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Certiled va-t-il s’imposer ?

Jean-Marie Croue, association Certiled

Vous êtes secrétaire général de Certiled, qui réunit des fabricants de luminaires et lampes LED, des installateurs, des distributeurs et même de grands utilisateurs. Pourquoi cette association ?

Jean-Marie Croué – Nous essayons de travailler avec toute la filière, et en toute transparence. Courant 2016, lorsque nous avons pris l’initiative et commencé à constituer un groupe de travail, nous avons beaucoup communiqué car nous voulions que les industriels s’associent à la démarche. L’objectif n’était pas que quelques fabricants travaillent dans leur coin et disent ensuite : « On a fait ça, qu’est-ce que vous en pensez ? » Nous n’en sommes qu’aux débuts.
Notre label est finalement né de la collaboration entre le GIL-Syndicat du Luminaire, le Cluster Lumière, la FFIE et de nombreux fabricants, distributeurs et installateurs. Il certifie les performances des luminaires LED, véritable gage de qualité. Quand Certiled sera couramment prescrit au cahier des charges, nous aurons gagné notre pari de protéger les utilisateurs.

L’association est donc partie d’un besoin terrain, d’une demande client ?
J.-M.C –
C’est plutôt parti d’une réflexion d’un certain nombre de fabricants, qui se sont dit : « Il y en a assez, on trouve n’importe quoi sur le marché. »
Il y a une révolution que les gens n’ont pas perçue : un fabricant de luminaires, il y a cinq ans, fournissait un produit qui, si on mettait une lampe dedans, allait produire un éclairage. Donc la responsabilité de l’éclairage était partagée entre la qualité de la lampe et la qualité du luminaire. Le fabricant du luminaire n’était pas responsable de la qualité de la lampe. Avec les luminaires à LED intégrée, le fabricant de luminaires est responsable de tout ! Et il a aussi la responsabilité de la durée de vie et la responsabilité globale du produit, qui était autrefois partagée.
Il y a donc eu cette nécessité pour les fabricants de parler véritablement éclairage : « Combien de lumens ? Quelle durée de vie ? etc. » Or, un certain nombre de gens racontent des bêtises pour arriver à sortir du lot. On s’est retrouvés face à une concurrence déloyale, et on s’est dit que ce n’était plus possible !

Quels sont les critères à respecter pour qu’un luminaire soit certifié ?
J.-M.C –
Certiled a pour objectif d’apporter des réponses aux deux questions que les utilisateurs prescripteurs se posent toujours : le flux de ce luminaire est-il réellement celui que le fabricant annonce ? Et la durée de vie annoncée sera-t-elle bien réelle ?
Le label garantit la véracité des performances annoncées selon 14 critères, que ce soit en matière d’éclairement, de durée de vie, de qualité des couleurs, du nombre de cycles d’allumage/extinction ou encore d’efficacité lumineuse. Aux fabricants, Certiled apporte une certification acquise pour trois ans. Le fabricant doit fournir des mesures de performances issues des laboratoires homologués par l’association, Piseo et LNE. Il doit également fournir le luminaire et sa déclaration de conformité CE.

Si l’on se place du côté de l’installateur, quel intérêt a-t-il à choisir des produits Certiled pour ses clients ?
J.-M.C –
Pour l’installateur prescripteur, l’intérêt, c’est de tenir ses promesses ! Si le client veut plutôt un éclairage chaud et beaucoup de lumière, l’installateur choisira un produit Certiled avec tant de Kelvin, de lumens et d’IRC, et cela aura été vérifié. Y compris la durée de vie. Dans un hôpital ou un parking, par exemple, prenez un luminaire allumé 24 h/24 et 7 j/7, cela fait presque 10 000 heures par an. Donc la certification d’une durée de vie de plusieurs dizaines de milliers d’heures a son importance (ce qui n’est pas le cas sur une utilisation domestique de deux heures par jour, par exemple).

Rexel et Sonepar sont notamment adhérents. Cela signifie-t-il que tous leurs produits sont Certiled ?
J.-M.C –
Pour l’instant, soyons clairs, nous débutons et nous n’avons jamais eu pour vocation de certifier tous les produits de tout le monde. Chaque fabricant choisit les produits qu’il veut faire certifier et cela a un coût, qui correspond à l’instruction du dossier et aux tests techniques d’un laboratoire homologué. Si un fabricant a conçu un produit bon marché utilisable ponctuellement, cela ne sert à rien de le faire certifier. En revanche, Rexel et Sonepar sont face à une offre pléthorique, ils sont donc intéressés de pouvoir mettre en avant des produits certifiés s’ils font une prescription.

Filière 3e: