Riche de plus 700 entreprises réparties sur l’ensemble du territoire, pour majorité des PME familiales cumulant plus de 20.000 collaborateurs hautement qualifiés, le secteur français de la construction métallique confirme toute sa dynamique, tant sur l’Hexagone qu’à l’international.
2. Investissements, transition numérique, ateliers on line
Les entreprises de construction métallique poursuivent chaque année leur politique de développement et d’investissement afin de maintenir leur compétitivité. Les investissements représentent plus de 10% de leur chiffre d’affaires, La numérisation et la modernisation des ateliers sont au cœur de leur développement. La pénibilité des travaux de fabrication a fortement diminuée grâce à la mise en place de machines à commandes numériques et à l’utilisation de la robotique. Les collaborateurs des ateliers sont devenus des opérateurs sur machines à commandes numériques. Ces dispositions répondent à l’entrée en vigueur des normes Européennes et notamment de la NF EN 1090 dont l’application permet une grande sécurité des procédés de fabrication et de pose pour la réalisation d’ouvrages performants.
De nombreux constructeurs métalliques ont obtenu un marquage CE de leur procédé de production qui certifie la conformité du contrôle de la production en usine. Ainsi, avec son centre technique, le CTICM (Centre Technique Industriel de la Construction Métallique), le SCMF se mobilise pour travailler de concert sur « l’industrie et l’atelier du futur ». Posséder des ateliers plus modernes, plus connectés et respectueux de l’environnement, des atouts technologiques essentiels pour maintenir plus de compétitivité et de développement et garantir notre pérennité. A ce sujet, Roger Briand, Président du SCMF confirme : « Nous sommes une profession culturellement tournée vers l’excellence technique et la recherche ». Le CTICM et le SCMF œuvrent déjà sur les sujets du BIM animent et participent activement aux groupes de travail institutionnels et à travers une commission interne au SCMF.
3. Marchés publics et économie globale des projets
Un constat préoccupant Le code des marchés publics prévoit de privilégier l’allotissement plutôt que de recourir au marché en entreprise générale. Il n’est pas toujours possible de recourir à l’allotissement et bon nombre de marchés, surtout les plus importants, sont passés en mode entreprise générale. L’acheteur public bénéficie, dans ce cas, du confort d’un interlocuteur unique mais ses effets peuvent se révéler extrêmement pervers. En effet, certains lots sous-traités par l’entreprise générale le sont auprès d’entreprises étrangères moins disantes, et ce, bien souvent pour le seul bénéfice direct de l’entrepreneur général.
L’acheteur public étant de facto écarté d’un choix final pourtant financé par les deniers publics. Une mesure permettrait de régler ce problème : Il serait nécessaire d’imposer aux entreprises générales d’indiquer dans leur offre les noms des entreprises sous-traitantes avec lesquelles elles se sont regroupées pour établir leur proposition, et ce, avec l’obligation après avoir été retenues de conserver les entreprises soustraitantes préalablement nommées dans l’offre. Les acheteurs publics auraient ainsi une vue complète des conséquences de leurs achats et seraient plus à même d’en contrôler l’exécution et le prix. Le SCMF est persuadé que ce relatif encadrement des modalités de sous-traitance améliorerait grandement une situation dont les conséquences actuelles sont connues :
- Passation de marchés au moins disant à des sociétés étrangères pour des raisons de coûts sociaux nettement inférieurs. Mais,dans ce cas, l’entreprise qui intervient sur le territoire français, ne paie pas les impôts et charges sociales. Ce sont des recettes en moins pour l’ETAT et une baisse des régimes sociaux.
- Affaiblissement, voire à terme disparition, de tout le savoir-faire industriel français. Dans cette sombre perspective, pour les finances publiques, il ne reste qu’à payer les indemnités de chômage.
La réponse du SCMF : raisonner en économie globale
En terme de développement durable, 75% des produits mis en œuvre par les constructeurs métalliques français sortent des aciéries électriques françaises. De plus, ils s’avèrent 100% recyclables et à l’infini, avec la même qualité. Roger Briand précise d’ailleurs à ce titre : « Le législateur ne s’est pas trompé car en matière d’acier, on ne parle pas de déchets mais de « chutes » qui sont collectées lors de la fabrication et réutilisées à 100% dans l’industrie. » Et de poursuivre : « Quand l’entreprise est française, l’empreinte carbone est meilleure, il y a moins de transport et son activité s’inscrit dans une économie circulaire.
En terme social, les constructeurs français demandent plus de contrôles de la qualité sur les sites de production et des contrôles sur les horaires effectués par les équipes sur chantier. » En conclusion, les constructeurs français sont mobilisés pour défendre leur savoir-faire et demandent l’allotissement des appels d’offres et, en cas de passation en mode entreprise générale, l’obligation pour ces entreprises générales d’annoncer le nom de leur sous-traitant avec obligation de les conserver pour la réalisation du marché. Il s’agit de l’application de règles justes pour une concurrence loyale.