Le 11 février 2016, la première pierre d’un projet d’envergure a été posée par Schneider Electric dans la Presqu’île Scientifique de Grenoble : deux nouveaux bâtiments représentant plus de 43 000 m2, l’objectif étant de regrouper sur 5 sites, dont 3 existants, les 5 000 collaborateurs qui travaillent aujourd’hui sur 13 sites pour renforcer la collaboration entre les équipes et favoriser les synergies « recherche-universités-industrie » sur cette Presqu’île Scientifique en pleine expansion.
Schneider Electric va investir 120 M€ dans la construction de 2 nouveaux bâtiments : Technopole qui abritera les activités de la BU « Energy » est une extension/restructuration de 17 000 m2 d’un site historique de Schneider Electric, mais le site de la presqu’île (qui n’a pas encore de nom) est un nouveau bâtiment de 26 000 m2 pour accueillir 1 500 personnes : toutes les équipes Innovation du groupe et les fonctions marketing, commerciale et support. Pour Luc Rémont, président de Schneider Electric France, « GreenOValley est l’affirmation de notre engagement dans la région grenobloise et en France. Ce projet répond à deux ambitions majeures. La première est de regrouper nos équipes dans des environnements de travail modernes, confortables et communicants pour plus de synergie et de performance. La seconde est de se placer au cœur de l’innovation sur la Presqu’île Scientifique afin de renforcer cet indispensable lien de proximité avec les centres de recherche, les écoles d’ingénieurs et les universités, les start-up, les entreprises innovantes ». Mais ces bâtiments seront aussi des vitrines du savoir-faire de Schneider Electric en matière de performance énergétique tout en offrant un haut niveau de qualité en termes de confort de travail : une démarche tournée vers l’innovation dès la phase de conception avec l’utilisation du BIM de la conception jusqu’à l’exploitation et du référentiel LEED Platinum pour des performances énergétiques élevées en intégrant les énergies renouvelables et la flexibilité énergétique.
Des objectifs ambitieux mais sous contrôle
Pour Olivier Cottet, responsable Strategy & Innovation de Schneider Electric, « le bâtiment de la presqu’île sera un bien immobilier « réel » et pas un démonstrateur technologique de plus, un bâtiment à énergie positive « vraie » avec un objectif de 37 kWhef/m2/an avec une utilisation optimisée des énergies renouvelables et d’un stockage de l’énergie pilotable. Ce sera un bâtiment contributeur de la smart city et pour cela ce projet s’appuie sur les conclusions et recommandations du projet Homes sur l’efficacité énergétique des bâtiments en Europe, sur les fonctions « smart grid ready », les analyses comportementales du démonstrateur GreenLys et sur notre expertise en matière de modélisation et de simulation énergétique ».
Un bâtiment qui produira 970 MWh annuels
Plus de 4 000 m2 de panneaux photovoltaïques équipés de trackers solaires, deux éoliennes urbaines verticales et un arbre à vent seront installés sur le bâtiment. Cette énergie produite pourra être intégralement revendue, en autoconsommation partielle ou en autoconsommation maximale grâce à des batteries de stockage EcoBlade. Les installations couplées à un système de pilotage assureront la flexibilité énergétique et permettront par exemple d’optimiser la facture en utilisant une tarification dynamique ou en vendant cette flexibilité grâce à des opérations d’effacement. L’inertie thermique du bâtiment est aussi une source de flexibilité. Mais ce bâtiment sera aussi un bâtiment « obéissant » plus qu’intelligent : il y aura un pilotage fin par local ou par zone, mais tout sera fait pour maximiser le confort des occupants. La priorité sera au réglage manuel : « manuel ON en entrant » et « automatique OFF en sortant », avec une gestion automatique du confort (lumière, températures, hygrométrie, qualité de l’air) sur objectifs. Et, explique Olivier Cottet, « il y aura une vision des disponibilités des salles/box en temps réel (géolocalisation, taux d’occupation), une gestion fine de l’éclairage dans les open spaces et un pilotage des prises électriques par la GTB. Des outils de monitoring et de suivi seront adaptés aux besoins de chacun : occupant, exploitant, energy manager, prestataire ».
Une architecture définie par et pour les usages
Les collaborateurs ont été fortement impliqués et ont participé activement à la création du cahier des charges fonctionnel selon leurs besoins métiers spécifiques. Plus d’une centaine de personnes ont été impliquées en phase amont pour 18 thématiques clés : organisation des espaces, mobilier, restauration, crèche, télétravail, transport en commun…
Le site de la Presqu’île est un projet 100 % BIM, l’utilisation de la maquette numérique a été spécifiée dès l’avant-projet et sera utilisée en phase « construction » et « commissioning », mais elle servira aussi en phase « exploitation ». Schneider Electric sera le premier groupe au monde à utiliser une maquette de visualisation 3D pour piloter le bâtiment.
Le mot de l’architecte
Denis Bouvier, architecte, directeur exécutif de Groupe-6 architectes
« Avec une situation exceptionnelle en proue de la Presqu’île de Grenoble, le bâtiment s’impose comme un édifice identifiable. Sa volumétrie est rigoureuse et tramée, habillée d’un revêtement en aluminium anodisé d’aspect bronze : quatre volumes sont posés en équerre le long de l’avenue des Martyrs. Côté rue, il conforte la dimension urbaine de ce quartier. Côté nature, sur les rives de l’Isère, il offre une façade vivante : des escaliers forment une « grande rue » à la verticale, véritable noyau de vie de l’entreprise. Autour d’elle se regroupent les activités de collaboration et de détente – cafétérias, salles de réunion, zones de collaboration informelle… – qui s’ouvrent sur le jardin, la rivière, la montagne. Les espaces ouverts et les bureaux fermés offrent une variété de configurations dynamiques et flexibles. »