L’association des Ingénieurs Hospitaliers de France (IHF) fut créée en 1956 pour « promouvoir les technologies de l’ingénierie hospitalière et de la fonction technique à l’hôpital », précise Bruno Cazabat, son président, par ailleurs directeur des Affaires techniques des Hôpitaux civils de Lyon. De type loi 1901, et donc « à but non lucratif, [notre] association compte 350 adhérents, des ingénieurs et architectes issus pour la plupart des services techniques des établissements de santé ». Les ingénieurs de la fonction publique hospitalière exercent leurs missions selon leur spécialité dans « presque tous les domaines des sciences de l’ingénieur, l’architecture, l’appareillage biomédical, l’informatique, l’organisation et tout domaine à caractère technique et scientifique ». Originellement composée des ingénieurs des établissements publics de santé, l’association s’est depuis ouverte aux ingénieurs des établissements privés, puis à l’ensemble des acteurs de l’ingénierie hospitalière : architectes, assistants à maîtrise d’ouvrage, bureaux d’études, consultants, industriels. L’association IHF est affiliée à la Fédération Internationale de l’Ingénierie Hospitalière (IFHE), elle est un membre fondateur du groupe européen IFHE Europe, qui regroupe les associations de douze pays, dont l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, l’Italie et le Royaume-Uni.
La vocation première des Ingénieurs Hospitaliers de France « est de faire en sorte que toutes les installations [d’un établissement de santé] soient opérationnelles pour permettre aux professionnels de santé de bénéficier de conditions optimales dans l’exercice de leurs fonctions ». L’objectif de l’association des IHF est donc « de favoriser l’amélioration et le perfectionnement des connaissances professionnelles [de ses adhérents] par le partage d’informations et les retours d’expérience ». Une visée menée à bien notamment par « la création de réseaux entre ses membres et l’ensemble des intervenants de la gestion technique des établissements de santé, et l’organisation de formations : journées nationales (voir encadré, ndlr), journées thématiques, journées régionales ».
Le maintien d’un haut niveau d’excellence est au cœur des préoccupations de l’association, mais pas seulement. Elle est aussi sensible au haut degré de responsabilité qui pèse sur les épaules de ses membres, « responsabilités de maître d’ouvrage, de maître d’œuvre et de gestionnaire de services publics, qui les amènent à intervenir dans de multiples domaines : sécurité incendie, risques électriques, infections nosocomiales, marchés publics, gestion budgétaire… d’où peuvent découler des responsabilités pénales ». L’association des IHF a donc mis en place « un contrat d’assurance sous forme d’un contrat de groupe au bénéfice de tous [ses] adhérents, qui couvre à la fois la responsabilité civile et la responsabilité pénale de l’adhérent dans le cadre de son activité professionnelle ».
Essentielle au bon fonctionnement du système de santé français, la filière des Ingénieurs Hospitaliers de France a besoin d’une caisse de résonance pour défendre ses intérêts. C’est l’association qui « s’y colle », en assurant, « la promotion de la fonction d’ingénierie hospitalière par des actions de communication vers les pouvoirs publics, les élus, les médias, de tous les partenaires des établissements de santé et des organisations professionnelles ». Mais également par la conduite d’actions de promotion à destination des étudiants, pour renforcer l’attractivité de ce corps, « nous devons accrocher des élèves ingénieurs, leur dire que le statut d’ingénieur hospitalier offre de véritables voies de développement professionnelles et personnelles. Nous devons leur permettre de venir là où ils ne pensaient pas aller et d’y trouver leur compte ». L’association cible d’ailleurs tout spécialement quelques écoles, l’ISTP, l’INSA ou encore Centrale Lyon, qui forment « à la fois des spécialistes et des généralistes », le mouton à cinq pattes en d’autres termes !
Les 58es journées d’études et de formation des ingénieurs hospitaliers de France à LYON
L’association des Ingénieurs Hospitaliers de France organise les 58es journées d’études et de formation des ingénieurs hospitaliers de France à Lyon, du 6 au 8 juin 2018.
