En 2020, les maladies chroniques seront la première cause d’absentéisme au travail. Un véritable fléau pour notre société. En France, 26 % des salariés souffrent de stress chronique, c’est le taux le plus élevé d’Europe1. L’amélioration de la productivité par individu entraîne un effet pervers et reporte la charge de travail sur les présents. Loin d’être naïfs, les dirigeants ont conscience que leur management se doit d’être plus en lien avec les attentes.
Les causes sont multiples : pollution auditive, temps de transport rallongé, manque de reconnaissance, surcharge de travail, concurrence exacerbée…, avec pour conséquence une augmentation de 72 % du nombre de maladies professionnelles depuis 20032. Les entreprises voient leurs performances touchées de plein fouet ; le manque à gagner, avec 60 % de l’absentéisme dû au stress du travail, est évalué à 3 milliards de d’euros par an, selon une étude de la Dares de 2012.
À l’heure de l’individualisme forcené, de plus en plus d’individus prônent la vie en groupe, le mode collaboratif, et le temps conacré au caritatif est en croissance. Cette bienveillance doit se retrouver dans les comportements des managers. Cela ne signifie pas qu’il faut vivre dans un monde de Bisounours, mais qu’il est nécessaire de savoir écouter et être dans une disposition favorable envers autrui. Cette technique très efficace permet d’écouter, d’échanger, de collaborer et de partager. Les start-up de l’économie collaborative, moins hiérarchisées, sont naturellement dans cette logique. L’appliquer à l’économie traditionnelle semble pour certains très éloigné de la réalité. Et pourtant. Ce n’est pas parce qu’on a fait comme ça depuis cinquante ans qu’il ne faut pas changer.
Redonner du sens au travail
Eh bien si ! Car ceux qui ne veulent pas changer sont ceux qui pensent qu’un dirigeant doit imposer ses choix et que les salariés suivront. Cette société n’existe plus. Depuis vingt ans, Internet et les 35 heures ont décuplé la productivité par individu. Ramener du travail chez soi grâce aux outils de mobilité est admis par tous. Par peur de perdre son travail, le salarié s’impose cette omniprésence et cette disponibilité maximale. Les conséquences sont terribles, car l’individu ne se sent pas reconnu pour tout ce qu’il fait et sa motivation au travail peut chuter. Le télétravail se développant, les organisations doivent partager l’information et tenir informés les salariés. De nombreuses entreprises installent des plateformes collaboratives. Mais l’outil n’est rien sans un changement de mentalité. Pour cela, il faut être convaincu de l’enjeu de réduire le stress dans l’entreprise. Une gouvernance bienveillante considère que tous les acteurs de l’entreprise ont des intérêts convergents et participent à la mise en œuvre d’un destin collectif. En donnant aux salariés la possibilité de participer aux orientations stratégiques à travers des comités de réflexion ou en laissant les employés d’un service proposer des conditions qui amélioreraient leur travail, l’entreprise valorise chaque individu, salarié comme dirigeant. Faire un point régulier sur la marche de l’entreprise permet aux équipes de se sentir impliquées et développe le collectif de travail capable d’affronter, ensemble, des situations difficiles.
Aller au travail avec plaisir
Si le dirigeant donne sa confiance aux salariés, son rôle de « flic » va devenir celui de coordinateur. Les entretiens individuels annuels, par exemple, ne seront pas bordés de sanctions. Ce sera un temps d’échange et d’écoute. La sanction sera mal comprise si elle n’a pas été mentionnée au moment des faits. Si la confidentialité impose le silence, le manager doit expliquer qu’il n’a pas le droit de s’exprimer. En fait, il s’agit de créer un cercle vertueux entre éthique relationnelle et efficacité économique, suscitant le sentiment d’appartenance grâce à la cohérence réelle créée entre l’action et le discours.
Un climat bienveillant au travail s’instaure par des règles de base de politesse et de courtoisie. Idem, il est prouvé qu’une personne est plus efficace en travaillant à la lumière naturelle et en présence de végétal.
Les jeunes qui entrent sur le marché du travail ne veulent plus s’engager dans une société non éthique, qui pille les ressources, qui pollue ou qui exploite. Avant de répondre à une offre, ils s’informent sur l’entreprise et regardent ce qui se dit sur les réseaux sociaux. En entrant dans l’entreprise, le discours ne doit pas être dissonant au risque de démotiver dès le début la recrue.
Outil de performance
En recréant des conditions saines où l’employé se sent considéré, reconnu par son manager direct, le dirigeant dope son efficacité à la hausse. En aucun cas, cela ne doit être une communication en trompe-l’œil. Il faut stimuler la créativité de chaque salarié car lui seul a la réponse à la problématique. Cette nouvelle relation doit être vraie et le manager doit être responsable, direct et ouvert. La bienveillance est liée au désir de faire avancer les autres et donc de dire ce qui est, même quand cela ne fait pas plaisir. Quand il prend une décision, ce n’est pas la faute de la hiérarchie, mais bien son choix qu’il assume. Elle facilite les processus que sont la communication ouverte, la collaboration, la créativité… Le dirigeant bienveillant s’apparente au rôle de parents. C’est-à-dire que son rôle est de faire grandir. Il doit stimuler et motiver ses collaborateurs en les soutenant et en les aidant à comprendre les échecs et succès. La bienveillance induit donc une relation vraie. Il est beaucoup plus facile de se retrancher derrière son quant-à-soi, la sécurité d’une position hiérarchique, l’opacité d’une organisation. Pourtant, de plus en plus d’entreprises font le choix de la bienveillance envers leurs collaborateurs. D’ailleurs, les entreprises où il fait bon vivre choisissent l’autonomie et la créativité afin de faire émerger le meilleur du potentiel de leurs salariés.
Une fois cette démarche interne à l’entreprise faite, cette bienveillance doit s’appliquer aux clients, aux prospects, aux partenaires, aux fournisseurs et, bien évidemment, aux collaborateurs. Cette entreprise citoyenne doit concilier les intérêts de toutes les parties sans écraser l’une d’elles et donc avoir une véritable identité. Une stratégie de communication bienveillante constitue indéniablement une réponse au stress et représente un réel levier de promotion du bien-être au travail.
- Source Better Human 2013 2) Source INRS 2007
Plus d’informations sur le site : www.entreprise-et-convivialite.com
Une démarche de qualité de vie de travail, initiée par un projet participatif et collaboratif, évaluée par des indicateurs de suivi des plans d’action, pilotée par un well-being manager, permet le développement de l’attractivité de l’entreprise, l’amélioration de la créativité, de l’engagement, de la motivation professionnelle et de la fidélisation des salariés, tout autant que la réduction des effets destructeurs et pathogènes du stress au travail : » L’amélioration de la qualité de vie au travail » : http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/psychologie-du-travail/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=163&dossid=472