Un outil est un objet fabriqué pour réaliser une action déterminée. L’homme n’est pas le seul à utiliser des objets pour agir sur son environnement. Les loutres utilisent une pierre plate pour briser les coquillages dont elles se nourrissent. Mais l’objet n’a pas été fabriqué. Les chimpanzés utilisent des brindilles qu’ils introduisent dans les termitières pour en capturer les occupants. L’électricien utilise un tournevis ou un coupe-câble. Les plus anciens outils (2,2 millions d’années) sont de simples galets taillés à une extrémité ce qui la rend tranchante. Il y a 40 000 ans l’homme moderne (Homo sapiens sapiens) arrive en Europe. Sa maitrise de la technique dépasse celle de l’homme de Néanderthal qui va disparaitre dans les milliers d’années qui suivent. Depuis, le bon outil fait déjà la différence sur la concurrence.
Visser sans douleur
Cela semble évident, mais combien de tournevis génèrent des ampoules à l’usage ou des tensions dans la main et l’avant-bras. Certains fabricants, comme AGI-Robur, Weidmüller ou Cembre, ont développés des manches fins qui sollicitent très peu les muscles. Grâce aux tournevis effilés, l’installateur atteint des vis ou ressorts situés en profondeur dans des zones étroites (disjoncteurs). De son côté, Sibille Fameca Electric a étudié le comportement de l’électricien. Ainsi sans résistance particulière, l’électricien tient son tournevis du bout des doigts, sans forcer, tandis que l’autre extrémité s’appuie sur le fond de la paume. Quand la vis résiste, il change naturellement de prise pour tenir le tournevis à pleine main. La première phase échauffe la paume. Ainsi Sibille Fameca Electric a créé la série Rotoline, avec une boule à l’extrémité du manche qui peut se bloquer en appuyant dessus pour trouver de la puissance de serrage.
Les multifonction
Chez Weidmüller comme chez Phoenix Contact les outils remplissent plusieurs fonctions. Il n’est plus question d’avoir un outil pour chaque besoin. Qu’ils soient à main, comme le Swifty de Weidmüller, un tournevis dénudeur à une main. Mais pour réellement gagner en productivité, mieux vaut investir dans un automate. Un gros installateur, par exemple, pourra préparer ses câbles à l’atelier avec une machine qui coupe à la longueur. Selon Domingo Ramirez Weidmüller, « N’importe quel opérateur peut s’en charger. Il coupe, passe ses fils à la sertisseuse un par un et il part en chantier avec, ou il câble à l’atelier. » C’est une révolution en termes de gain de temps surtout. Au niveau des prix des composants, il est difficile de faire plus bas. Si l’opérateur gagne en rapidité, cela implique des conséquences positives à différents niveaux. Les employés vont moins tomber malades et il s’y retrouve. Pour les entreprises, le nombre de journées d’arrêt de travail pour troubles musculo-squelettique tombe. Il y a une demande de la part des installateurs qui emploient plusieurs câbleurs et Weidmüller a pris les devants pour proposer cette offre. « Imaginons que l’installateur gagne 10 ou 15 heures par mois, grâce à la machine, cela lui dégage du temps pour prendre en charge d’autres affaires. Mais cela lui permet aussi de faire un devis plus bas, et ainsi d’être plus compétitif sur le marché. Ou encore, il peut marger davantage » ajoute Domingo Ramirez. Dans tous les cas, cela lui ouvre des perspectives de productivité. Cela demande un petit investissement, mais le jeu en vaut la chandelle. « D’ailleurs, j’ai de plus en plus de demandes pour des démos » conclue-t-il. Aujourd’hui, 80 % des armoires sont câblées en 2,5, et il y a du 4, du 6 et du 10. Du coup, l’installateur outillé avec une machine fait ça à la demande : il rentre un petit programme fourni qui permet de gérer, de documenter et de transférer les commandes de coupe depuis un PC, via le boîtier à écran livré. Il suffit de rentrer les données, le nombre de fils et la longueur de dénudage souhaitée et la machine s’occupe de tout. Pour Diego Ramirez Weidmüller rien ne vaut la précision de la machine « la classique L est la plus vendue, suivie par la CutFix 8 (jusqu’à 8 mm de diamètre). À comparer avec le temps que prenait le travail avant l’arrivée de cette machine : l’opérateur, à l’atelier, devait dérouler le câble, mesurer avec une marque sur l’établi ou un morceau de bois, couper… ». La précision aussi est assurée : aucun risque que ça soit trop court. C’est beaucoup plus rapide, plus facile à manipuler et mieux calibré. L’installateur aura toujours besoin de pinces, mais les machines collent à l’air du temps, où l’on recherche la productivité.