On parle de « maintien à domicile » lorsque la personne âgée fait le choix de rester chez elle. La création de maisons intelligentes reliées à une centrale domotique permet d’améliorer la qualité de vie des handicapés et des séniors. La sécurité est un thème primordial en domotique, et grâce à ces systèmes, une nouvelle façon de vivre est en train d’émerger. Pour que le marché se démocratise, il est important que le prix reste abordable et que l’utilisation soit simple. Surtout, il est indispensable que les intégrateurs sachent en expliquer les avantages. Mais on peut s’interroger : avec l’arrivée croissante des objets connectés, y-at-il encore un intérêt à faire converger tous ces systèmes d’utilisation vers une centrale domotique ?
Chaque intégrateur doit construire son offre
Vu la faible technicité de la prestation de téléalarme vue plus haut, pourquoi un installateur ne serait-il pas en mesure de la reproduire ? Sa force est d’en offrir plus pour un prix identique. Il suffit de calculer le coût d’un chemin lumineux, des détecteurs de présence, d’une box avec gestion de scénarios d’alarme, le tout en réseau sans fil amorti sur deux ans pour comprendre que la solution existe. « Chez Bluelinea, le côté sénior prend une approche téléassistance téléalarme. On peut proposer de la domotique à la location mensuelle, un peu comme sur le principe d’Orange. On a encore des difficultés à déterminer exactement les notions de coût. C’est au fil des cahiers des charges validés que cela se détermine. On a terminé les dix packs parce que cela correspond à ce qui nousétait demandé dans les maisons des résidences séniors. Ce sont les utilisateurs qui créent le marché », explique Didier Marsollier. Bluelinea est une très grosse structure nationale et peut donc effectivement avoir accès à de gros appels d’offres. Mais un installateur ou un domoticien indépendant doit avoir conscience qu’il a accès au même marché. En effet, il accède aux mêmes produits que les grosses structures et achète les mêmes produits grand public, que ceux proposés par Orange. En utilisant des éléments de la marque Fibaro, la solution proposée sera un peu plus chère qu’en prenant une box Vera. Mais le concept est ainsi : l’intégrateur-installateur doit créer son propre kit. « Chez Bluelinea, nous sommes sur ce même modèle. Les gars ont bien travaillé. On a tout séparé en amont, comparé et on en revient à la même conclusion qu’Orange », ajoute Didier Marsollier. À travers les différents échanges entre intégrateurs, ils ont comparé tous les produits du marché et il semble que la box Vera l’emporte pour l’utilisation du protocole Z-Wave, et la Zipabox pour un usage avec du KNX. La Vera semble aujourd’hui disposer de tous les atouts, car même sans Internet, elle continue à fonctionner. Beaucoup de box ont besoin du cloud pour fonctionner.
A cela s’ajoute le développement des tablettes tactiles. Il peut sembler cohérent à un intégrateur de prendre une box compatible tous protocoles, et surtout Z-Wave, et de proposer un ensemble. Il faut rester simple et basique pour que l’offre soit compréhensible et par-dessus tout facilement intégrable, sans travaux, donc à coût réduit.
Pour les séniors à domicile, il faut absolument intégrer la notion de chemin lumineux, avec des prises télécommandées déclenchées par l’œil de Fibaro qui fait détecteur de luminosité, température et mouvement. On peut alors lancer une alarme. Si la personne ne s’est pas levée de la journée, une alerte est envoyée. Impérihome, lui, propose une interface très intéressante et ergonomique qui peut être utilisée avec ou sans tablette ou téléalarme. Avec la tablette, il est possible de reprendre la gestion des volets, éclairages, de l’interphone et de l’ouverture d’une porte. Mais en choisissant une sonnette domotisée associée à une caméra IP, le tout renvoyé sur une application telle Imperihome, on obtient un portier vidéo. Il est alors facile d’y adjoindre un éclairage en fonction de la luminosité extérieure. À noter qu’Imperihome fonctionne avec les smartwatches, accepte la lecture de tags NFC et dispose de la reconnaissance vocale, le tout en version gratuite ! La domotique au service des gens prend alors tout son sens.
Si l’ on considère aujourd’hui que les protocoles supportés par une Vera ou une Zipabox ont de l’avenir, un intégrateur peut se positionner et espérer faire doucement évoluer l’installation selon les besoins de son client. Ainsi, un client d’une soixantaine d’années peut se décider à faire un premier pas dans la domotique en prévision de futurs handicaps. L’installateur doit l’orienter sur l‘automatisation des volets roulants, car on sait que le taux de chute augmente fortement dès 65 ans. Ensuite, il peut prévoir de créer un chemin lumineux et une gestion des éclairages. La création de scénarios plus complexes viendra ultérieurement.
Le salon ISE 2015 d’Amsterdam a confirmé la poussée du protocole Z-Wave tandis que KNX était peu représenté. Cette forte exposition est visible également aux Etats-Unis. Bien entendu, chacun peut se faire sa propre opinion et préférer tel ou tel protocole selon ses compétences et affinités. Tout le monde attend de savoir ce qu’Apple va proposer avec Homekit, présenté en juin 2014. Le dernier show de début juin n’a pas apporté de réponses sur cet écosystème.
François-Xavier Jeuland président de la Fédération française de domotique : « Considérées longtemps à tort comme des gadgets, les fonctions de la domotique sont pertinentes pour des publics très différents. Employées depuis longtemps dans le monde du handicap, elles aident plus largement à maintenir à domicile les séniors… »
