X

Stockholm Royal Seaport, l’exemple des Smart grids de demain

DR : Stockholm Royal Seaport

Un quartier respectueux de l’environnement

En 1967, la Suède créait le Naturvardsverket, la toute première agence nationale pour la protection de l’environnement détenant une responsabilité totale des problématiques environnementales. Presque cinquante ans plus tard, le pays n’a rien perdu de son avance et de son intérêt en matière de développement durable. Après le succès de l’écoquartier de Hammarby Sjöstad, un nouveau projet de construction durable prend place dans le nord-est de la ville de Stockholm, dans le quartier de Hjorthagen. Au cœur d’une ancienne zone industrielle, le projet « Stockholm Royal Seaport » est en cours de construction depuis 2009, et représente le symbole du savoir-faire scandinave en matière de développement durable et de planification urbaine. Le projet est immense : il regroupera, à terme, plus de 10 000 nouveaux logements, espaces économiques ou culturels et lieux de détente, pour une superficie totale de 236 hectares. Si les premiers locataires ont pu emménager en 2012, la fin de la construction n’est prévue que pour 2030 : de nombreuses infrastructures doivent encore voir le jour. Parmi elles, la réhabilitation du plus grand gazomètre de la zone industrielle en un complexe d’une centaine d’appartements, imaginée par le cabinet d’architecture suisse Herzog & De Meuron. La métamorphose des bâtiments de briques rouges de l’ancienne usine à gaz est également au programme : ces derniers seront transformés en musées, salles de spectacles, restaurants et autres espaces culturels. En parallèle de ces projets architecturaux impressionnants, l’aspect écologique de la construction est exemplaire. L’objectif du projet est ambitieux : créer un quartier indépendant des énergies fossiles d’ici la fin de sa construction en 2030, et réduire les rejets d’émissions de CO2 des individus à 1,5 tonne par personne (contre les 4,5 tonnes en moyenne et par personne actuellement). Pour atteindre ce but, la dépense énergétique des nouvelles constructions est passée de 90 à 55 kW/h par mètre carré. Outre la transition énergétique des bâtiments, de nombreuses mesures écologiques seront mises en place au sein de ce futur quartier écologique, appelé Norra Djurgardsstaden.

Système de gestion des déchets innovant et réseau intelligent

L’une des innovations les plus impressionnantes du Stockholm Royal Seaport reste son système de gestion des déchets. Depuis plusieurs décennies, les citoyens de la capitale suédoise sont habitués à trier eux-mêmes leurs ordures ; ici, le système de recyclage est poussé à son maximum. En effet, un gigantesque réseau souterrain de récupération des déchets à été mis en place en dessous de la ville. Le mécanisme possède la capacité d’aspirer les ordures à une vitesse de 70 km/h, et de les acheminer vers une unité de traitement. Ce système permet une petite révolution dans le secteur du recyclage : il engendre une réduction de 90% de la pollution occasionnée par l’acheminement classique des déchets par camion. De plus, la chaleur générée par le déplacement des ordures est elle aussi réutilisée : elle sera réinjectée dans le réseau de chauffage des bâtiments en surface. D’autre part, un réseau intelligent permet au quartier d’être quasi auto-suffisant en énergies. Il répartit les besoins en électricité des habitants via des boîtiers installés dans chaque foyer. Le système puise son alimentation dans diverses sources d’énergie : au sein des bornes pour véhicules électriques réparties sur le site, ou par les panneaux solaires et autres cellules photovoltaïques installés sur les toits des immeubles, qui possèdent une haute performance énergétique. Enfin, une usine de biocombustibles nouvelle génération est en construction dans le secteur, et sera opérationnelle dès 2016. Elle aura la capacité d’alimenter le quartier en chaleur et en électricité, tout en émettant 650 000 tonnes de CO2 en moins qu’une centrale traditionnelle.

De l’architecture intelligente aux transports propres

Afin de profiter des innovations que permettent les nouvelles technologies, les concepteurs du Stockholm Royal Seaport ont continué de proposer de nouvelles solutions écologiques Ainsi, une architecture « TIC » a été mise en place dans le quartier : elle permet notamment de mesurer et ajuster la dépense énergétique de l’ensemble du site via un comptage détaillé en temps réel, tout en freinant la multiplication des équipements chers et polluants liés au développement des nouvelles technologies. Allant de paire avec la création de smart buildings, le transport intelligent ne pouvait pas être oublié. Les créateurs du projet ont ainsi misé sur l’hyper-connectivité des Suédois, en créant la plate-forme de transport Space-Time. Le concept est simple : chaque utilisateur peut consulter en temps réel le trafic des transports, et bénéficier des différentes alternatives pour se rendre à un point donné. Le principe d’écocitoyenneté est mis en avant : les individus pourront commander un trajet en formant des groupes d’utilisateurs désireux de se rendre au même endroit, au même moment. Réduire le gaspillage de carburant, favoriser les piétons ou les cyclistes, diminuer la circulation des transports individuels… Tel est le but d’une telle plate-forme informatique. Pour réaliser ce projet, les planificateurs (politiques locaux, industriels, starts-up et universitaires) auront bénéficié au total d’un budget de 60 milliards de couronnes suédoises, soit environ 6,3 millions d’euros. D’ici 2030, 12 000 nouveaux logements et plus de 35 000 emplois auront été créés.

DR : Stockholm Royal Seaport
DR : Stockholm Royal Seaport
DE : Stockholm Royal Seaport
DR : Stockholm Royal Seaport
DR : Stockholm Royal Seaport
DR : Stockholm Royal Seaport
DR : Stockholm Royal Seaport
Celine Delbecque: