T. – Cette année, nous présentons la partie supérieure du concept Ready2Services avec la solution WAGO Cloud. Il s’agit d’une plateforme qui permet de mettre à disposition des données du bâtiment aux fournisseurs de services sélectionnés par le client. Comme la protection de ces données nécessite des compétences en informatique, en réseau et en cybersécurité, la solution WAGO Cloud offre aux utilisateurs la possibilité de s’affranchir de toutes ces contraintes. En effet, Wago a simplifié nativement tous ces éléments complexes au sein de ses automates de la gamme PFC. Il suffit de suivre un tutoriel pour mettre en place la collecte des informations. Pour les fournisseurs de services, la méthode d’accès est entièrement documentée et se fait au travers d’une API REST. Le WAGO Cloud dispose également d’une interface de visualisation configurable.
Le but du WAGO Cloud est d’offrir plus de services à moindre coût, en mutualisant les données des équipements.
Quelles seront selon vous les grandes évolutions des technologies du bâtiment dans les dix années à venir ?
P. T. – Les solutions vont de plus en plus être orientées vers les besoins des utilisateurs, tout en prenant en compte l’impact écologique du bâtiment. Il va être vu de manière globale, avec un désilotage complet, de la conception à la réalisation et à l’exploitation du bâtiment. Moins d’énergie, moins d’émissions de polluants et d’ondes électromagnétiques, une meilleure occupation des espaces, plus de flexibilité et plus de mutualisation. La tâche des constructeurs sera de fournir des équipements de plus en plus intelligents et simples. Nous travaillons sur des technologies en adéquation avec tous ces nouveaux enjeux avec un mot d’ordre : #openandeasy.