Tous les ans, les journées d’études IHF balayent l’ensemble des champs de l’ingénierie hospitalière par l’intermédiaire de journées de formation, d’échanges d’infos et de retours d’expériences. Depuis 2011, l’événement est devenu une référence et fait l’objet d’une sélection rigoureuse des conférenciers. Cette année, la 57e édition des journées IHF se tiendra du 14 au 16 juin, à l’Espace congrès Les Esselières à Paris-Villejuif et aura pour thème l’hôpital et le numérique. Des conférences, des ateliers thématiques, des forums d’entreprises, un salon des exposants et des visites techniques seront au programme de cette édition.
Quels sont les grands thèmes abordés lors de cette édition ?
Jacques Roos – Les thèmes évoluent d’année en année et couvrent un champ allant de la conception architecturale et technique des hôpitaux à leur exploitation et à leur maintenance. Cette année, le thème principal concerne l’hôpital et le numérique. Différents aspects de la question seront étudiés, comme par exemple la GMAO (gestion de maintenance assistée par ordinateur), outil indispensable pour maintenir et exploiter des patrimoines importants, ou encore la GTB (gestion technique du bâtiment) et la GTC (gestion technique centralisée), qui permettent la surveillance des équipements et notamment des équipements vitaux, à distance, mais aussi d’effectuer une maintenance prédictive. Autre sujet abordé, le BIM (maquette numérique), qui se développe dans la conception et la réalisation du bâti et qui s’avère être un formidable outil de construction. L’objectif aujourd’hui est de mener une réflexion pour le développer en phase exploitation/maintenance. L’objectif est celui d’une digitalisation de l’hôpital, en rendant l’ensemble des outils interopérables pour les raccrocher aux systèmes d’information généraux de l’hôpital (soins, personnel, finance…), et permettre l’échange des données en offrant une vision globale du fonctionnement de l’établissement.
Quelles sont les grandes nouveautés de l’ingénierie hospitalière cette année ?
J.R. – L’enjeu des Groupements hospitaliers de territoires est bien sûr un sujet d’actualité : il s’agit du regroupement d’établissements sous l’égide d’un établissement référent. Ce fonctionnement a été décidé et sera mis en place sur plusieurs années. Nous devons donc y être préparés. Comme nous l’avons évoqué, d’autres sujets comme le développement du BIM, mais aussi le développement durable et les économies d’énergie, seront eux aussi bien présents. Les hôpitaux intègrent les grandes tendances sociétales, comme c’est le cas pour de nombreux secteurs. Depuis plusieurs années, un classement des hôpitaux fait ressortir la qualité de leurs prestations, qui n’était pas un besoin identifié il y a encore quelques années. Nous devons donc intégrer l’ensemble des exigences de nos patients. L’exemple le plus simple, mais aussi le plus représentatif, est celui du chauffage et de la climatisation. En été, les patients exigent aujourd’hui un confort thermique qui oblige un rafraîchissement des chambres, ce que nous devons leur apporter.
Quels sont vos objectifs pour cette édition ?
J.R. – Nos objectifs sont les mêmes tous les ans : être une plate-forme d’échange d’informations et de retours d’expériences pour promouvoir les bonnes pratiques dans le domaine de l’ingénierie hospitalière. Nous nous efforçons d’être complets sur les thèmes que nous abordons. Notre objectif premier est de sensibiliser les participants aux différents enjeux qui impactent l’hôpital : nous souhaitons qu’ils repartent avec un bagage de formation et une ouverture d’esprit aux thèmes nouveaux. Nous n’avons pas d’objectifs d’affluence, mis à part d’attirer suffisamment de congressistes pour faire perdurer cet événement. Nous ne cherchons pas à croître mais à nous inscrire dans une forte démarche de qualité : tous les conférenciers sont sélectionnés rigoureusement et l’ensemble des conférences font l’objet d’articles, répertoriés dans un « Livre des actes », remis à chaque participant.
Propos recueillis par Alexandre Arène