Créé à l’aube du siècle dernier, le Syndicat de l’éclairage « représente la très grande majorité des acteurs significatifs de notre marché en France, tous secteurs confondus », précise Lionel Brunet, son délégué général. Un syndicat professionnel « qui favorise le maintien et le développement de l’emploi sur nos territoires, puisque 90 % de nos adhérents, TPI, PMI ou ETI, ont des sites de production en France ». La cinquantaine d’entreprises adhérentes, « grâce à leurs 7 000 collaborateurs », conçoivent et produisent « plus de 80 % des lampes d’éclairage général vendues sur le marché national et 70 % des luminaires fonctionnels ou architecturaux pour l’éclairage intérieur ou extérieur ». Une communauté de membres « qui s’engage individuellement à respecter, à travers des chartes, la nature de l’information et la garantie des performances de leurs produits au-delà du minimum réglementaire ». « Structure collégiale démocratique [Julien Arnal, directeur général d’Erco France, a été réélu à la présidence en juin 2018], où tous les membres actifs s’impliquent au sein des différentes commissions sectorielles », le Syndicat de l’éclairage se définit à la fois comme le défenseur « des intérêts collectifs de la profession, notamment auprès des institutionnels et des parties prenantes » et comme « un acteur au service de [sa] filière, à l’écoute des tendances, pour aider à créer de la valeur pour l’ensemble de ses membres ».
L’innovation technologique est au cœur de la filière, « nos industriels évoluent dans le monde pointu du croisement de la technologie de l’électricité avec celle du numérique, elles sont toutes dotées de l’esprit start-up », poursuit Lionel Brunet. De la recherche, du développement, mis aussi au service de l’urgence écologique qui exige un autre modèle de développement et une consommation d’énergie moindre, « et de ce point de vue, notre syndicat et nos adhérents ont fait leur devoir ». Depuis 10 ans, l’organisation est montée au créneau pour faire campagne en faveur de l’interdiction à la vente des lampes incandescentes au profit de lampes à économie d’énergie avec aujourd’hui, la LED. Cette « LEDification » du marché de l’éclairage est une proposition concrète en matière d’enjeux environnementaux et d’efficacité énergétique. Les chiffres de l’UNEP, le Programme des Nations unies pour l’environnement, sont éloquents : alors que la consommation mondiale pour l’éclairage public et l’éclairage des bâtiments génère 1 150 millions de tonnes de CO2, une transition complète vers les nouvelles technologies de l’éclairage, permettrait de réduire ces émissions de 580 millions de tonnes par an. Parce que « seulement 7 à 15 % de l’énergie consommée par les ampoules à filament est convertie en lumière, le reste l’est en chaleur » ; parce que « la durée de vie d’une LED est de 15 000 à 25 000 heures, contre 2 000 heures » pour une ampoule halogène, et que par ailleurs, « elle permet de consommer cinq fois moins d’énergie »… rien d’étonnant à ce que les diodes aient renvoyé « l’incandescence » dans ses foyers. Face à cette révolution technologique, « nos industriels se sont reconfigurés en moins d’une décennie pour passer de l’âge de la relation avec le feu au numérique ». Et pour des baisses de production d’énergie pas anodines, « l’éclairage représente 12 % de la consommation nationale d’électricité, ce qui signifie que si la totalité du parc d’éclairage français était équipée en LED, nous ferions l’économie de deux réacteurs nucléaires ». On n’en est pas si loin que cela, « en 2016, 63 % des ampoules vendues en France étaient des LED ». Mais pour le Syndicat, il y a encore de quoi s’occuper : « Nous devons porter nos efforts sur les besoins de rénovation et de modernisation de l’éclairage intérieur des bâtiments et de l’éclairage public. » Notre pays est en retard sur ses voisins, « il y a un défaut d’exemplarité de la part des acteurs publics, qui détiennent près de la moitié du parc tertiaire national mais qui tardent à se lancer dans des opérations de renouvellement, nous le regrettons, car la commande publique a un vrai pouvoir d’entraînement et ces opérations génèrent de la croissance ! ». Certaines communes, quant à elles, « optent trop souvent pour l’extinction de l’éclairage, ce qui n’empêche pas leurs installations de vieillir, de devenir moins efficaces et plus énergivores ! ».
Olivier Durand
Les chiffres de l’éclairage en France
(source ADEME)
L’éclairage intérieur
– L’éclairage intérieur regroupe les bâtiments privés et publics : bâtiments résidentiels et non résidentiels tels que les bâtiments tertiaires, industriels, etc.
– 10% des consommations annuelles d’électricité en France, soit 49 TWh*
– 90 % de l’énergie pour l’éclairage est consommée le jour
– Rythme global des rénovations en France : 2 à 4 % par an
– Économies après une rénovation dans le bâtiment tertiaire : 12 € / m² / an
– Économies après une rénovation des parties communes : 8 € / m² / an
– Potentiel d’économies d’énergie : entre 40 et 80 %
L’éclairage extérieur
– 9 millions de points lumineux composent le parc d’éclairage public français
– Consommation globale du parc : 7 TWh d’énergie par an
– 75 % des luminaires installés ont plus de 25 ans
– 48 % de la consommation d’électricité d’une collectivité
– 37 % de la facture d’électricité d’une commune
– 18 % de la consommation totale d’énergie d’une commune
– Rythme global des rénovations : entre 2 et 4 %
– Potentiel d’économies d’énergie : 40 à 80 %
* Terawatt-heure