Le 29 Octobre 2016, Jean-Yves Soëtinck, l’Acte Lumière, a inauguré son plus important projet depuis la création en 2001 de l’agence de conception lumière spécialisé dans la lumière urbaine.
Ce projet mandaté par la Ville de Strasbourg repense intégralement l’éclairage et la mise en valeur en mettant la lumière et l’ombre au service de l’édifice.
L’illumination souligne l’exceptionnelle richesse architecturale de l’œuvre millénaire.
Ses quatre millions de visiteurs chaque année en font la deuxième cathédrale la plus visitée de France après Notre-Dame de Paris.
Fierté des Strasbourgeois, la cathédrale se pare ainsi d’une mise en lumière séduisante et sobre, respectueuse de l’édifice et du contexte urbain dans lequel il s’inscrit.
Grâce à ce nouvel habillage de lumière, la richesse patrimoniale et architecturale de la ville de Strasbourg est révélée, ses façades remarquables sont magnifiées, tout en s’inscrivant dans une logique de développement durable.
La mise en lumière de la cathédrale (1) permet :
– la mise en valeur de l’architecture remarquable de la cathédrale
– le développement touristique et le rayonnement de la ville
– le développement durable, respectant les grands principes techniques, énergétiques et environnementaux dans la mise en œuvre du projet ainsi que l’exploitation et la maintenance.
Afin de respecter ces enjeux, le projet s’est appuyé sur la cathédrale, sur son matériau, le Sandstein, sur son volume, son élévation et sa finesse, en les donnant à voir dans leurs meilleures conditions et dans la meilleure harmonie, sans chercher à surajouter un discours de mise en scène qui supposerait une interprétation personnelle du bâtiment.
L’éclairage proposé, intégralement en LED de teinte blanche, permet de prendre en compte les rendus de qualité de teinte.
L’illumination comprend une composition des éclairages de rehauts et des vides par une graduation des teintes de blanc et une variation de l’intensité de mise en lumière, afin de révéler la richesse chromatique de la pierre et les couches successives de l’architecture. En effet, ce projet développe une lumière spécifique à la valorisation du grès de manière à restituer ses couleurs originelles et la richesse polychromique de la pierre.
Le grand principe est la mise en place d’un blanc de référence qui est une constante pour l’éclairage du volume avec une recherche de composition d’ombres de modelés et d’ombres portées soulignant les verticalités et des directions de lumière précises. Cet éclairage de volume est complété par des renforcements de lumière qui, par différents états chromatiques, accompagnent la perception des vides propres à l’écriture gothique, la richesse du statuaire, toujours en délicatesse. L’évolution en différents états lumineux permet de modifier les perceptions et d’offrir de nouvelles lectures à travers trois temps principaux.
Du crépuscule à 22 h
Exprimé comme une sorte de continuité des teintes des derniers rayons solaires, ce premier temps valorisant la lecture globale et la thématique iconographique des statuaires et du détail de l’architecture, de ses vides, par un soulignement des plans successifs de l’extérieur vers l’intérieur et une succession de teintes de plus en plus chaleureuses.
Les détails sont visibles (2) hiérarchisés avec d’infimes variations permettant de séparer les épaisseurs, de différentier les symboliques des statuaires monumentales (cavaliers, évêques, figures religieuses, etc.).
De 22 h à 1 h du matin
Sous le même éclairage de volume, le détail iconographique est estompé pour laisser place à la recherche d’élévation du regard dans la nuit.
L’ensemble des rehauts lumineux du statuaire et de l’architecture ne sont plus dissociés, mais participent dans un même élan à un étagement des éclairages de vides de plus en plus froid, valorisant à une lecture plus globale de l’architecture et un renforcement des transparences.
De 1 h du matin jusqu’à l’extinction
Seule la partie supérieure de la Cathédrale, immuable et réconfortante, reste émergente tout au long de la nuit au-dessus de l’agglomération et du territoire. Elle assure une visibilité générale de la flèche et de la tour de croisée reliées par la toiture de la nef (en puissance réduite).