X
    Categories: Actu

A l’occasion de la COP21, Ségolène Royal rencontre les dirigeants Namibiens

DR : Ministère de l'Ecologie et du Développement durable

Une visite aux multiples enjeux

En décembre prochain, la France accueillera la 21ème Conférence des Nations Unies pour les changements climatiques (COP21). Afin de maximiser les chances de débloquer des solutions concrètes lors de cet événement, il est nécessaire de réunir tous les pays concernés par le réchauffement climatique. Les Etats d’Afrique australe, particulièrement touchés par la hausse des températures, sont donc largement impliqués dans cette lutte pour le développement durable. Ainsi, la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, a entamé fin juillet un voyage sur le continent africain. L’objectif est de rencontrer les représentants des pays d’Afrique australe, afin de discuter des enjeux et des impacts de la COP21, ainsi que des solutions proposées pour réduire le réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet de serre. Après s’être rendue au Sénégal en juillet dernier, et en Zambie du 5 au 9 août, Ségolène Royal se rendra au Botswana le 10 août, puis au Gana le 14 août. Lors de cette même journée, la ministre poursuivra son voyage à Gaborone, au Botswana, pour participer à la réunion de la Communauté de développement de l’Afrique australe, qui représente l’instance de coopération entre les pays de la région et de l’océan Indien.

Pour l’heure, c’est en Namibie que la ministre de l’Ecologie a entamé sa tournée africaine. Discuter des enjeux du climat, de l’énergie et de la biodiversité : tel est l’objectif de ce voyage qui, à quelques mois de la COP21, est jugé nécessaire. En effet, la Namibie est l’un des pays les plus touchés par les effets du changement climatique : il représente l’un des territoires les plus arides de l’Afrique subsaharienne, et traverse depuis 2013 des épisodes intenses de sécheresse. Ce climat peu complaisant rend difficile l’agriculture, ainsi que l’élevage intensif, et plonge le pays dans un état de semi-dépendance. De plus, selon des propos recueillis par Le Monde, Kornelia Shilunga, la vice-ministre des Mines et de l’Energie, déclare que le pays se retrouvera face à un risque de pénurie énergétique à partir de l’année 2016. A cette date, le contrat d’approvisionnement électrique conclu avec l’Afrique du Sud prendra fin, sans renouvellement possible : ses besoins énergétiques sont de plus en plus importants. En parallèle, si les émissions de gaz à effet de serre de Namibie paraissent faibles, elles se trouvent juste inférieures à celles de la France lorsqu’on les compare au nombre d’habitants : elles augmentent de façon exponentielle (+159% depuis 1990).

Un potentiel en énergies renouvelables souvent oublié

Cependant, de nombreux projets favorisant les énergies renouvelables pourraient se mettre en place, dans le cadre de la COP21 et avec l’aide des Nations Unies. En effet, si le pays est connu pour ses réserves de diamants, d’uranium, d’or, de cuivre, de zinc ou encore de manganèse, son potentiel éolien et solaire, lui, est souvent oublié. Des projets sont pourtant en cours dans le pays, ayant pour but de faire profiter les citoyens de ce potentiel énergétique. En mai dernier, l’entreprise Innosun a par exemple inauguré une centrale solaire de 33 000 panneaux photovoltaïques, d’une capacité de 4,5 MW. Sur la côte ouest du pays, à Lüderitz, un projet de construction d’un champ d’une centaine d’éoliennes est également en cours, ce qui permettrait une capacité maximale de production de 500 MW. Et les ambitions ne s’arrêtent pas là… Avec le soutien de la communauté internationale, d’autres mises en avant des énergies renouvelables seraient envisageables. Jusqu’à maintenant, le barrage hydraulique de Ruacana comblait la majeure partie de la demande namibienne. Le problème ? Il ne fonctionne que durant la saison des pluies… Le projet du site gazier de Koudou, qui permettrait de compenser la demande en énergie lors des saisons de sécheresse en produisant plus de 800 MW, a cependant été reporté plusieurs fois. Dans le cadre de la COP21, dont l’objectif est également de réfléchir sur les aides internationales pouvant contribuer au développement durable des pays en difficulté, la Namibie espère donc un geste de la Banque Mondiale (selon les propos du président Hage Geingob, recueillis par Le Monde). En effet, l’organisation classe la Namibie dans la tranche supérieure des pays à revenus intermédiaires, c’est-à-dire qu’il condamne cet Etat à des taux élevés, alors que ses besoins en investissements sont extrêmement importants… Le pays n’a pas non plus plus été retenu pour accueillir le Fonds vert pour le climat, et désire désormais être soutenu dans sa démarche pour obtenir le siège régional du fonds. Le soutien des Nations Unies, pour ces objectifs, apparaît comme primordial : de telles décisions seront discutées lors de la COP21, dont les impacts peuvent alors être identifiés comme multiples et divers.

Celine Delbecque: