A quelques mois de la COP21, qui se déroulera à Paris à la fin de l’année, nombreux sont les experts remettant en question la véritable portée des mesures mises en place par la France. La réalité concrète des événements ne correspond pas toujours aux promesses tenues : les objectifs de rénovation des bâtiments dans le cadre de leur transition énergétique, par exemple, sont loin d’être atteints. Les fondateurs de l’entreprise Greentech Energie Perspective reviennent sur leur vision de la révolution énergétique, et sur les solutions qu’ils proposent pour la mener à terme.
Des objectifs loin d’être atteints
Dans le cadre de la 21ème Conférence des Nations Unies pour les changements climatiques, la France s’est fixé des objectifs fortement ambitieux. Parmi eux, la promesse de développer la transition énergétique des bâtiments, pour créer des constructions respectueuses de l’environnement, productrices d’énergies propres. Si la réalisation de cet objectif passe par de nouveaux systèmes architecturaux et des constructions toujours plus innovantes, la réhabilitation des anciens bâtiments est également un enjeu considérable. « La rénovation des maisons mal isolées en France constitue un gisement majeur d’économie d’énergie et un enjeu de taille pour le gouvernement. », témoigne Marc-Antoine Catherine, co-fondateur d’Energie Perspective. En effet, la consommation d’énergie de tels bâtiments reste un gouffre dans un contexte d’économie énergétique. Pourtant, l’objectif fixé par le gouvernement en 2012 de 500 000 rénovations par an à l’horizon 2017 est loin d’être réalisé. Aujourd’hui, seules 160 000 réhabilitations ont lieu chaque année : trop peu, selon les fondateurs d’Energie Perspective. Depuis plusieurs années, ces derniers essaient donc de comprendre pourquoi la rénovation des bâtiments (dans le cadre de leur transition énergétique) semble marcher au ralenti, et proposent de nouvelles solutions pour accélérer ce que l’on peut appeler la « révolution énergétique ».
Des problématiques liées à la communication
Si cette transition énergétique semble figée dans des promesses ambitieuses et des processus compliqués, elle est pourtant bel et bien en marche. Selon Yann Person, fondateur d’Energie Perspective, le problème réside dans la complexité des démarches liées à la rénovation des anciens bâtiments. Les nombreuses études prouvent pourtant l’intérêt des consommateurs pour ce sujet : un sondage IFOP mené à l’initiative de la société Energie Perspective, réalisé en novembre 2014, montre en effet que 74% des français se déclarent concernés par la transition énergétique. Alors comment expliquer une si lente mise en marche des projets de réhabilitation ? Il existe une véritable contradiction entre le souhait des individus de faire partie de la transition énergétique, et leur capacité à s’y intégrer : pour un citoyen lambda, les démarches paraissent complexes et parfois inutiles. « Entre des aides aux noms inintelligibles -CITE, Eco PTZ-, la complexité des dossiers de demandes d’aides, la désinformation, voire la surinformation sur le sujet de la rénovation, et la défiance des français à l’égard des professionnels du bâtiment, tous les éléments sont réunis pour générer confusion et immobilisme », explique Yann Person. Selon lui, il est indispensable de repenser l’usage de base de la rénovation, plutôt que de noyer ses valeurs sous un flot d’aides et d’organisations désordonnées et parfois superflues. Mais dans un secteur en forte crise depuis 2008, et où le particulier se sent désorienté au sein des collectivités, comment peut-on imaginer accélérer la transition énergétique ? Les pouvoirs publics, premiers acteurs vers qui peut se tourner un individu motivé par le sujet, peinent à passer d’une logique de services publics à une logique de services coopératifs. Pour Pierre Leroy, co-fondateur d’Energie Perspective, la réponse est simple. Pour obtenir un système moins complexe, il faudrait simplement rétablir la communication entre les grands acteurs et les plus petits, par le biais de la numérisation : « Faites tombez les barrières, digitalisez l’ensemble et favorisez la communication entre deux communautés jusque là défiantes… Et vous obtiendrez un modèle plus juste et une nouvelle dynamique ! »
Se rapprocher des consommateurs
Pour tenter de mettre en place un tel système, l’entreprise Energie Perspective a, dès l’année 2007, pris la décision de digitaliser plus de 12 000 artisans à travers la France. En effet, ces derniers se trouvent au plus près du consommateur, et ont la capacité de les amener à rénover. Une fois cette démarche mise en œuvre, et pour creuser encore plus profondément dans l’accélération de la transition énergétique, la société désire aujourd’hui s’appuyer sur des « armes massives », selon les paroles de Pierre Leroy. La nature de ces « armes » ? Le numérique, qui passe par le big data, et le consommateur lui-même, capable de convaincre les individus par ses retours d’expériences. Energie Perspective a également compris rapidement que la meilleure façon de motiver l’utilisateur à entrer dans la transition énergétique est de lui apporter un travail non contraignant. Un maximum d’accompagnements, des services intelligents et des informations précises doivent lui être apportées : l’entrée dans le projet ne doit pas devenir une tâche rédhibitoire.