Les technologies de l’Information et de la Communication (TIC) sont de plus en plus souvent montrées du doigt pour l’augmentation rapide de leur consommation d’énergie, voire leur gaspillage (installations anciennes énergivores, serveurs mal utilisés, sites surdimensionnés). Plusieurs organismes internationaux travaillent au développement de certifications, guides de bonnes pratiques ou normes pour réduire cette consommation.
Au niveau européen le « Code of Conduct » (CoC) a été lancé en 2008 par le JRC (Joint Research Center) de la Commission Européenne. L’objectif de ce code de conduite réactualisé et complété régulièrement est d’informer et encourager les opérateurs de datacenters et les fabricants d’équipements associés à réduire leur consommation d’énergie sans affecter les fonctions critiques ou la fiabilité de ces installations en recommandant des bonnes pratiques et des objectifs. Ce CoC propose des principes généraux mais aussi des actions pratiques. La signature de ce code est une initiative volontaire mais à ce jour il a été signé par 111 sociétés représentant plus de 250 datacenters européens. Et 234 bureaux d’études, universités et fabricants d’équipements supportent ce CoC. Une nouvelle étape devrait être franchie en 2016 : ce document est en cours de normalisation par le CENELEC sous forme d’un rapport technique EN 50600-99-1. Cela devrait lui donner plus de poids et permettre de mieux définir son évolution et ses mises à jour.
Au niveau international un autre acteur important est le consortium The Green Grid (TGG) né aux USA mais avec un groupement européen (TGG EMEA) de plus en plus actif. TGG a en particulier défini et popularisé plusieurs indicateurs dont le PUE (Power Usage Effectiveness) pour mesurer l’efficacité énergétique d’un datacenter. Ce PUE est en cours de normalisation sous forme d’une norme ISO/IEC 30134-2 faisant partie d’un ensemble de 5 textes normalisant les indicateurs-clés de performances des datacenters, dont un REF (Renewable Energy Factor). Cette normalisation devrait mettre fin à des méthodes de calcul du PUE quelquefois très favorables, voire discutables.
TGG travaille également à la révision d’un DCMM (Green Data Center Maturity Model). Pour Christophe Garnier Responsable Normalisation environnementale de Schneider Electric IT Business qui pilote le groupe de travail « il s’agit d’une liste de critères groupés par catégorie, chaque critère pouvant être noté de 0 à 5. Chaque utilisateur s’auto-évalue pour sa situation actuelle et ce qu’il envisage de faire ».
D’autres travaux en Europe concernent l’évaluation des impacts environnementaux des datacenters. Ainsi un groupe travaille sur l’IT dans le cadre de la révision de l’EMAS (Système de Management et Audit Environnemental) fondé sur la norme ISO 14001 avec des exigences supplémentaires. Un autre groupe travaille pour définir des critères dans le cadre de la Green Public Procurement Policy, des achats publics qui représentent 19% du PIB européen, dont beaucoup d’équipements informatiques.
Des actions qui devraient ralentir la rapide augmentation de la consommation d’énergie de ces TIC, mais aussi celle de matières premières rares et encourager l’utilisation d’énergies renouvelables.