Oracle Construction and Engineering est l’une des huit entités d’Oracle. Son objectif est de permettre la transformation numérique des équipes qui planifient, construisent et exploitent des actifs critiques, mais aussi de simplifier et d’éviter les retards de projets grâce à des plateformes collaboratives et sécurisées.
Comment Oracle participe-t-il à créer des bâtiments plus intelligents ?
Frank Weiss – Nous vivons aujourd’hui une digitalisation des industries. Le Smart Building débute par la collecte des données, influençant la conception et la construction. L’objectif est de réduire le taux d’erreurs, qui s’élève à 10 % à travers le monde. C’est très élevé. Oracle C&E a pour vocation d’aider à réduire ce taux, via des informations fiables, simples et compréhensibles. Demain, les objets physiques disposeront d’un lot d’informations numériques. Il faudra relier ces informations aux objets dans les maquettes numériques, afin de disposer des données fabricants, d’usages et des données dynamiques du bâtiment. Ces données peuvent être reliées à l’Internet des objets, afin d’optimiser la maintenance et la gestion des équipements. Si la maquette numérique est un mode de visualisation simple des données, toutes les informations ne peuvent pas y être hébergées en raison du poids de la data. Il est donc nécessaire de créer des liens entre le modèle numérique et les objets connectés par l’utilisation d’un environnement de données commun.
Pouvez-vous nous en dire davantage sur vos solutions BIM ?
F. W. – J’ai développé une stratégie BIM alors que j’étais chez Aconex – consultant une cinquantaine de personnes – et cela a continué depuis que nous faisons partie d’Oracle. L’objectif était de créer des offres différenciantes à forte valeur ajoutée. Notre proposition pour nos solutions BIM repose sur un environnement commun de données, régi par deux piliers : neutralité et sécurité. La neutralité est essentielle, particulièrement pour le marché européen, car tout intervenant au projet peut prendre la main sur sa partie et délivrer ses propres données, sans qu’elles ne soient accessibles aux autres acteurs. Cela apporte de la sécurité et de la confiance. Le second pilier, la sécurité, consiste à empêcher les fuites de données. Au vu de son activité et de la criticité des solutions proposées, Oracle se concentre sur la sécurité de ses solutions. Nous sommes en cours de certification FedRAMP aux États-Unis, requise pour les applications militaires, les projets gouvernementaux et énergétiques. Nous sommes également très actifs dans les processus de normalisation internationale. Nous avons mené à la création de la norme DIN Spec 91391, devenue une référence au niveau CEN/ISO, ainsi que du groupe de travail openCDE (sous le nom de BuildingSMART International).
Quelles seront les grandes évolutions des technologies du bâtiment dans les dix années à venir ?
F. W. – Je vois sept enjeux. La réduction des consommations d’énergie et matériaux, notamment grâce au BIM et aux logiciels de collaboration. L’implication des clients dans les processus de production grâce à la réalité virtuelle/augmentée ; l’objectif est de faire participer les clients à l’élaboration d’offres plus simples et de les impliquer dans la conception de leur environnement. L’arrivée des assistants vocaux et des chatbots pour simplifier l’expérience utilisateur. L’IA et la réalité augmentée pour créer de nouveaux systèmes d’exploitation et maintenance. Les protocoles ouverts pour optimiser le fonctionnement des bâtiments et des process. Les exosquelettes et la robotique pour aider les humains à faciliter leurs tâches. Et enfin, le véhicule autonome. Toutes ces nouvelles technologies et approches mènent à la création d’un jumeau numérique pour améliorer de façon continue le bâtiment et son environnement.
Propos recueillis par Alexandre Arène