Qu’est-ce qui t’as amené à l’électricité et à te lancer dans le chauffage ?
J’étais automaticien technicien de maintenance dans un laboratoire pharmaceutique, et la domotique me plaisait bien. Je me suis lancé, je ne voulais pas faire d’électricité classique, mais seulement de l’intégration domotique. J’ai vite compris que le marché n’était pas forcément mûr et que je devais trouver quelque chose pour me différencier et, surtout, faire en sorte que ça soit accessible à tous. Il fallait aider les électriciens à installer et que je trouve une idée pour être moins présent sur le chantier. J’ai choisi la préfabrication de pieuvres. Et puis j’ai racheté un petit plombier, il y a un an. Je me suis aperçu au cours de mes chantiers que les plombiers n’étaient pas prêts à marier une maison domotique avec leurs systèmes. Nous n’avions jamais ce que nous voulions. Donc je fais ma plomberie, au moins je suis sûr de ce que je vais faire. Si j’ai des circulateurs et que je veux gérer un plancher chauffant avec un ballon tampon, c’est plus facile pour moi d’être en amont. Les plombiers ne savent pas le chiffrer donc tu te retrouves sur le fait accompli avec ou sans ta prescription. Mon business aujourd’hui vient des pieuvres. Et ce sont les pieuvres électriques et le chauffage qui supportent la domotique, pas l’inverse.
Comment s’est déroulée l’industrialisation des pieuvres ?
Cela faisait six mois à peine que j’avais créé ma boîte quand j’ai décidé de faire des pieuvres. Cette technique est principalement destinée aux logements collectifs neufs et à la maison neuve. Tu as toujours le même problème. C’est-à-dire que le plaquiste veut travailler rapidement et tu n’as pas assez de temps pour installer. Rares sont les électriciens qui préparent tout à l’avance. J’ai donc loué un bâtiment dans une zone artisanale. Au tout début, je le faisais pour moi, puis j’ai commencé à en vendre un peu partout autour d’Agen. Maintenant, je vais à Bordeaux et Toulouse. J’ai automatisé les processus avec des étapes de contrôle qualité. J’ai surtout formé mes gars pour qu’ils comprennent bien ce qu’ils faisaient et nous n’avons que très peu de problèmes sur nos chantiers. Tout est étiqueté. Pour nos propres clients, même le tableau est marqué et paramétré. Un fil porte une couleur et un numéro ; un numéro va sur un bornier. J’ai également développé à partir d’un logiciel que j’ai acheté et qui nous calcule toutes les longueurs. Tu fais l’implantation, et le logiciel numérote chaque chose que tu as précisée. À partir de là, tout est calculé.
Comment qualifierais-tu la « philosophie » de Paga ?
Nous sommes là pour accompagner les électriciens ou les particuliers. Nous travaillons sur la confiance. Je ne sais pas l’expliquer, mais nos clients reviennent. Les pieuvres sont préparées et nous programmons à la demande. On part sur un canevas qu’on a l’habitude de faire en une liste de scénarios. C’est l’électricien qui valide telle ou telle chose avec son client. C’est à partir de ces informations que l’on paramètre. S’il faut intervenir sur le chantier, on se déplace. Aujourd’hui, je vends plus aux particuliers qu’aux électriciens. Mais la tendance commence à s’inverser. L’électricien est sur la réserve et il ne sait pas bien vendre la domotique. C’est toujours plus facile de vendre quelque chose qu’on maîtrise. C’est un cercle vicieux. Peut-être, un jour, voudront-ils plonger dans le grand bain ? Ils ont besoin d’être soutenus par des intégrateurs. Nous, on va créer du besoin sur lequel l’électricien ne peut pas répondre. Il faut donner l’envie au client de passer à la domotique.