L’édition 2017 du salon BePOSITIVE innovait avec une nouvelle offre et une nouvelle organisation autour de 3 grands thèmes : ENR & Territoires, Energies dans le bâtiment et Bâtiments & Aménagement. Un succès pour les 519 exposants et marques et les 28134 professionnels qui ont foulé pendant trois jours les allées du salon, mais aussi participé à des plateaux TV ou des colloques et tables rondes.
Les sept salons complémentaires de l’édition 2015 sur ce même site de Lyon Eurexpo ont évolué en 2017 vers une nouvelle organisation, structurée autour de trois univers. BePOSITIVE 2017 est devenu le salon de la performance énergétique et environnementale des bâtiments et territoires, installé dans une éco-région Auvergne-Rhône-Alpes, ouverte sur le marché national et international ; un salon avec beaucoup d’animations, de temps forts, de colloques, de valorisation des start-ups et entreprises innovantes dans les villages d’entreprises.
ENR & Territoires : des solutions d’énergies renouvelables répondant aux nouveaux enjeux des territoires
Toutes les technologies dédiées à la production d’énergies renouvelables étaient présentes : hydraulique, éolien, photovoltaïque, géothermie ainsi que les services et études. Pour présenter les innovations des filières et valoriser les start-ups et entreprises innovantes, des villages d’entreprises permettaient aux visiteurs de découvrir de nouvelles technologies et des applications concrètes. Ainsi un village était dédié à la géothermie, un village à la mobilité durable avec des tests de véhicules exposés sur une piste d’essais extérieure. Le village des nouvelles technologies de l’énergie, en partenariat avec le pôle de recherche de Rhône-Alpes Tenerrdis, présentait un panel de solutions allant de la biomasse à la petite hydroélectricité, au smart-grids ou au stockage d’énergie.
Et pour échanger sur ces sujets-clés de la filière ENR pendant 3 jours, le plateau TV du hall 6 accueillait des tables rondes et présentations sur des sujets très pointus : 27 tables rondes animées par des spécialistes ont permis de balayer des sujets couvrant tous les aspects et technologies des énergies renouvelables : des leviers-clés de réussite des projets biométhane à la mobilité électrique, la chaleur renouvelable, les smart-grids et les quartiers intelligents ou encore l’autoconsommation de l’énergie produite localement et son stockage. Car l’autoconsommation de l’électricité produite localement était bien un sujet présent sur de nombreux stands de l’univers ENR & Territoires.
L’autoconsommation portée par l’évolution de la réglementation
L’autoconsommation totale ou partielle de l’électricité produite localement, son stockage, son partage à l’échelle d’un bâtiment ou d’un quartier, étaient des sujets présents sur de nombreux stands, mis en avant par des grands acteurs des énergies renouvelables mais aussi de nombreuses start-ups et petites entreprises innovantes.
La publication au Journal Officiel du 25 février 2017 de la loi 2017-227 ratifiant les ordonnances de juillet et août 2016 relatives à l’autoconsommation d’électricité était très attendue et commentée au salon. Le Code de l’énergie se trouve ainsi enrichi d’un nouveau chapitre consacré à l’autoconsommation.
Pour Richard Loyen, Secrétaire Général d’Enerplan (Syndicat des professionnels de l’énergie solaire) : « la France a fait un premier pas dans la décentralisation de son système électrique en rapprochant production et consommation. L’autoconsommation dans le résidentiel se banalise : plus de 2/3 des projets se font ainsi avec revente du surplus à EDF. L’autoconsommation sans injection se fait pour des puissances plus faibles (250 à 500 W). Ce qui émerge dans le tertiaire ce sont des appels à projets régionaux et un projet national de 40MW. La vraie révolution de l’ordonnance c’est l’autoconsommation collective partagée à l’échelle d’un quartier ou d’un immeuble, limitée à 100 kW. L’ordonnance introduit également le stockage dans le Code de l’énergie. Cela va permettre de faire de l’autoconsommation dans le logement social, dans les copropriétés, les bâtiments publiques. C’est l’énergie solaire de proximité. »
Et la bonne nouvelle c’est que les solutions pour mettre en œuvre, gérer et optimiser cette production-autoconsommation sont prêtes et étaient présentes sur de nombreux stands. Pour Clara Trevisiol, directrice Marketing et Commercial de Monabee, une PME lyonnaise : « Les BE et installateurs ont montré beaucoup d’intérêt pour nos solutions de gestion intelligente pour optimiser et sécuriser une installation en autoconsommation. Avec par exemple un projet pour un camping avec autoconsommation pour l’alimentation des bungalows. Nous proposons également, en association avec Hybrid Energy, une solution complète de type hybride PV/Diesel. »
Des solutions de monitoring photovoltaïque que propose également Rtone pour le secteur résidentiel et commercial. Inès Khaoua, sales Coordinator de Rtone explique : « la solution Rbee Solar est présente dans près de 18 000 foyers dans le monde pour le suivi de production solaire, le contrôle des performances des installations, l’émission de bilans mensuels et d’alertes en cas de panne. Une solution adaptée au domestique, petit tertiaire et commerces jusqu’à 50 kWc. »
L’intégration des ENR passe aussi par le stockage
Le sujet a été abordé sous tous ses angles pendant la 3e conférence nationale « Intégration des ENR et stockage de l’énergie » organisé le 8 mars par l’INES dans l’enceinte du salon. Le stockage par batteries Li-Ion est le plus utilisé et de nombreux fabricants proposent des coffrets ou armoires de batteries, associés à leurs onduleurs comme Fronius, avec sa solution « Energy Package ». Des solutions fiables pour Mathilde Bremer, responsable Marketing de Fronius-France : « ces batteries sont garanties 15 ans et présentent un réel intérêt pour le résidentiel et le tertiaire. Nous avons eu de bons contacts au salon. »
Implantée en Bretagne, la PME Technideal propose des coffrets de protection AC et DC mais aussi une solution d’armoire « Billy » intégrant onduleur, batteries et protections. Le groupe allemand Solarwatt, pionnier du photovoltaïque fondé en 1993, a ajouté à son offre des solutions de gestion et stockage de l’énergie avec sa batterie solaire « MyReserve ».
