Lire la première partie de l’interview de Xavier Girre.
J3e- EDF participe activement à cette mobilisation à travers des Green bonds, ou émissions vertes, qui financent des projets de développement des énergies renouvelables. Pouvez-vous nous citer quelques exemples de projets réalisés en France ?
Xavier Girre –Les Green bonds émis par EDF ont déjà été utilisés pour financer un projet majeur en France : l’ensemble éolien catalan, un parc de 96 MW de puissance installée, situé en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et dont la production équivaut à la consommation annuelle de 120 000 habitants.
Les investissements d’EDF en matière d’énergies vertes à l’international sont nombreux (Brésil, Egypte, Inde, Grande-Bretagne…). Comment expliquez-vous que de tels projets semblent plus difficiles à mettre en œuvre en France ?
Xavier Girre –En France, les délais de réalisation des projets d’énergie renouvelable – notamment éoliens – sont plus longs que dans de nombreux pays étrangers, en particulier en raison de la durée des recours. Le gouvernement a reconnu cette difficulté, en annonçant fin 2017 la préparation d’un plan d’actions pour faciliter le développement de ces projets éoliens et solaires. Des groupes de travail vont être notamment chargés d’aborder les questions de la simplification administrative des procédures de mise en route, du contentieux, du financement ou encore de l’adaptation de certaines règles pour faciliter la diffusion des progrès technologiques qui ont été réalisés ces dernières années. Début 2018, le ministre de la transition écologique et solidaire a par ailleurs annoncé le quasi-doublement des appels d’offres photovoltaïques. Dans ce contexte, EDF, qui est déjà actif en France, le sera plus encore à l’avenir avec, notamment, la mise en place de ce grand Plan Solaire.
Grace à l’opération de rachat d’EDF Polska par l’énergéticien local PGE, EDF réduit sa dette d’1 milliard d’euros. La cession d’actifs émetteurs de CO2 est-elle une stratégie pour financer CAP 2030 ?
Xavier Girre –Le plan de cessions du Groupe porte en effet notamment sur des actifs thermiques. La cession d’EDF Polska, finalisée en octobre 2017, contribue à une diminution de l’endettement financier net du Groupe EDF à hauteur de 1,05 milliard d’euros tout en réduisant son empreinte carbone d’environ 23 %.
EDF a annoncé fin avril 2017 avoir signé un accord bilatéral de facilité de crédit renouvelable avec ING pour un montant de 150 millions d’euros. Concrètement, comment fonctionne cet accord ?
Xavier Girre –L’accord de financement innovant conclu en mai 2017 avec ING lie le taux d’intérêt d’une ligne de crédit de 150 millions d’euros à l’évolution de la notation extra-financière du groupe par Sustainalytics, une agence indépendante de recherche et de notation extra-financière. Autrement dit : si les performances environnementales, sociales, sociétales et éthiques du groupe EDF s’améliorent, les conditions financières de cette ligne de crédit seront bonifiées. Avec une notation de 82/100 en 2017, EDF fait déjà partie des leaders du secteur des Utilities et entend bien consolider cette position.