Le nouveau stade Allianz Riviera de Nice, qui accueillera plusieurs matchs de l’UEFA EURO 2016, n’est pas le plus grand des stades construits à l’occasion de cette compétition, mais il sera sans doute le plus respectueux de l’environnement en mettant en œuvre des solutions originales. Il allie audace créative et éco-conception pour ce stade multifonctionnel imaginé par l’architecte français de renommée internationale Jean-Michel Wilmotte (agence Wilmotte & Associés SA).
Pour ce stade implanté au sein de « l’Opération d’intérêt national de la Plaine du Var-Eco Vallée », la ville de Nice souhaitait dès l’origine du projet imposer cet équipement comme un modèle d’intégration et de développement durables avec des ambitions sociales et économiques fortes. L’objectif était de réaliser un stade urbain multifonctionnel constituant un équipement structurant pour cette plaine du Var à quelques kilomètres de l’aéroport de Nice-Côte d’Azur sur des bases d’éco-exemplarité.
Un stade multifonctionnel polyvalent
Ce stade, construit dans le cadre d’un contrat de partenariat public-privé (PPP) obtenu par Nice Eco Stadium, filiale de Vinci Concessions, sera plus que le stade résident du club OGC Nice puisque comme tous les stades modernes il comporte 10 000 m2 d’espaces de réception avec 16 salons de 55 à 1 980 m2, mais aussi un Musée national du sport labellisé « Musée de France » (2 000 m2 d’expositions sur plusieurs niveaux ( 50 000 objets et 200 000 pièces de documents) et un programme commercial d’accompagnement et d’animation de 29 000 m2 situé dans le socle du stade.
Sa capacité de 36 178 à 45 000 spectateurs peut être adaptée en fonction des événements sportifs, culturels ou d’entreprises accueillis ; l’objectif étant de faire vivre le stade tout au long de l’année et de constituer un pôle d’attractivité comportant des espaces économiques (commerces, restauration, services) au sein de l’Eco-Vallée Plaine du Var.
Un projet exemplaire en termes de développement durable
L’Allianz Riviera a été pensé pour réduire son impact sur l’environnement, améliorer sa performance énergétique et utiliser au maximum les ressources naturelles et renouvelables. Sa réalisation a été voulue comme un modèle d’eco-conception et d’eco-construction avec la mise en œuvre de technologies innovantes pour un stade.
Pour l’architecte Jean-Michel Wilmotte, « cette création est une expérience unique, en particulier grâce au système de ventilation naturelle qui canalise les vents de la plaine du Var et rafraîchit et ventile naturellement l’éco-stade. Entouré d’espaces verts, le stade se retrouve totalement ancré dans le paysage arboré de l’Eco-Vallée. Tous les parkings sont enterrés sous les bâtiments du programme immobilier, laissant place aux jardins qui relient l’ensemble au reste de la ville. En deux mots, c’est un stade pensé entièrement dans les normes du Grenelle de l’environnement ».
Des technologies innovantes pour l’éco-performance
Si 80 000 m2 de béton ont été utilisés pour le socle et la structure des gradins, l’Allianz Riviera est un des seuls stades au monde avec une charpente tridimensionnelle en bois pour la couverture des gradins. Cette structure est recouverte d’une membrane transparente (ETFE) aux propriétés anti-adhérentes pour rendre cette résille de bois visible de l’extérieur. La réalisation de cette charpente a nécessité 4 000 m3 d’épicéa et 2 840 tonnes d’acier, soit 40 000 heures de travail en atelier.
Un stade à énergie positive : 4 000 panneaux solaires couvrant 7 000 m2 de surface sont intégrés à la membrane d’étanchéité du toit. Cette production couvre trois fois la consommation du site. Ces panneaux ont été posés grâce à une solution technique d’EDF ENR, l’AlkorSolar, permettant une fixation des panneaux sans perçage de la membrane d’étanchéité. La consommation d’électricité est gérée par zone et en fonction de l’utilisation pour les niveaux d’éclairement.
Une climatisation naturelle : un dispositif unique avec la mise en œuvre de poteaux soufflants canalise les vents de la plaine du Var pour refroidir et ventiler naturellement le stade, une technique ancienne puisque utilisée par les Romains dans les arènes.
Une récupération des eaux de pluie : l’entretien de la pelouse nécessite de grandes quantités d’eau. Aussi la couverture récupère l’eau de pluie stockée dans trois bassins de rétention dans le socle pour récupérer 7 000 m3 d’eau par an. Ce dispositif permet de répondre aux pics de demande en eau lors des matchs et d’arroser les pelouses.
Un recyclage optimal des déchets
Pendant la construction, l’objectif était de recycler 40 % des déchets du chantier et chaque produit ou matériau a fait l’objet d’un calcul de son impact environnemental, de sa production à son recyclage en fin de vie. En exploitation, un tri sélectif est effectué à la source et aujourd’hui 88 % des déchets sont valorisés et cela atteint 100 % pour le papier ou le carton.
L’utilisation de la géothermie
L’Allianz Riviera puise ses ressources (chaleur et fraîcheur) dans la nappe de la plaine du Var. Pour Sylvia Colloc, présidente de l’Allianz Riviera, « à l’heure de la COP21 le développement durable doit être un élément moteur dans tous les projets d’aujourd’hui et de demain, quels que soient les secteurs d’activité ».
Un stade connecté
Un stade moderne se doit d’offrir à ses usagers et aux supporters de toutes les équipes des moyens de connexion Internet, Wi-Fi et 4G importants pour échanger, envoyer des photos ou des vidéos. De nombreux spots Wi-Fi HD sont donc à la disposition des visiteurs. Parallèlement, le contrôle d’accès permet la lecture de tout type de billet : e-ticket, carte RFID et NFC, codes barre 2D et 3D.