Les journées se dérouleront dans les salons du Palais des congrès de la cité internationale de Lyon, situé entre le Rhône et le parc de la Tête d’or, à proximité du centre-ville.
Au programme, deux séances plénières, l’une portant sur l’hôpital numérique, réalités et perspectives, et l’autre sur les évolutions de l’architecture hospitalière en réponse aux progrès de la médecine et de la technique.
Les ateliers thématiques aborderont les nombreux aspects de l’ingénierie hospitalière : la maîtrise d’ouvrage, la conduite de projet, la conception architecturale, la gestion du patrimoine, les installations techniques, leur exploitation, le développement durable ou le management des services techniques.
Les conférences sont assurées par des intervenants sélectionnés par le comité scientifique, issus de l’environnement professionnel des Ingénieurs Hospitaliers, travaillant en établissement de santé ou intervenant dans ces établissements.
Les conférences alterneront avec les forums des industriels, où ces derniers présenteront leur savoir-faire et leurs innovations.
Comme chaque année, industriels, concepteurs, bâtisseurs, exploitants et consultants animeront un salon, lieu d’échanges privilégié entre tous les acteurs de l’ingénierie hospitalière.
L’expertise des intervenants, l’actualité des thèmes et la richesse des exposés participent pleinement aux objectifs de ces Journées de formation ; être une plateforme d’échange d’informations, de retours d’expérience et de diffusion des bonnes pratiques.
Lien vers le site dédié des journées nationales avec les infos pratiques :
Lien vers les programmes :
http://www.ihf.fr/wp-content/uploads/2018/01/IHF_PRELIM_version-finale-2018-01-18.pdf
L’Ingénieur Hospitalier a une double casquette. Les pieds plantés dans le quotidien pour assurer le fonctionnement de son établissement, et l’esprit qui envisage le futur pour inventer l’hôpital de demain, lequel sera adapté aux innovations médicales, « moins dédié à l’hébergement et encore plus sophistiqué technologiquement ». Moins de lits, car l’établissement de santé « réservera ses unités de soin principalement à des personnes à un stade de maladie avancé, par exemple », et parce que les techniques de chirurgie ambulatoire, moins invasives, deviendront monnaie courante, « opéré le matin, rentré chez soi le soir ». Les malades chroniques pourront quant à eux être suivis à distance grâce aux outils connectés, « qui permettront la prise en charge de leur pathologie tout en leur permettant de rester à domicile ». Plus technique, parce que les dispositifs médicaux chirurgicaux innovants vont se généraliser, « à l’avenir, beaucoup de chirurgies se feront à l’aide d’un robot médical ». Et le besoin d’image va s’amplifier, « les salles d’opération seront désormais équipées d’IRM, de scanner ». Une concentration de technologies dans une unité de lieu, « ce qui évitera les déplacements, optimisera le temps de traitement des informations, pour diagnostiquer toujours plus rapidement ». Et qui nécessitera encore plus de compétences dans leur mise en œuvre pour les Ingénieurs Hospitaliers.
Autre fer au feu pour les Ingénieurs Hospitaliers : le GHT, Groupement Hospitalier de Territoire. Issu de la loi Santé de 2016, ce dispositif doit optimiser la coopération entre les établissements publics de santé à l’échelle d’un territoire : « Il doit permettre de rationaliser l’offre de soin et de massifier les compétences. Les établissements devront à la fois mutualiser leurs équipes médicales et répartir les activités de façon rationnelle, pour que chacun d’entre eux trouve son positionnement sur son territoire, avec chacun une spécialité. »
En résumé, les Ingénieurs Hospitaliers de France ont du pain sur la planche, « une profusion de sujets émerge, qui vont exiger de grandes maîtrises techniques ». La médecine de plus en plus complexe mais aussi plus onéreuse « nous oblige à trouver des sources d’économie tout en rendant toujours plus de services ». Et sur ce point, Bruno Cazabat lance un appel : « Plus il y aura d’ingénieurs qui rejoindront nos rangs, plus de services seront rendus à la vie hospitalière. » À bon entendeur…
Olivier Durand