L’eau est responsable de l’état de la biodiversité, du climat et de l’agriculture. La situation géographique qui pourrait être la plus touchée par ce fléau serait l’Afrique, traduisant ainsi l’enjeu primordiale de la conférence. Organisée par le Ministère marocain chargé de l’eau, elle comprendra le Ministère français de l’environnement de l’énergie et de la mer ainsi que le Conseil mondial de l’eau. La table ronde sera articulée autour de 4 sessions de discussion. Les débats porteront sur la vulnérabilité de l’eau aux changements climatiques, sa place dans la mise en œuvre de l’accord de Paris, la corrélation entre l’eau, l’énergie, la sécurité alimentaire, la santé et l’éducation ainsi que son rôle dans les mécanismes de financements liés aux changements climatiques. Cette rencontre servira d’étape préparatoire pour la COP22, à Marrakech, en novembre prochain.
H2O : molécule régissant la vie
L’être humain est composé de plus de 60% d’eau voilà pourquoi Loïc Fauchon disait « il n’y a pas de développement humain sans maîtrise même imparfaite, du cycle de l’eau ». L’eau est un facteur essentiel à prendre en compte lorsqu’on parle de géopolitique mondiale. Yves Lacoste disait dans son livre L’eau dans le monde : «dans un très grand nombre de pays, même dans des contrées assez verdoyantes qui ne semblent pas touchées par la sècheresse, l’eau est de plus en plus considérée aujourd’hui comme un bien rare. » En effet, la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, estime que 12 pays se partagent 75% des ressources naturelles en eau alors que le manque d’eau touche plus d’1 milliard de personnes. La répartition de l’eau est naturellement déséquilibrée sur la planète. Les vents circulent des pôles vers l’Equateur, ils sont parfois déviés vers l’Ouest en fonction de la rotation de la terre. Ils sont responsables de l’humidité, des courants océaniques, des précipitations et de la température. Cette synergie explique les caractéristiques particulières de la Terre tel que l’existence des zones arides en Afrique.
Stress hydrique : la gangrène du siècle ?
Depuis le début de la Révolution industrielle, la croissance démographique a été multipliée par 12. Malheureusement, ce taux augmente plus particulièrement dans les pays aux faibles développement humain. Ainsi, capter l’eau potable devient une nécessité pour survivre. En quantité supérieur, la planète ne pourrait ne pas assez fournir d’eau, sous peine de conséquences sanitaires désastreuses. La construction de réseaux d’égouts est très couteuse et très consommatrice de la ressource. Pour les pays développés, l’absence d’eau est inimaginable. Pourtant, les grandes industries, les grandes exploitations sont dévoreuses de cette énergie : 70% de l’eau captée sert à l’agriculture, 22% de l’eau des barrages part en direction des industries, 8% de l’eau est destinée aux usages domestiques. Des besoins qui font de cette ressource, un enjeu central. Comme disait Franck Galland, « aujourd’hui et encore plus demain, l’eau inspire et inspirera la politique des Etats et les logiques d’aménagement du territoire. L’eau est et sera un enjeu de puissance et une source de tension ».
Malheureusement, les effets de la croissance démographique exercent une pression sur les ressources en eau douce, en raison de la concentration des populations dans les zones urbaines. La FAO estime que les surfaces irriguées augmenteront d’environ 15% d’ici 2035. La problématique est donc de trouver une solution pour répondre à la demande mondiale tout en réduisant la consommation d’eau. La fonte des glaces due au réchauffement climatique menace les courants océaniques, son rôle de capteur de carbone serait réduit et la planète suffoquera. La COP 22 figure comme un espoir, quant à la capacité législative de gérer cette ressource indispensable à la vie humaine.