Quels sont les thèmes du salon IBS cette
année ?
À IBS, nous traitons à la fois le bâtiment et la ville connectés en adressant l’ensemble de la chaîne de valeur : les intégrateurs, les solutions applicatives, le matériel, les services… L’angle est donc assez large. Nous accueillons également de nouveaux acteurs, liés à de nouvelles thématiques, comme le BIM ou encore la cybersécurité. Nous nous reposons, depuis la création du salon, sur un socle solide de fabricants de « hardware » dans les domaines du bâtiment et de la ville connectés. Ces industriels sont souvent les mêmes sur les deux sujets et leur nombre ne va pas se multiplier à l’infini. Au fil du temps, nous intégrons donc des couches supplémentaires, comme les nouveaux acteurs de l’IT ou des services, qui traitent de nouveaux sujets comme les objets connectés, les interfaces mobiles, les études comportementales sur les usages… Il y a tellement de nouveaux sujets tous les ans que nous devons les présélectionner. Au départ, une liste de 50 sujets est soumise au vote des professionnels. À l’issue de cette sélection, il reste 20 sujets de conférences finaux. L’an dernier, nous avons accueilli entre 5 000 et 6 000 visiteurs sur les différents espaces de conférences. Notre modèle est de proposer à tous les visiteurs d’assister gratuitement aux conférences sur des sujets ultra-professionnels. Cette formule est un véritable succès et nous allons la pérenniser.
De quelle manière ces thèmes ont-ils évolué au fil des années ?
Comme dans tous les secteurs, l’arrivée du numérique bouleverse les usages et déborde sur l’ensemble des métiers historiques. L’électricien d’aujourd’hui doit acquérir des compétences en informatique, en programmation. Ce changement, nous l’avons vu prendre de plus en plus d’importance au fil des années et le sujet du numérique dans le bâtiment a pris une place centrale au salon. Autre sujet, celui de la performance énergétique : au départ, ce sujet était très plébiscité, mais perd aujourd’hui en importance. Les exploitants de bâtiments ne font plus de la performance énergétique pour faire de la performance énergétique, mais se focalisent davantage sur les services offerts par le bâtiment et les usages. Un autre sujet de cette année est la publication du décret de rénovation des bâtiments tertiaires. Des solutions seront présentées au salon pour orienter les professionnels confrontés à cette nouvelle législation. Le sujet de l’autoconsommation électrique sera pour nous l’objet d’un essai : nous l’aborderons à la marge pour voir si ce thème intéresse. Le problème dans ce cas précis est que ce sujet est davantage lié à la ville qu’au bâtiment, et les acteurs ne sont donc souvent pas les mêmes. Les thèmes liés à la connexion sans fil et aux protocoles de communication occupent comme chaque année une place de choix. Nous nous focalisons également sur le traitement et la remontée des informations relatives au bâtiment via les sujets de la sécurité, du stockage des données, des plates-formes d’accès ou encore du Cloud. Enfin, nous constatons que les solutions complètes et clés en main ont le vent en poupe.
Comment pensez-vous que le salon évoluera dans les 5 prochaines années ?
Dans les 5 prochaines années, des sujets comme le stockage de l’énergie dans le bâtiment ou le véhicule électrique devraient prendre de plus en plus d’importance, et le bâtiment se positionnera progressivement comme une partie prenante de l’équation énergétique du quartier. L’omniprésence des objets connectés influera également sur les thèmes du salon, via les interfaces et la connexion des données relatives au mobilier et à l’immobilier, mais aussi aux services d’exploitation. Qu’il s’agisse du résidentiel ou du tertiaire, nous nous dirigeons progressivement vers le tout-connecté : dans 5 ans, un bâtiment tertiaire qui ne sera pas entièrement connecté n’aura pas de valeur. Le BIM prendra également une importance centrale, notamment dans l’exploitation. Le BIM fait partie des modalités pratiques pour accompagner la transformation digitale. Le salon IBS a donc de beaux jours devant lui et nous espérons poursuivre notre croissance actuelle.
Propos recueillis par Alexandre Arène