Fini les e-mails entre 20 h et 7 h du matin ? Non, sauf qu’un employé qui ne voudra pas travailler de nuit sur un dossier ou répondre à un appel d’offres pendant ses vacances aura le droit de ne pas le faire.
Alors, allons-nous imiter certaines entreprises, comme Volkswagen et Daimler en Allemagne, en fermant les serveurs de messagerie entre 18 h et 8 h du matin et interdire les e-mails en vacances ? Très probable, car L’utilisation à outrance des outils numériques devient un problème de santé publique. Pourquoi être toujours prêt à répondre à toute heure au téléphone professionnel ? En 2020, les maladies chroniques seront la première cause d’absentéisme au travail. Un véritable fléau pour notre société. En France, 26 % des salariés souffrent de stress chronique, c’est le taux le plus élevé d’Europe1 et 3,2 millions de personnes seraient proches du burn-out ! Les entreprises voient leurs performances touchées de plein fouet ; le manque à gagner, avec 60 % d’absentéisme dû au stress au travail, est évalué à 3 milliards d’euros par an, selon une étude de la Dares de 2012.
Paradoxalement, à côté de ces faits, une étude a montré que le nombre de travailleurs détachés avait bondi de 20 % en 2015, passant de 240 000 à 286 000. Soit 10 fois plus en dix ans, alors que dans le même temps, le secteur du BTP perdait 100 000 emplois. Sous les chiffres se cachent des conséquences graves pour notre pays. D’abord, pour le chômage : comment justifier d’aller chercher 300 000 travailleurs dans les pays voisins alors que la France compte 6 millions de chômeurs ? Ensuite, en recrutant des travailleurs détachés, l’employeur appauvrit la France, car les charges sociales sont payées dans le pays d’origine, à des taux bien inférieurs. Vous me direz, pourquoi l’Europe crée-t-elle une distorsion de concurrence en son sein ? Enfin, les entreprises ayant recours aux travailleurs détachés ne soutiennent pas la formation des jeunes et ne jouent pas leur rôle social.
Être entrepreneur, c’est avoir une vision pour soi, pour l’entreprise, pour le secteur et pour la jeunesse. Cela ne doit surtout pas se résumer à faire des chantiers coûte que coûte, sans cohérence envers soi-même, ses fournisseurs, ses prestataires et ses clients. Le temps du travail sous commandement autoritaire est révolu, il est temps de devenir des entrepreneurs qui font le bien, envers les autres et envers eux-mêmes, sinon l’implication et l’efficacité au quotidien s’en trouvent réduites. Leur entreprise sera alors valorisée, attirera les meilleurs éléments, offrira des services internes et externes, et sera recommandée par les clients.
C’est le cercle vertueux de l’entrepreneur bien-être.
1) Source Better Human 2013 2) Source INRS 2007
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Pour entreprendre en gardant tout ceci dans nos têtes et dans nos actes, penser Société Coopérative !