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Marine Doquet-Chassaing, COO et cofondatrice d’Accenta

Marine Doquet-Chassaing

Pouvez-vous nous présenter Accenta ?
M. D.-C. – Il s’agit d’une jeune entreprise, qui a maintenant deux ans et qui se « range » dans les catégories DeepTech et GreenTech. Nous développons une solution de chauffage et de climatisation bas-carbone pour le bâtiment. Elle combine stockage intersaisonnier de chaleur, algorithmes et intelligence artificielle. L’originalité est d’arriver, par le stockage intersaisonnier de la chaleur dans le sol, à valoriser au mieux la production de chaleur renouvelable ou de récupération, par exemple le solaire thermique ou la chaleur fatale des processus de climatisation. D’autre part, notre solution optimise les COP (coefficients de performance) des pompes à chaleur qui nous servent à restituer l’hiver la chaleur stockée dans le sol pendant l’été. Ainsi, la production de chaleur ou de froid décarboné est rendue possible par la valorisation des productions de chaleur renouvelable et de récupération l’été et par l’efficacité des pompes à chaleur, qui fonctionnent à des COP bien supérieurs à ce que l’on trouve typiquement en géothermie et encore davantage en aérothermie.

Quelle est la particularité de ce système ?
M. D.-C. – Nous développons une solution, autrement dit un ensemble de logiciel et de services associés, et non le hardware du système énergétique. Nos logiciels servent à la conception de systèmes énergétiques intégrés qui comportent du stockage géothermique, et à la régulation de ces mêmes systèmes. Nous intervenons en amont de la chaîne de valeur des projets immobiliers, dans l’écosystème des bureaux d’études qui conçoivent les architectures énergétiques des bâtiments. Nous intervenons ensuite en aval, lors de la phase d’exploitation du système énergétique. Nos algorithmes de régulation viennent alors délivrer la performance et le niveau d’efficacité énergétique prévus au départ, lors des phases d’études. Nous utilisons différentes familles d’algorithmes qui assurent des fonctions d’anticipation des demandes thermiques du bâtiment et d’optimisation du fonctionnement du système énergétique. Les algorithmes permettent d’équilibrer le système, entre le stockage saisonnier et court-terme, et de faire appel à la bonne technologie au bon moment pour optimiser la performance énergétique. En exploitation, le réglage fin entre les unités de production et de stockage permet d’avoir le meilleur COP. Cette flexibilité est possible car il s’agit d’un système énergétique intégré faisant appel à un certain nombre de sources et de modes de stockage différents.

À quelles applications cette solution est-elle la mieux adaptée ?
M. D.-C. – Il s’agit de la meilleure technologie pour de la chaleur et du froid décarbonés pour tous les bâtiments qui font plus de 2 000 m². Qu’il s’agisse de bâtiments résidentiels collectifs, tertiaires ou industriels légers, la solution est parfaitement adaptée. En effet, les sondes géothermiques sont des équipements très universels qui peuvent être mis en œuvre sur 90 % des sites, sans contraintes particulières liées au sol. Il y a peu de contraintes d’espace, car le stockage géothermique a une emprise au sol beaucoup plus faible qu’un champ de sondes conventionnel. Cette solution a donc une grande universalité en termes de localisation et de type de bâtiment, mais aussi de type d’opération, car elle s’adapte à la fois à du neuf ou à de la rénovation thermique. À une ambition de performance environnementale donnée, cette solution est la moins chère parmi les technologies existantes.

Propos recueillis par Alexandre Arène

Filière 3e: