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L’Afrique à l’heure du renouvelable

Malgré les difficultés évidentes pour les différents États africains à mener à terme des projets coûteux, la volonté politique des acteurs publics est puissante. Les acteurs privés ne sont pas en reste, qui à l’instar de Rodrigue Nguesso rappellent que « le développement durable n’est pas un luxe [pour l’Afrique] ». En effet, au dernier sommet de la COP 21, qui s’est tenu à Paris en décembre dernier, les différents représentants africains se sont engagés à développer massivement les énergies alternatives. L’Initiative de l’Afrique sur les Énergies Renouvelables (IAER) engage les différents pays à porter à 10 GW supplémentaire leur production globale et d’amener 300 GW la puissance totale des énergies renouvelables en 2030. Mais pour mener à bien un tel projet, entre 10 et 20 milliards doivent encore être trouvés, sous l’égide de la Banque Africaine de Développement (BAD), chargée du développement et de l’arbitrage entre les différents projets, avec le soutien financier global des bailleurs internationaux.

En effet, encore largement tournée vers la biomasse, la distribution énergétique africaine demeure trop faible, mal optimisée et surtout très néfaste pour l’environnement, menant à une déforestation rapide et à un assèchement des sols, tragique pour l’agriculture. Mais outre de grands projets éoliens, solaires ou encore thermiques, c’est aussi au niveau local que se joue la transition énergétique sur le continent africain. En effet, afin d’éviter de mettre en place de lourdes infrastructures de transport de l’électricité, des solutions soutenables peuvent s’inscrire à l’échelle d’un village ou d’une exploitation. En ce sens, les mini-grids, proposés par certains cabinets d’expertise constituent des solutions saines, permettant ainsi « de regrouper en un seul projet la totalité des infrastructures de production, de transport et de distribution de l’énergie » selon un expert du cabinet spécialisé Heenan à Paris.

Les engagements des pays africains doivent cependant s’inscrire dans un cadre global, notamment porté par les pays occidentaux ou certains pays émergents, comme la Chine ou le Brésil, extrêmement en retard dans le domaine de la transition énergétique. En effet, responsables de moins de 4 % des émissions de gaz à effet de serre, les africains sont cependant les premières victimes du réchauffement climatique et restent en situation d’extrême fragilité face aux bouleversements globaux.

Jean-Marc Guillier: Diplômé de Sciences Po Paris, Jean-Marc Guillier s’y spécialise déjà dans le domaine des marchés de l’énergie. En 2013, alors que Total SA finalise la phase d’exploitation en Ouganda, Jean-Marc passe un an dans ce pays durant lequel il participe avec de jeunes ougandais à la création d’un fonds d’investissement et commence ses contributions au site filière 3e. Il travaille désormais dans une structure similaire en Russie où il est amené à collaborer avec des géants du pétrole et du gaz, mais aussi des entreprises spécialisées dans l’énergie hydraulique, nucléaire ou les énergies renouvelables (Rosatom, Rushydro, E.on, EDF Fenice).