Les énergies renouvelables (ENR) se développent rapidement en France depuis plusieurs années. Leur part dans les différentes sources de production d’électricité connaît une forte croissance. En 2015, l’électricité renouvelable représente près de 19 % de la consommation électrique française. Selon RTE, après une année 2014 marquée par la reprise du raccordement des installations éoliennes et solaires, l’année 2015 confirme que ces deux filières contribuent le plus à la croissance des énergies renouvelables électriques. Par ailleurs, elles constituent l’une des réponses les plus efficaces au défi du changement climatique. Les pouvoirs publics ont fixé un objectif précis : les énergies renouvelables devront représenter 23 % du mix énergétique en 2020. (Source : RTE)
Pour ERDF, 95 % des sites de production en énergies renouvelables sont raccordés au réseau de distribution, soit plus de 400 000 sites de production. Or l’injection et le soutirage d’électricité en de multiples points, dans les deux sens, directement sur le réseau de distribution, ont pour effet de perturber le niveau de tension, avec les risques que cela induit pour les équipements électriques des clients. Face à ces nouvelles contraintes et pour maintenir la meilleure qualité de fourniture possible, ERDF expérimente donc des solutions capables de gérer de manière plus dynamique le réseau de distribution d’électricité. (Source ERDF)
Selon le cabinet SIA Partners, la généralisation de la production décentralisée pourrait comporter de nombreux avantages. Produire soi-même son électricité incite directement à la modération de sa consommation pour minimiser les prélèvements au réseau. Pour le gestionnaire de réseau, l’augmentation de l’autoconsommation permettrait de désengorger le réseau, entraînant des économies substantielles. Pour autant, ces bienfaits ne sont encore que théoriques, la production décentralisée restant coûteuse à de nombreux égards. L’État français, pour impulser ces nouvelles filières, a privilégié un dispositif n’incitant pas encore à l’autoconsommation. Les contrats d’obligation d’achat (OA) de l’électricité produite assurent à l’exploitant la rentabilisation à long terme de son équipement. Cette mesure est certes sécurisante mais, en garantissant l’achat de la totalité de la production même intermittente, n’incite pas le producteur à s’engager sur des quantités prévues et alourdit les contraintes d’exploitation du gestionnaire de réseau. Par ailleurs, le coût de l’électricité produite reste nettement supérieur au prix actuel de l’électricité, que la part importante de production nucléaire maintient actuellement bas.
La rentabilité de la production décentralisée dans notre système énergétique actuel reste d’actualité. Mutualiser les risques d’exploitation permettrait de mieux valoriser la production. À court terme, face à la multiplicité des installations, la mutualisation et la professionnalisation de la gestion de production constituent un levier puissant d’amélioration de performance. Un opérateur peut exploiter à distance et assurer la maintenance de plusieurs installations par délégation. Il peut aussi améliorer la valorisation de l’énergie produite, en affinant la prévisibilité de la production grâce à un meilleur suivi des centrales, en optimisant la production momentanée via le pilotage à distance et le couplage avec des moyens de production flexibles compensatoires. Ces leviers permettraient aux installations de gagner en efficacité.