CHAUVIN ARNOUX ENERGY, ex-Enerdis, est le pôle efficacité énergétique et mesures critiques de Chauvin Arnoux. L’entité propose notamment des solutions de comptage, de supervision de télérelève et d’analyse des données.
IBS fête cette année ses 10 ans. Quel est votre sentiment sur les évolutions du Smart Building depuis la création du salon ?
Alain Josse – Il y a dix ans, le marché du bâtiment intelligent était composé principalement de gros acteurs, qui proposaient des solutions globales et clés en main. Depuis, le Smart Building a connu une véritable atomisation, avec nombre de nouveaux acteurs venus du numérique, de l’IoT et de l’appareillage. Dans les métiers de la régulation, nous constatons une montée en compétences globale et des exigences plus élevées. De plus, la réglementation s’est enrichie et parfois complexifiée et la sensibilisation du grand public aux enjeux de contrôle des consommations et de performance énergétique a porté ses fruits. Nos clients veulent des solutions globales et simples à mettre en oeuvre et à utiliser.
De quelle manière vos solutions ont évolué ces dix dernières années ?
A. J. – Les évolutions du marché ont impliqué une montée en compétences dans la numérisation de nos solutions, la rapidité et la simplicité au déploiement, dans l’approche globale d’un projet. Pour cela, nous proposons de la prestation intellectuelle financière et technique, du conseil en performance énergétique aux aides financières. Aujourd’hui, le nerf de la guerre est encore le coût et le retour sur investissement des installations. Nous devons donc sortir de nouveaux produits permettant de faire remonter des données et de les échanger via le réseau Ethernet. Il faut sortir des solutions propriétaires pour simplifier les échanges d’informations et s’ouvrir aux solutions tierces. Selon les projets, nous identifions des besoins différents. Il faut identifier les besoins pour associer les différentes briques et proposer la solution la mieux adaptée.
Quelle solution présentez-vous cette année ?
A. J. – Nous présentons une nouvelle version de notre Data Logger qui récupère les informations produites par les capteurs pour les mettre à disposition dans notre solution logicielle ou celle d’un tiers éditeur. Nous nous focalisons sur des produits qui permettent de déployer du comptage facilement et rapidement. Notre compteur Ulys FLEX suit cette contrainte, en pouvant être raccordé sur le réseau grâce à des tores de Rogowski souples, qui se fixent autour du câble, évitant ainsi toute coupure sur le réseau électrique lors de l’installation. Notre solution logicielle permet, selon les projets, de dégager des contraintes propres et de faire apparaître dans le module de visualisation les données qui parlent rapidement. Le logiciel publie des rapports personnalisés, issus des données remontées par les capteurs et en accord avec les exigences de suivi des indices de performances énergétiques décrites dans le référentiel ISO 50001.
Quelles seront, selon vous, les grandes évolutions des technologies du bâtiment dans les dix années à venir ?
A. J. – Le bâtiment devra progressivement faire l’objet de processus de gestion globaux, tout en intégrant de manière efficace et performante les énergies renouvelables. Aujourd’hui, nous voyons arriver les premières expérimentations sur l’intelligence artificielle, dans l’industrie et les process notamment. Dans le futur, le seul moyen de gérer les masses de données issues des capteurs sera l’IA. Enfin, nous allons assister à une course à l’installation simple et rapide de l’appareillage dans le bâtiment, avec les contraintes de bas coûts et de compétences au déploiement. Les sociétés en charge de l’installation deviendront progressivement des sociétés de service, qui déploieront les objets connectés sans programmation.