Le japonisme est l’influence de la civilisation et de l’art japonais sur les artistes et écrivains français, et plus largement occidentaux.
L’art qui en résulta est qualifié de « japonesque ». Dans le dernier quart du XIXe siècle, l’ukiyo-e (mouvement artistique japonais de l’époque d’Edo, 1603-1868) devient une nouvelle source d’inspiration pour les peintres impressionnistes européens, puis pour les artistes de l’Art nouveau. Dans une série d’articles publiée en 1872 dans la revue Renaissance littéraire et artistique, le collectionneur Philippe Burty donne un nom à cette révolution : le « japonisme ».
Entre juillet 2018 et février 2019, plus de 50 manifestations présentant divers aspects de la culture nipponne auront lieu en France, notamment des spectacles traditionnels de kabuki, nô, bunraku ; du théâtre et de la danse contemporains ; des expositions de Ito Jakuchu, Rimpa, Jyomon, d’art contemporain, d’architecture ; des festivals de films, mangas, matsuri (fête traditionnelle), gastronomie, artisanat, etc. La cérémonie d’ouverture officielle est prévue en juillet prochain, en présence des leaders des deux pays. Le deuxième moment phare de cette manifestation aura lieu après la rentrée de septembre, quand la saison artistique 2018-2019 commence, avec plusieurs manifestations importantes, dont la mise en lumière spéciale de la tour Eiffel. Pour célébrer « Japonismes 2018 », un projet phare a été imaginé par Akari-Lisa Ishii, une mise en lumière de la tour Eiffel qui a toujours été éclairée par les dernières technologies depuis sa construction. Jusqu’à aujourd’hui, elle a été illuminée en couleurs pour de nombreuses commémorations nationales, des événements internationaux… mais jamais pour une occasion liée au Japon.
Le Japon est surnommé en français « le pays du Soleil-Levant ». Ce symbolisme solaire, représenté sur son drapeau au graphisme épuré, ainsi que son expression artistique exotique ont été très appréciés en France et dans les autres pays occidentaux depuis la fin du XIXe siècle. Emblème fort et sacré, le blanc cher à l’esthétisme japonais sera déposé en fond lumineux sur le monument, puis un point rouge progressera doucement du bas vers le haut, tel le soleil. Ce tableau titré « La Tour du Soleil Levant » marquera le lever de rideau de la performance. « Dans le chapitre Liberté, nous exprimons l’échange, le dialogue entre la France et le Japon, à travers un programme de lumières bicolores, de faisceaux croisés… qui créeront le maillage de deux nations interagissant librement, un maillage tricoté par l’amitié », confie Akari-Lisa Ishii. Ces dessins, tissés par des appareils d’éclairage dernier cri, produiront une image forte, marquante et dynamique sur toute la surface d’une des faces de la tour Eiffel.
Ensuite, le chapitre titré Beauté sera basé sur les trésors nationaux nippons, prêtés par le Tokyo National Museum. Les images de ces oeuvres d’art traditionnel, soigneusement sélectionnées, seront projetées sur la façade ouest grâce à des projecteurs lasers développés au Japon. Trois thèmes seront particulièrement mis en avant, une trinité de beauté dans la culture japonaise : la neige, la Lune et la fleur. Seront à découvrir : le mont Fuji couvert de neige sur un fond blanc frais et pur, la poésie de la Lune sur les vagues marines, les cerisiers en plein épanouissement… Ces projections et l’expression lumineuse amèneront le spectacle vers son apogée. Pour ce dernier chapitre, Diversité, la tour sera parée de diverses couleurs et dessins de lumière. La Dame de fer illuminée dansera grâce à cet éclairage dynamique et multicolore imaginé en adéquation avec la musique. Ce message de lumière nous entraînera vers le futur, ce futur où la France et le Japon doivent guider, créer, orienter vers une société respectueuse et riche de la diversité. Il faut savoir que le fond doré est une technique représentative de l’expression d’art nippone. Elle sera donc appliquée sur la tour Eiffel, un symbolisme fort pour un État autrefois appelé « le Pays de l’Or ». Cet effet sera rendu grâce à un spot japonais spécialement développé pour l’événement. Puis les spectateurs verront apparaître pour la première fois, projeté en grand format, le tableau-chef d’œuvre de Korin Ogata, Paravents aux Iris (Nezu Museum), un trésor national.
Soirées des jeudi 13 et vendredi 14 septembre 2018 après le
coucher du soleil jusqu’à 1 heure du matin.
www.icon-lighting.com
www.motoko-ishii.co.jp
Retrouvez notre entretien avec Akari-Lisa Ishii et Motoko Ishii ici.