Vertiv est né de la vente de la société Emerson Network Power au fonds d’investissement Platinum Equity. L’objectif affiché par la nouvelle entité Vertiv est d’accélérer son développement en investissant sur des nouveaux cycles, tout en s’inscrivant dans la continuité des organisations en place. Dès le rachat, la société investit dans un nouveau laboratoire et dans le développement d’une de ses usines. Florent Raison, Country Manager France de Vertiv, nous explique la stratégie du groupe.
Quelle est la stratégie de croissance de la nouvelle entité Vertiv sur le marché français et international ?
F.R. – Tout d’abord, nous souhaitons nous inscrire dans une forme de continuité opérationnelle d’Emerson et aucune restructuration ne sera menée. Notre objectif pour le marché français et mondial est de fédérer l’ensemble des activités du groupe et de les faire converger, pour proposer aux clients des solutions globales d’infrastructures. Sur notre marché, il y a peu d’acteurs capables de fournir ces solutions globales, mais nous avons des concurrents plus petits sur l’ensemble des segments. Un de nos atouts majeurs est que nous ne sommes plus cotés en Bourse, ce qui fait de Vertiv une société indépendante, agile et flexible. L’année passée, nous avons connu une croissance importante et avons eu la charge de grands projets pour de grands comptes avec qui nous travaillons dans le monde entier : Google, Microsoft ou encore Amazon pour ne citer qu’eux. Nous tablons sur une croissance équivalente cette année, mais de nouveaux objectifs ont été définis : nous devons communiquer et faire connaître la marque Vertiv, et travailler dans le sens de la convergence des équipes, dans le but d’offrir des solutions complètes à nos clients.
Quels sont les principaux atouts de Vertiv ?
F.R. – Nous disposons tout d’abord de solides fondations : 61 % de nos activités concernent les datacenters et 21 % sont davantage axées sur les réseaux de communication. Nous disposons également de 5 marques phares que sont ASCO®, Chloride®, Liebert®, NetSure™ et Trellis™. Un autre atout est que nous avons une forte empreinte internationale : de grands donneurs d’ordres mondiaux nous font confiance pour mener à bien leurs projets dans le monde entier et nous leur offrons un support technique indispensable. De plus, nous développons de nouvelles technologies et de nouvelles applis pour gérer le financement des projets de datacenters. Preuve de cet ancrage international, Vertiv compte 20 000 employés dans le monde pour un chiffre d’affaires de 4,4 milliards de dollars. Notre troisième atout est notre connaissance dans le domaine des datacenters, mais aussi dans les équipements de régulation qu’une telle infrastructure nécessite, au travers de la marque Liebert®, spécialisée dans les technologies de refroidissement. Notre croissance dans le monde sera basée sur la compréhension des transformations des technologies de l’information et des télécommunications, et la migration des télécoms vers le datacenter.
Quelles seront, selon vous, les nouveautés dans le domaine des datacenters dans les années à venir ?
F.R. – Le monde des datacenters se focalise de plus en plus sur deux types d’infrastructures. Les investissements qui ont eu lieu récemment et se poursuivent voient émerger d’une part de gros datacenters, servant de hubs d’informations au niveau mondial. Ces infrastructures se caractérisent par leur taille et la quantité d’informations qui transitent chaque jour. De l’autre côté, nous observons l’arrivée de micro-datacenters, servant à la desserte locale et situés au plus proche des clients. Du point de vue des technologies utilisées, nous constatons depuis un certain temps maintenant une course à l’efficacité énergétique par le biais de procédés divers : refroidissement des salles de serveurs, par freecooling ou refroidissement adiabatique. Mais une autre avancée est la modularité et la standardisation des installations, basées sur les définitions du besoin client. Certaines applications hybrides ou solaires constituent également des nouveautés, mais les applications restent relativement limitées. Enfin, le stockage d’énergie constitue également un enjeu de taille, et de plus en plus d’expérimentations ont lieu avec des batteries Lithium-Ion ou encore des piles à combustible. Le secteur des datacenters est en pleine mutation, et Vertiv compte bien se situer au cœur de ces enjeux.
Propos recueillis par Alexandre Arène