Christophe Luquet, concepteur lumière de Dynalighting, est spécialiste du tertiaire et des commerces, aussi relève-t-il le défi avec enthousiasme, mais la tâche est d’envergure. Il s’agit non seulement de créer un concept original d’éclairage mais aussi de le faire évoluer dans le temps afin de permettre aux gérants d’adapter les effets lumineux aux changements de configurations architecturales, aux réaménagements périodiques, aux promotions, voire à l’identité de la marque. Sont associés au projet d’éclairage les réglages in situ, la mise en service, mais aussi la maintenance des installations. Les principes de l’éclairage reposent sur les différents univers des magasins : le textile, la maison et l’alimentaire, avec une distinction produits frais et produits réfrigérés.
Le parti pris lumière
Deux grands axes ont déterminé le nouveau concept. « Nous avons travaillé sur l’éclairage général et les circulations en optant pour des accents de lumière sur certaines parties », indique Christophe Luquet. « Nous avons joué sur les intensités et les niveaux d’éclairement, partant d’une base de 250 lux au sol dans les allées pour arriver à un rapport de contraste de 1 à 6 selon la hauteur des mobiliers où sont présentés les produits. » Ainsi, le choix s’est porté sur des suspensions circulaires (déclinées également en plafonniers à certains endroits) associées à des encastrés orientables ou des projecteurs sur rails. Le deuxième axe a porté sur la zone alimentaire, généralement située en sous-sol dans les Monoprix (donc sans lumière naturelle) et dans laquelle le concepteur lumière a choisi de créer des ambiances chaudes avec des températures de couleur de 3 000 K. « Sur les fruits et légumes et les fromages, précise Christophe Luquet, la lumière est encore plus chaude, puisque nous avons choisi 2 700 K pour rendre plus appétissants ces produits, tandis que pour la poissonnerie, une température de couleur de 4 000 K s’harmonise davantage avec l’argenté de la plupart des poissons. Nous devons toujours veiller à ne pas pousser le curseur trop loin car des ambiances très différentes se côtoient et de grands écarts dans les valeurs conduiraient à un résultat à l’opposé de ce que l’on souhaite obtenir. » Dans la zone épicerie, les racks font en moyenne 2,20 m à 2,50 m de hauteur et le regard du client se porte naturellement sur les produits et non sur le sol. Par conséquent, l’éclairage vertical joue un rôle déterminant, d’où la nécessité d’éclairer particulièrement les têtes de gondoles et les muraux.
Jeux d’accentuations et de contrastes
« Nous avons toujours gardé à l’esprit le parcours du client, explique le concepteur lumière, car son attention est attirée par une grande diversité d’éléments qui vont contribuer à son confort, donc prolonger le temps qu’il va rester dans le magasin et éventuellement favoriser l’acte d’achat. » Pour Christophe Luquet, trois facteurs déterminent un éclairage de qualité : le confort du client, le rendu des produits et l’image de la marque ainsi que sa volonté de bénéficier d’une lumière à la fois durable et flexible. Qu’il s’agisse des sections Mode/beauté ou Maison, le projet d’éclairage se traduit par une vaste mise en scène lumineuse. Lorsque les espaces ne permettaient pas d’installer de plénum pour les suspensions, le concepteur a décliné les luminaires diffusants en encastrés ou plafonniers. L’éclairage périphérique a été renforcé par des luminaires encastrés asymétriques et orientables dotés de faisceaux intensifs. Dynalighting n’a rien laissé au hasard : même l’éclairage des meubles réfrigérés a fait l’objet d’une étude spécifique. « Il n’est pas rare que les fabricants nous sollicitent pour savoir comment éclairer l’intérieur des “vitrines”, qu’elles soient horizontales ou verticales d’ailleurs. Au fil des années, nous nous sommes aperçus que cette consultation était indispensable », reconnaît le concepteur lumière. « Si nous travaillons ensemble, nous pouvons éviter des erreurs de part et d’autre, et généralement notre collaboration s’avère fructueuse et permet d’intégrer un éclairage efficace et durable. » La lumière épouse à tout instant les scénographies du magasin : tantôt froide et intense, tantôt chaude et douce. À chaque espace correspond une identité lumineuse, telle une signature. « Nous travaillons sur ce projet depuis des années, confie Christophe Luquet, en faisant sans cesse évoluer le concept pour accompagner au plus près les modifications apportées par l’enseigne, tant à l’architecture qu’au message qu’elle souhaite faire passer, avec toujours la volonté de disposer d’un éclairage qualitatif tout en conservant l’ADN de la marque. »