En décembre 2015, au Bourget, la France accueillera la 21ème Conférence des Nations Unies pour les changements climatiques. Cet événement est d’ores et déjà considéré comme l’une des rencontres les plus importantes au monde pour décider des solutions climatiques de demain. Réunissant plus de 40 000 participants, la COP21 représente le plus grand rendez-vous diplomatique ayant jamais eu lieu en France : retour en cinq questions sur les enjeux, les étapes et les impacts de cette conférence d’envergure.
Comment ce rendez-vous aux multiples enjeux sera-t-il organisé ?
Pour organiser cet événement majeur, la France a été la seule à se porter volontaire : la COP21 aura donc lieu du 30 novembre au 11 décembre 2015, au Bourget. Jusqu’à son ouverture, les négociations sont censées s’étaler sur toute la durée de l’année. La première session de la conférence a eu lieu en Suisse, à Genève, courant février. Afin d’avancer sur un texte susceptible de servir de base à un accord, les négociateurs se sont ensuite retrouvés à Bonn, en Allemagne, début juin. Pour multiplier le temps de débat, deux sessions supplémentaires ont été organisées, et se dérouleront du 31 août au 4 septembre et du 19 au 23 octobre, à Bonn. Les chances de réussir les négociations au Sommet de Paris sont ainsi favorisées. L’organisation de la conférence a été confiée à divers dirigeants français : Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du développement international, Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’énergie, et Annick Girardin, secrétaire d’Etat au développement et à la francophonie. L’ambassadeur Pierre-Henri Guignard, lui, a été nommé secrétaire général de la COP21. Enfin, le budget global de la conférence est estimé à 187 millions d’euros, selon Le Monde. Le gouvernement s’appuiera en partie sur les entreprises pour financer un tel budget.
Y a-t-il des limites à la COP21 ?
De multiples points doivent être analysés lors de la Conférence de Paris, sur lesquels tous les pays n’ont pas le même point de vue. Même si plusieurs rendez-vous, tout au long de l’année, ont préparé cette grande réunion, il subsiste encore de nombreux obstacles à la réussite de cet accord. En premier lieu, les analyses sur la responsabilité historique dans le réchauffement climatique et les efforts à accomplir sont divergentes. Les pays émergents estiment, pour leur part, que les pays industrialisés doivent porter ces responsabilités de manière plus forte, puisqu’ils ont été les premiers à polluer de manière massive : ils refusent alors de s’infliger les mêmes contraintes que les pays polluant l’atmosphère depuis la deuxième révolution industrielle. En parallèle, les pays industrialisés n’acceptent pas cette distinction entre pays développés et pays émergents : la Chine est aujourd’hui devenue le premier pollueur mondial, et l’Inde le troisième. La difficulté réside ici dans le fait de négocier une limitation des gaz à effet de serre, sans limiter le droit au développement des pays émergents. Au cœur de l’accord de la COP21, une autre problématique est bel et bien présente : comment suivre les engagements des Etats contre le réchauffement ? En effet, il paraît complexe de mesurer les efforts accomplis par des chiffres concrets, et il faut imaginer un système permettant de mesurer les engagements des pays à long terme, mesure pour l’instant inexistante. Enfin, comme lors de chaque débat, les négociateurs de la CCNUCC devront gérer les plus sceptiques et les plus convaincus. L’Australie, par exemple, affiche un gouvernement fortement réticent face aux positions climatiques, quand les petits Etats insulaires restent les premiers touchés et contestent le seuil des 2°C de réchauffement climatique pour demander une limite à 1,5°C.