Créés en 2006, les Certificats d’économie d’énergie (CEE ou C2E), également connus du grand public sous le nom d’écoprimes, ont vocation à s’attaquer à l’énorme chantier de la surconsommation d’énergie dans notre pays. Cette ambition fait partie des solutions prioritaires à mettre en œuvre pour lutter contre le réchauffement climatique, devenu une urgence absolue.
Par Myriam Maestroni, présidente-fondatrice de la société Economie d’Energie et de la Fondation E5T.
Dans le secteur du logement, aujourd’hui, dans notre pays, plus de 15 millions de logements – soit un sur deux – consomment 6 à 9 fois plus d’énergie qu’un logement construit neuf en conformité avec la Réglementation thermique actuelle (100 millions de logements en Europe). Cette prise de conscience est relativement récente car ce n’est qu’à partir de 2006 que sont apparus les DPE – diagnostics de performance énergétique –, qui nous apprenaient que si on louait ou achetait un logement classé G (la pire des catégories), on allait consommer plus de 450 kWh/m2/an, tandis qu’un logement construit et classé A consommerait moins de 50 kWh/m2/an. Une situation qui pèse sur l’environnement mais aussi sur les niveaux d’émission de CO2, directement issus de la combustion des énergies fossiles encore largement utilisées, notamment pour le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire. Il s’agit par ailleurs d’un enjeu économique majeur car la volumétrie doit se traduire en emplois locaux non délocalisables.
CEE, un outil efficace
Les CEE sont donc l’un des outils au service d’une stratégie globale de politique énergétique, exigeant des énergéticiens qu’ils évoluent et assument une nouvelle mission : aider leurs clients à consommer moins, et ce, bien sûr, de façon effective et traçable. À défaut, les pénalités à payer seraient encore plus lourdes que les montants à débourser pour directement sensibiliser, informer, et surtout convaincre les ménages en surconsommation chronique d’énergie de passer à l’acte et d’entreprendre des travaux de rénovation énergétique, dûment listés, identifiés et standardisés. C’est un dispositif puissant contribuant à massifier la rénovation énergétique – aux côtés des pouvoirs publics, et avec d’autres mesures poursuivant le même but (CITE, éco-prêts, etc.). Sans les CEE, qui articulent efficacement actions publique et privée, on n’aurait jamais réussi à mobiliser au fil du temps autant d’efforts en termes techniques, bien sûr, mais également de marketing et de communication, tout aussi importants pour interpeller en direct les particuliers et entreprises qui découvrent comment exercer leur pouvoir de « consomm’acteurs », notamment grâce aux nouvelles technologies. En effet, les plateformes initialement lancées par les filiales des grands noms de la distribution (Auchan, Carrefour…) et chargées de la vente de carburant ont largement contribué à démocratiser auprès du grand public l’ensemble des enjeux et ressources autour de la sobriété et de l’efficacité énergétique.
L’importance de la qualification
En symétrie, on assiste à d’importants efforts de la part des professionnels engagés dans ce marché émergent de la rénovation puisque ces derniers, entreprises existantes ou start-up, doivent être qualifiés et donc être garants du bon fonctionnement des installations grâce au label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Ce label officiel est indispensable pour l’obtention d’aides publiques sous la forme d’écoprimes ou de Crédit d’Impôt Transition Énergétique (CITE), auquel on reproche une mise à disposition très décalée dans le temps par rapport au décaissement que suppose le paiement des travaux.
En pleine évolution grâce aux renforcements réglementaires, tous ces mécanismes – qui peuvent attirer certains fraudeurs énergiquement poursuivis – sont plus que jamais au cœur de la lutte contre le changement climatique, car l’énergie que l’on ne consomme pas est celle qui ne pollue pas et c’est aussi la moins chère !
Ah les belles paroles d’évangile que voilà. Le dispositif des CEE serait effectivement un outil super efficace, si 80 à 90% des primes revenaient effectivement aux bénéficiaires qui investissent dans les travaux d’économies d’énergies. Hors, pour l’instant la plus grosse part est captée par les Sociétés intermédiaires entre obligés et bénéficiaires d’autant que ces intermédiaires délèguent eux-même les travaux à des sous traitants en tirant les tarifs vers le bas et donc avec une altération de la qualité des travaux. avec le développement de fraudes manifestes. Il suffit pour cela de lire toutes les critiques de ces dernières semaines sur le sujet.