Des solutions de stockage diversifiées : des batteries à l’hydrogène
L’hydrogène apparait de plus en plus comme un autre moyen de stocker l’électricité. Sylfen, une start-up grenobloise qui a remporté le prix spécial du jury EDF Pulse en 2016, a développé une solution innovante hybride « batteries+hydrogène ». François-Eudes Ruchon, responsable Marketing de Sylfen explique : « cette solution comporte des batteries liées à un électrolyseur réversible. Les batteries apportent la puissance nécessaire au bâtiment et le surplus d’électricité PV est transformé en hydrogène. Cet hydrogène peut être reconverti en électricité par un fonctionnement en mode pile à combustible. La puissance peut être de quelques dizaines de kW avec possibilité de mise en parallèle. »
L’hydrogène est aussi un des moyens de stockage utilisé dans les stations de production décentralisée d’électricité SagesTM développées par PowiDian, une société issue d’Airbus Defence & Space. Ces stations mobiles ou fixes (de 1 à 500 kW) sont très fiables et nécessitent peu d’entretien. Un équipement est en cours d’installation dans un bâtiment tertiaire BEPOS de 4600 m2 en région nantaise dans le cadre du projet Delta Green.
Les panneaux PV peuvent aussi s’associer au bois en passant par l’eau chaude. C’est ce que propose la jeune entreprise innovante française Dualsun avec ses panneaux solaires 2 en 1 produisant électricité et eau chaude. Pour Dualsun, BePOSITIVE a été un bon salon, comme le confirme Elki Delichatsios, directrice Marketing : « nous avons eu 3 fois plus de contacts qualifiés qu’en 2015 et présentions notre nouveau panneau qui est 25% moins cher. Notre solution intéresse aussi bien le marché résidentiel que des équipements publics comme les piscines municipales avec 200 panneaux installés. Et Dualsun s’est associé au fabricant de chaudières au bois ÖkoFEN pour proposer une solution produisant eau chaude et électricité à partir de l’énergie solaire et des granulés de bois : la chaudière inclut dans un module unique la production d’eau chaude. »
De nouvelles gammes d’onduleurs
Cefem Solar Systems conçoit et fabrique des onduleurs PV en France depuis 2010 pour des centrales de moyenne puissance. Pour Pierre Sery, chargé d’affaires PV : « la nouvelle gamme Trio-Sun 18-25 kW avec un rendement de 98% utilise 83% de pièces fabriquées en France. Cela assure une continuité pour la maintenance ou le remplacement et Cefem a conservé pour certaines applications un transformateur d’isolement. »
La gamme SMA fait également peau neuve avec de nouvelles versions du Sunny Boy 3 et 5 kW et un nouvel onduleur triphasé de 50 kW.
BePOSITIVE 2017
Pour les exposants et les organisateurs un bilan très positif pour ce salon qui a connu beaucoup de temps forts et d’évènements très intéressants. Le seul regret des visiteurs était d’avoir à faire des choix difficiles entre visite de stands, colloques, plateaux TV ou conférences.
Jean-Paul Beaudet
BePOSITIVE 2017 en quelques chiffres
- 519 exposants et marques
- 28 134 professionnels réunis sur 3 jours
- 31% d’exposants internationaux
- Plus de 6% de visiteurs internationaux provenant de 57 pays dont figurent dans le TOP 5, l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, l’Italie et la Suisse.
- Plus de 40% de visiteurs issus de territoires hors région Auvergne-Rhône-Alpes
- 71% de visiteurs décideurs
- 444 rendez-vous d’affaires
- 100 conférences animées sur 3 plateaux TV