Les bâtiments intelligents offrent de nouveaux services indispensables au succès de la transition énergétique : une formidable opportunité à saisir pour les électriciens courants faibles.
Par Nathalie Lacroix, présidente de TAUPIAC Electricité, située à Auch dans le département du Gers.
Dans sa conception, le bâtiment intelligent répond à de multiples enjeux : énergétiques, économiques et environnementaux. Un bâtiment intelligent est constitué d’un ensemble de briques technologiques communicantes, qu’il faut équiper de capteurs et compteurs pour collecter des données. Il s’agit, ensuite, de les interpréter afin de réguler et optimiser la gestion du bâtiment, selon des scénarios prédéfinis.
Le développement de systèmes intelligents et l’apport de nouveaux services s’appuient essentiellement sur les technologies de l’informatique, de la communication et les nouveaux outils numériques. Ces technologies ne sont pas une rupture avec ce qui existe déjà. Elles sont pour la plupart standardisées et éprouvées, mais ont été adaptées de l’échelle industrielle à l’échelle des usages des particuliers.
Le bâtiment intelligent, une demande croissante des particuliers
Rappelons que la domotique des années 80 a peiné à se développer parce qu’elle était limitée à des protocoles fermés, s’appuyant le plus souvent sur des solutions propriétaires. L’arrivée des objets connectés, couplés à la domotique, procure une interaction directe avec les utilisateurs et apporte de nouvelles fonctionnalités et usages. Le particulier est séduit par ces nouvelles applications intuitives : 50 % des consommateurs souhaiteraient une solution agréable et conviviale pour piloter leur maison, via un smartphone ou une tablette (66 % parmi les moins de 35 ans).
L’Internet des objets est en pleine expansion. D’après une étude de l’Idate, le nombre de terminaux connectés à Internet passerait de 42 milliards en 2015, à 80 milliards en 2020. L’interopérabilité et la communication apportent de nouveaux services et des opportunités de marché.
Par ailleurs, les pouvoirs publics sensibilisent fortement les professionnels et les usagers. Ils ont mis en place des dispositifs incitatifs encourageant les économies d’énergie dans les bâtiments : prêts à taux zéro, avantages fiscaux, prime énergie ou labellisation.
En France, le bâtiment représente 45 % de la consommation d’énergie totale, selon l’Ademe. Or, le vieillissement du parc immobilier et son faible taux de renouvellement ne sont pas compatibles avec une recherche d’efficacité énergétique. Sa rénovation en profondeur dynamisera le secteur du bâtiment et créera un axe de progrès.
Les usagers recherchent également une amélioration de leur confort au quotidien et l’accès à de nouveaux services, dans le cadre d’une démarche écoresponsable. Quant aux promoteurs immobiliers, ils communiquent sur la qualité énergétique de leur programme, les labels de construction et la connectivité du logement.
Un marché d’avenir pour des professionnels formés,
et des entreprises organisées et qualifiées
Le développement des logements et bâtiments intelligents requiert des compétences dans plusieurs spécialités ainsi que des professionnels aptes à concevoir et intégrer des solutions techniques métiers communicantes. Le professionnel doit disposer de compétences multi-systèmes pour proposer, dimensionner, mettre en œuvre, configurer et maintenir la solution globale.
Dès lors, les professionnels doivent se former pour mieux appréhender les nouvelles solutions techniques et la prise en compte de la sécurisation des réseaux. Leurs entreprises doivent mettre en avant leurs compétences et leur expertise en se qualifiant auprès d’organismes professionnels reconnus. La qualification légitime le savoir-faire du professionnel et apporte une meilleure visibilité pour les donneurs d’ordre (maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre). La valorisation de ces compétences techniques permettra de créer des partenariats pour répondre aux appels d’offres, qui vont se multiplier.