Fondée par Guillaume Poitrinal, déjà à la tête de Woodeum, une entreprise spécialisée dans le bois, et par l’architecte Jean-Michel Wilmotte, l’ambition de l’association est d’aboutir à un« BBCA », « Bâtiment Bas Carbonne », pour encourager à réduire les émissions de gaz carbone par les bâtiments marchant à énergies renouvelables. Dans la recherche de l’efficacité énergétique, où le sacro-saint KWh/m² est roi, la mesure de l’empreinte carbone des bâtiments durables a été mise de côté. Une décision qui aujourd’hui montre ses limites, puisqu’il est désormais plus que temps de traiter le problème de l’empreinte carbone, si l’on souhaite s’investir totalement dans la réduction d’émission de gaz et la protection de l’environnement.
Le label BBCA
Avec la création du label BBCA, le secteur de l’immobilier ne pourra pas échapper à son autocritique. Certes, les efforts ces dernières années en matière d’efficacité énergétique sont considérables : on est désormais capable d’alimenter et de faire fonctionner des logements et des bureaux, des bâtiments et des quartiers avec des énergies renouvelables. Cependant, dans l’obsession de flatter notre bonne conscience écologique, la question de l’émission de gaz dans l’atmosphère par ces bâtiments a été éludée. Plus simplement, on s’est seulement occupé de la partie immergée de l’iceberg. Une formulation qui prend tout son sens, quand on sait que le bâtiment est le secteur émettant le plus de CO2 derrière le transport. On comprend donc pourquoi la réduction de l’empreinte carbone est un pilier essentiel dans la construction de bâtiments propres et durables, et c’est en ce sens qu’œuvrera leBBCA.
Pourquoi maintenant ?
Le label BBCA ne concernera pas uniquement les émissions de gaz directement produites par le bâtiment, mais mesurera aussi la quantité de gaz carbone émise à la mise en place du chantier, en fonction des matériaux utilisés, et aussi à la fin de vie de l’immeuble et du recyclage de ses composants. Mais une question se pose : pourquoi l’initiative de réduire l’empreinte carbone du secteur bâti s’est faite aussi tardivement ? La réponse est que cet « oubli » n’est en réalité qu’une stratégie économique visant à ménager les lobbys, constructeurs et grandes entreprises pour éviter les conflits d’intérêts. Désormais, si les entreprises se revendiquent en faveur de la construction durable et verte, elles devront prendre les mesures qui s’imposent. C’est à elles de s’adapter à la transition énergétique, et non à la transition énergétique de patienter jusqu’à ce que les acteurs du secteur bâti trouvent les moyens de pallier les potentielles contraintes qu’ils rencontreront en matière de construction propre, comme ce sera le cas avec le label BBCA.
Alors, réveil de conscience à l’approche de la COP21, ou simplement prise de conscience écologique, pour aller encore plus loin dans l’efficacité énergétique en matière de bâtiment à énergies propres ? Quel que soit l’issue de la COP21, elle est déjà un succès, puisque partout en France fleurissent des initiatives anti-réchauffement de la part d’associations, de collectivités, ou d’entreprises. Ce référentiel est quant à lui une initiative de plus qui va permettre à la France d’être en avance sur ses voisins européens et sur le monde, en construisant des bâtiments qui seront « véritablement » écologiques, sans contrainte de prix et réalisés dans le souci de protection de la planète.