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10 solutions pour stabiliser le réchauffement climatique à 2°C

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Des solutions pour maintenir une limite de 2°C au réchauffement climatique

La mise en place de la 21ème Conférence des Nations Unies pour les changements climatiques est devenue un important facteur de motivation pour les Etats membres. Afin de respecter l’accord mis en œuvre lors de la COP15 de Copenhague, en 2009, l’objectif principal de cet événement est de limiter à 2°C le réchauffement climatique. Dans ce contexte, les pays participants à la Convention ont jusqu’au mois d’octobre 2015 pour rendre leurs engagements nationaux de réduction des émissions de CO2, proposant des solutions climat concrètes et innovantes et des promesses d’investissement. Cependant, les engagements des pays restent fluctuants, et un trop grand nombre d’entre eux seront insuffisants. La crainte de ne pas réussir à sauvegarder une limite de réchauffement de la planète de 2°C est aujourd’hui devenue une triste éventualité. En effet, le rapport publié par la Commission Mondiale sur l’Economie et le Climat au début du mois de juillet 2015 dévoile un ensemble de résultats peu encourageants. Les experts montrent que, pour atteindre la limite des 2°C, il serait nécessaire que l’économie mondiale réduise son bilan carbone de 5% par an. Actuellement, elle n’atteint pas une réduction annuelle de plus de 1,5%. Cependant, selon les analystes de la Commission, cet objectif ne relève pas de l’ordre de l’utopie : il est simplement indispensable de mettre en place de nouveaux types d’actions, qui auraient la capacité de combiner la production de richesses et la réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Pour cela, les experts ont publié un rapport contenant une dizaine de solutions claires, ayant la capacité de réduire de 59% à 96% les émissions de gaz à effet de serre nécessaires à la limite des 2°C, d’ici l’année 2030.

Des actions concrètes permettant la réduction des émissions de gaz à effet de serre

En premier lieu, les études préconisent une « tarification efficace du carbone ». Cette mesure peut prendre forme par la mise en place d’une taxe ou par une modification active des mécanismes du marché, mais une condition est nécessaire pour qu’elle fonctionne : elle doit être combinée avec une réduction progressive des subventions aux énergies fossiles. L’analyse suggère une mise en œuvre de nombreuses stratégies de développement urbain à faible émissions carbone d’ici 2020, au cœur de toutes les villes d’importance. Cette initiative passe par différents mécanismes : le développement des transports propres, un accès simple aux énergies renouvelables ou encore la construction de bâtiments intelligents plus respectueux de l’environnement. Les experts de la Commission estiment que ces actions pourraient, d’ici 2050, réduire de 16 600 milliards les coûts de fonctionnement et les coûts sanitaires des villes, et, d’ici 2030, diminuer de 3,7 milliards de tonnes d’émissions d’équivalent CO2 (GtCO2). Cependant, pour que ces mesures aient l’effet escompté, les nouvelles structures devront répondre aux critères de construction éco-intelligentes. Restaurer les sols cultivables est également une des mesures phares proposées par la Commission. Cette dernière estime que lutter contre la déforestation et pour la restauration des terres agricoles est une condition sine qua none de la sauvegarde climatique. Ainsi, restaurer 500 millions d’hectares de terres arables pour 2030 permettrait une réduction de nos rejets de gaz à effets de serre de 2% à 9% d’ici 15 ans. D’autre part, le secteur électrique doit être pris en compte dans le renouvellement de notre environnement. Ainsi, l’étude révèle qu’améliorer les normes d’efficacité énergétique des appareils, des systèmes d’éclairage, des bâtiments ou encore des équipements industriels permettrait une réduction de nos émissions de GtCO2 de 4,5% à 6,9% d’ici 2030. Pour atteindre ces objectifs, il serait néanmoins nécessaire de porter à 1000 milliards de dollars le montant annuel des investissements en faveur du développement des énergies renouvelables électriques… Une donnée qui, dans le contexte actuel, paraît excessive.

Une mise en place complexe

Afin d’accélérer l’évolution du développement durable, il faut dont désormais s’appuyer sur les secteurs à forte croissance économique, comme l’aviation commerciale ou le transport maritime. A travers l’amélioration du rendement des carburants par exemple, ces domaines possèdent un fort potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Enfin, à cause de leurs très puissantes émissions de CO2, la diminution de la fabrication et de l’utilisation des hydrofluorocarbures (HFC) paraît aujourd’hui indispensable. Pour réduire cette production, des solutions comme le projet d’amendement au protocole de Montréal, en cours depuis des années, peuvent être étudiées. L’adoption d’un amendement afin d’interdire la production et la consommation des HFC permettrait en effet d’éviter l’émission de 1,1 à 1,7 GtCO2 par an d’ici 2030. Les experts estiment que si la totalité des pratiques citées dans le rapport étaient appliquées, il serait possible de réduire l’émission de 27 milliards de tonnes d’équivalent CO2 d’ici une quinzaine d’années : le projet de limiter le réchauffement climatique à 2°C serait alors plus plausible. Cependant, de telles mesures restent complexes à mettre en place, répondant à de longs processus juridiques, politiques et économiques. A quelques mois de la COP21, ces problématiques doivent pourtant être étudiées en profondeur et analysées, afin de permettre aux générations de demain de disposer d’un environnement plus sain.

Celine Delbecque: