Le petit émirat a fait du développement des énergies renouvelables l’un des axes de sa stratégie de diversification économique. Organisation de la coupe du monde, investissements dans le solaire, infrastructures innovantes : Doha multiplie les pistes pour devenir un acteur majeur de la « green économie » dans la région du Golfe.
En 2022, le Qatar accueillera la planète à l’occasion de la coupe du monde de football. Un événement exceptionnel pour ce pays de 2,5 millions d’habitants, qui compte bien faire de « son » Mondial, une vitrine de son attractivité, de sa richesse, et de son savoir-faire. A commencer par les énergies renouvelables et les questions environnementales : le Qatar veut organiser « la première coupe du monde verte » de l’histoire.
Dans les faits, l’épreuve a été déplacée en hiver, pour éviter les grandes chaleurs estivales, mais les stades construits n’en demeureront pas moins climatisés (les températures au mois de décembre, époque prévue de la compétition, se situent autour de 25°C en journée). Les architectes des huit stades construits pour le Mondial ont donc imaginé des systèmes de climatisation innovants permettant de faire circuler l’air de manière naturelle. Une approche qui pourrait inspirer d’autres pays concernés par les fortes chaleurs lors de la construction d’infrastructures sportives.
Les huit enceintes construites pour l’événement n’ont pas vocation à demeurer toutes en service après le Mondial. Pour la première fois, les architectes ont imaginé des structures modulables, et même démontables pour certaines, avec comme objectif de transformer certains stades en centres commerciaux, et de pouvoir démonter les autres pour les envoyer vers des pays en voie de développement.
En termes d’impact à long-terme de la coupe du monde pour le Qatar, le pays a misé sur la création d’un vaste système de transports en commun, avec notamment la construction de trois nouvelles lignes de métro (37 stations) pour rendre incontournables les transports en commun dans un pays qui dépend encore très largement des véhicules particuliers pour les déplacements du quotidien.
Mais au-delà de la coupe du monde, le Qatar poursuit depuis plusieurs années une politique volontariste d’investissements dans les énergies renouvelables afin d’endosser le costume de leader régional du secteur. L’émirat a notamment massivement investi dans le photovoltaïque en fondant dès 2014 le Qatar Solar Technologies (QSTec). QSTec est le premier fabricant verticalement intégré de produits photovoltaïques du Moyen-Orient.
Afin de poursuivre cette stratégie, le Qatar a racheté en 2017 le fabricant allemand de panneaux solaires Solar World, l’un des leaders mondiaux du secteur qui était alors au bord de la faillite. Avant de relancer l’entreprise via une joint-venture avec QSTec, et d’accompagner la reprise du secteur de l’énergie solaire. Les usines contrôlées par QSTec ont désormais une capacité d’assemblage de l’ordre de 1 GW.